Droit des femmes

“Depuis qu’ils ont découvert le mot ‘woke’, ils s’en servent comme bouclier”: Anna Toumazoff, activiste, mémeuse et figure du féminisme 3.0

En ce mois de mars, mois de lutte pour les droits des femmes, on se devait de mettre en lumière une activiste qui nous inspire. C'est pour ça qu'on a appelé Anna Toumazoff, pour parler de féminisme, de chocolatine et de tout un tas d'autres choses.

Écrit par Juliette Gour le

Si vous n'avez jamais eu l'occasion de croiser Anna Toumazoff IRL, c'est bien dommage pour vous. Vous la connaissez certainement via les réseaux sociaux : c'est elle qui abreuve Instagram de mèmes féministes avec un humour corrosif, qui passe la société au vitriol et qui fait pleurer les mascu'. Dans la vraie vie, elle est tout aussi cool, si ce n'est plus. Elle a de l'humour, un vrai sens du style et en plus, elle dit chocolatine et pas "pain au chocolat". Quand on vous dit qu'elle est géniale !

Anna, c'est la meuf avec qui on a envie de discuter en soirée, qui a toujours la bonne anecdote, le potin politique du moment ou un avis tranchant. Une meuf Herstory finalement, avec un CV long comme le bras : productrice, présentatrice radio, lanceuse d'alerte, première mémeuse de France... En réalité, il faudrait plus des nanas comme Anna, parce que, sous couvert de légèreté — et d'une vilaine manie d'ironiser sur le quotidien — elle est de celles qui essayent de changer le monde.

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© M. Stojic/Herstory - Trench Reformation, bralette Her Senses, Lunettes de soleil Karl Lagerfeld, Boucles d'oreilles & collier Chabaux
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© M. Stojic/Herstory

Comment ? Avec des posts Instagram oui, mais surtout des actions concrètes. Anna Toumazoff, c'est avant tout une activiste qui a lancé pléthore de hashtags. #UberCestOver, c'est elle. #SciencePorc, #DoublePeine et #BalanceTonBar aussi. Entre 2019 et 2021, elle a donné de sa voix et de sa personne pour pointer du doigt les dysfonctionnements de la société. Ça n'a l'air de rien, mais il en faut du courage pour lancer des campagnes de mobilisation – surtout quand on sait ce que ça implique, genre le harcèlement en ligne. En 10 ans, Anna a reçu des centaines de témoignages, répondu à des milliers d'interviews, créé 1529 mèmes, poussé des coups de gueule sur des plateaux TV, fait la une du Tokyo Skimbun... Et reçu des dizaines de milliers de messages de haine. Tout ça à même pas 30 ans, ça donnerait presque le tournis.

En fait, ce qui est fascinant chez Anna, outre son aura et son sourire communicatif, c'est qu'elle a compris quelles étaient ses forces et qu'elle n'hésite pas à s'en servir pour faire passer des messages. Les médias trouvent les féministes trop excitées ? Pas de problème, elle va jouer à la petite fille parfaite pour être écoutée. On dit que les féministes n'ont pas d'humour ? Elle prouve l'inverse quotidiennement. À chaque fois, elle trouve une parade et ça fonctionne.

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© M. Stojic/Herstory

On a eu la chance de passer tout un après-midi avec elle au Poppy, un speakeasy qui a pignon sur rue dans le 6e, caché dans l'Hôtel des Grands Voyageurs. On a parlé de tout, mais surtout d'activisme, parce que c'est ce qui l'anime au quotidien et on a surtout eu envie de comprendre comment cette petite meuf du sud de la France est devenue l'une des figures du féminisme français

Herstory. C'est quoi être féministe en 2025 ?

Anna Toumazoff. Je crois que c'est toujours demander les mêmes choses, répéter les mêmes questions, parce qu'on est toujours pas venu à bout de nos luttes. #MeToo nous aidées à avancer sur certains sujets, mais in fine, est-ce qu'il y a moins de féminicides, moins de viols et moins de harcèlement de rue ? Des réformes structurelles ? Je ne crois pas. Il n'y a toujours pas de lois significatives, on attend encore, donc on lutte.

Selon le dernier rapport du Haut Conseil de l'égalité entre les hommes et les femmes, les hommes sont de plus en plus masculinistes et les femmes de plus en plus féministes. On en pense quoi ?

Oui, j'ai vu ce rapport. Mais en fait, c'était tellement prévisible. Il suffit de voir ce que les algorithmes nous mettent en avant sur les réseaux sociaux. Ce que montre ce rapport, c'est qu'il y a un fossé entre les jeunes et particulièrement entre les filles et les garçons. D'un côté, on a les masculinistes et de l'autre les féministes. En réalité, les filles vont souvent suivre d'autres meufs qui, parce qu'elles sont rationnelles, ont envie de se battre pour leurs droits, même si elles ne sont pas forcément des féministes engagées. Les garçons, eux, vont suivre... Au hasard, des coachs sportifs [rire]. Le problème, c'est que dans la culture "muscu", il y a une forme de masculinisme. Ce sont des contenus qui nourrissent les insécurités... Et quand tu trouves ta vie entière pas ouf et que t'es un peu frustrée, que t'as la rage, tu chéris ce qu'il te reste de "supériorité". Ça peut être, par exemple, ne pas respecter les femmes parce que ça fait viril. C'est un comportement qui est compréhensible en réalité. Est-ce qu'il faut les excuser pour autant ? Non, mais ça explique ce clivage.

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© M. Stojic/Herstory

Elle est née quand ta ferveur féministe ?

J'ai une famille plutôt de gauche, mais on ne parlait pas tellement de féminisme à la maison. On n'en parlait pas non plus entre copines, ce n'était pas un truc comme aujourd'hui, où on en parle dans les débats publics. Je ne me suis pas levée un jour en me disant que je suis féministe, en tout cas pas à l'adolescence. En revanche, je remarquais des dysfonctionnements, dans ma famille ou dans mon cercle d'amis. Encore aujourd'hui, il s'y passe des choses pas piquées des hannetons, parce que dans les familles du sud de la France, il y a une culture pas franchement féministe. Mais avec le recul, je crois que ma première prise de conscience, au-delà même des violences sexuelles, c'est que les meufs, on est toujours les personnages secondaires à l'adolescence. En soirée, ce sont les mecs qui font le show, qui crient, qui boivent, qui se foutent à poil, qui pissent par terre, qui font un paquito... Et les filles, elles doivent rester autour pour rigoler, pour applaudir, accepter de les choper – mais pas trop – et imprimer la soirée dans leur mémoire pour tout raconter le lendemain. C'est un rôle d'adjuvant des garçons et c'est très chiant en réalité. Je trouvais ça usant et je pense que c'est cette première prise de conscience qui m'a tendue. Ça m'a surtout fait comprendre que je voulais aussi être un personnage principal dans ma vie et pas le faire-valoir d'un homme.

Comment est-ce que les réseaux sociaux t'ont aidé à asseoir peut-être ton identité de militante féministe ? C'est un bon outil pour prêcher la bonne parole, ou c'est un faux ami ?

Mon engagement s'est beaucoup construit sur les réseaux sociaux, j'étais une très grosse consommatrice de Twitter, j'allais voir ce qui se disait, je rentrais dans des débats et surtout j'en lisais... Ça m'a permis de comprendre plein de choses. Je suivais ce qui se passait dans les sphères d'extrême droite –qu'on n'appelait pas encore masculiniste à l'époque – particulièrement misogynes. Je regardais aussi beaucoup ce qui se passait du côté des militantes afroféministes. J'essayais de prendre la température de toutes les strates de la société dont je ne faisais pas partie. Comme j'ai grandi entre plusieurs milieux, j'observais les différents rapports aux femmes et au féminisme... Ça m'a forgé une vision globale qui m'a poussée à créer ma première asso féministe avec d'autres meufs de mon école. On était juste avant #MeToo. Après le scandale, tout s'est accéléré, les gens venaient témoigner, j'ai créé des groupes Facebook pour débattre du féminisme. J'ai beaucoup débattu avec les fachos, ça m'a coûté, mais j'ai affiné ma rhétorique et j'ai compris comment aborder les débats. En 2019, les mèmes sont arrivés sur Instagram, c'est devenu une culture, sauf qu'il n'y avait que les mecs qui faisaient des mèmes. Je me suis donc dit que c'était une bonne façon de faire passer des messages. J'ai donc créé @memespourcoolkidsfeministes pour voir si ça prenait, et au final, ça a bien pris.

Est-ce que l'activisme en ligne, il peut se transformer en actions concrètes et physiques ?

Mais l'activisme en ligne il est concret. On organise des manifs, on fait évoluer les discussions dans les repas de famille, on aide des femmes à se sentir moins seules. Pour moi, il n'y a pas de réelle frontière entre digital et physique, aussi bien pour le militantisme que pour la violence. Les insultes sur les réseaux sociaux, elles sont bien réelles et je les reçois quand je suis dans mon lit, aux toilettes, dans les transports, à un enterrement — c'est du vécu. C'est palpable pour moi, ça a une influence sur ma vie alors que c'est du digital et ça, ce n'est pas acceptable.

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© M. Stojic/Herstory - Mini short à sequin BOOHOO, manteau BOOHOO, boucles d’oreilles CHOCHENG, bagues ZAG BIJOUX
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Entre le harcèlement sur les réseaux sociaux, la violence du milieu militant, la dureté des témoignages que tu as reçus, comment tu fais pour ne pas péter les plombs ?

En ce qui concerne le harcèlement, je ne suis jamais arrivée au stade de Marion Seclin, mais j'ai quand même pris des vagues de haine. Il y a eu des périodes où je recevais des milliers de messages, c'était un peu hardcore. Je pense très honnêtement que ça m'a grillé des cases du cerveau, ça laisse des traumas et ça n'a rien de bon. C'est très malsain ce que je me suis fait subir en réalité, mais c'était calqué sur l'image qu'on se faisait du militantisme, on imaginait un truc très sacrificiel. On devait tout donner pour la cause, sans jamais avoir de besoins matériels, besoin de financements... rien. À l'époque où je lançais beaucoup de hashtags, je dormais en réalité sur les canapés de mes potes. Je venais à Paris, ville où je ne vivais pas, que pour les interviews, j'en faisais des dizaines dans la même journée, je mangeais grâce aux caterings des émissions télé... Je me sacrifiais pour le mouvement. En fait, je ne me rendais pas compte à l'époque que souvent, les personnes visibles dans les milieux militants, ce sont des gens avec des moyens financiers, une famille qui les soutient. Et quand ce n'est pas le cas, c'est forcément plus difficile de tout donner à la cause. Certes, c'est stylé, mais si à côté il n'y a pas de moyens pour payer une psy ou juste un loyer et à manger, c'est tout de suite plus compliqué. Moi par exemple, je n'ai pas vu de psy pendant des années et c'était une très grosse erreur.

Tu as lancé pas mal de hashtags pour dénoncer de la misogynie systémique, comment as-tu vécu cette période de ta vie ?

Le premier hashtag que j'ai lancé, c'était #UberCestOver. Je venais de commencer mon stage aux Glorieuses, un stage qui s'est relativement bien passé, comme j'ai pu le raconter sur les réseaux sociaux – et comme certains de mes collègues l'ont fait aux prud'hommes. Ça m'est tombé sur le coin du nez, je me suis retrouvée du jour au lendemain dans la presse internationale, c'était un peu étrange. La journée, je me faisais harceler à mon stage et la nuit, je recevais les journalistes chez moi pour les interviews. À cette époque, j'avais éliminé le sommeil pour avoir plus de temps. J'ai ensuite lancé #SciencePorc seule, j'ai donné l'impulsion de départ et par la suite, de nombreuses journalistes ont fait leurs recherches et leurs interviews. Ça a été l'enquête la plus difficile pour moi. Je me suis retrouvée sur les canaps de mes potes, sans un rond pour manger, à faire des interviews nuit et jour. Je répétais inlassablement les mêmes choses, je me mettais en auto-hypnose pour répondre aux journalistes. C'était devenu mécanique. La même année, en 2021, j'ai lancé #DoublePeine. L'idée de ce hashtag est née après un appel avec mon amie Barbara Butch, qui m'a raconté comment une de ses proches a été accueillie dans un commissariat de Montpellier. J'ai demandé à ma communauté de contacter la mairie, qui n'a évidemment pas répondu... Donc j'ai lancé la machine sur Twitter, en énonçant simplement les faits :"Au Commissariat Central de Montpellier, on demande aux victimes de viol si elles ont joui". C'est parti en live, je me suis fait menacer par le préfet de l'Hérault... Ça a eu un effet boule de neige et j'ai été rejointe par d'autres militantes comme Constance Vilanova, Marie Dubreuil, qui était à l'époque chez #NousToutes, il y avait Léane Alestra de Mécréante, également Rose Lamy de Préparez-vous pour la bagarre et Anaïs Bourdet de Paye ta Shneck... Mais c'est moi qui ai subi la plus grande vague de haine, avec du harcèlement de la part des syndicats de police. C'était un moment... sympa [rires]. Toujours en 2021, j'ai lancé un hashtag à Bruxelles, #PayeTonBar, un mouvement très collégial. C'était assez cool. Lancer trois hashtags la même année, c'était intense.

Est-ce que tu penses que le ton de tes posts dérange plus parce que tu es une femme ? Est-ce qu'il est nécessaire de choquer pour être entendue aujourd'hui ?

En fait, il faut savoir utiliser les réseaux sociaux. Quand je lançais les hashtags, j'ai rapidement compris que pour qu'un post soit réellement impactant, il fallait le témoignage d'une victime qui raconte quelque chose de la vie réelle. C'est cette horreur du vécu qui bouscule les gens, pas les chiffres sur les agressions sexuelles. Donc évidemment qu'il faut toujours miser sur quelque chose qui vient heurter l'ordinaire. C'est une sorte de stratégie du cheval de Troie. Je m'en suis aussi beaucoup servie sur les plateaux TV pour être écoutée. Sur le papier, je corresponds aux standards de beauté, je suis blanche, mon physique entre dans les codes de la société, je n'ai pas l'air queer... Il y a plein de trucs en fait qui font que je suis dans une conformité totale de ce qu'on attend d'une femme. Je crois que j'étais moins dérangeante comme profil que d'autres. C'est arrivé plein de fois qu'il y ait des présentateurs télé ou radio, parfaitement de droite, qui finalement me trouvent un peu espiègle, un peu irrévérencieuse et ce, malgré des propos très engagés, parce que je reste dans la limite du raisonnable pour eux. C'est plus compliqué pour des copines militantes noires, arabes ou lesbiennes. Mon apparence m'a servie de cheval de Troie, J'en ai beaucoup joué, en cultivant une apparence plus douce, qui contrastait avec mes propos très crus.

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© M. Stojic/Herstory - Trench Reformation, bralette Her Senses, Lunettes de soleil Karl Lagerfeld, Boucles d'oreilles & collier Chabaux

Il y a de la rivalité dans le militantisme féministe ?

De la rivalité ? Évidemment. Ça mériterait un livre en dix volumes, avec en guise de titres de chapitres des prénoms [rires].Parce que la plupart des meufs viennent pour guérir des traumas, il y a forcément des egos qui s'entrechoquent. Il y a aussi un autre aspect qui oppose les femmes qui luttent et celles qui capitalisent sur les luttes des autres. Certaines n'ont aucun mal à profiter du travail des autres et ça, c'est très compliqué à gérer, surtout quand toi, tu es en train de galérer. Il y a des militantes qui se font payer des milliers d'euros pour faire des conférences sur le harcèlement, avec des trémolos dans la voix, alors qu'en réalité, elles n'ont jamais rien vécu et ne font que raconter ce qu'elles ont lu dans tes interviews, sur ta page Instagram ou que tu leur as raconté autour d'un café. Sans surprise, il y a aussi un phénomène de népotisme dans le milieu militant, c'est pour ça qu'on voit des meufs féministes faire du business autour de la cause, parce qu'elles ont grandi dans l'idée que tout se monnaye. Elles sont malines et personne ne va leur jeter la pierre. Aujourd'hui, ce genre de comportement ne me touche plus, mais il y a quelques années, je me suis fait avoir. J'ai fait des passes dé' à des filles et dès qu'elles ont pris du galon, elles ont essayé de voler des opportunités ou mon taff. Je crois pas forcément au karma, par contre, je pense qu'un jour ces nanas, elles vont tomber sur la folle du bus qui va les remettre à leur place. Les poubelles finiront par se sortir toutes seules.

Tu gardes espoir pour le futur ?

Je crois que les luttes, qu'elles soient féministes, anti-racistes, pour les personnes queer, anti-classistes, anti-validistes, etc... Vont être de plus en plus compliquées de façon frontale. Depuis qu'ils ont découvert le mot "woke" , ils s'en servent comme bouclier dès qu'il est question de remettre en cause la société. Aujourd'hui, il ne s'agit plus seulement de descendre dans la rue avec des banderoles pour manifester, il est aussi essentiel de parler à son entourage. On a tendance à ne parler qu’avec des gens de notre cercle ou de notre génération, mais ce n'est pas eux le problème, ce sont les générations précédentes et elles aussi ont le droit de voter. Il faut aller discuter en utilisant des arguments personnels, touchants et poignants avec nos amis d'enfance, nos grands-parents, nos cousins... Parce que ce sont souvent des gens qu'on n'aurait pas rencontrés dans la vraie vie, qui ont parfois des opinions divergentes. Ce sont qu'il faut convaincre que la société a besoin de changer.

Pour finir sur une note plus légère (et parce qu'on est des Girl's Girls), est-ce que tu peux nous citer une ou deux femmes qui t'inspirent ?

Bien sûr. Je dirais Barbara Butch, qui est une amie que j'aime d'amour et qui est trop importante pour ne pas être citée. Elle est importante dans ma vie, mais aussi pour les luttes féministes. Elle est queer et fait du vrai body positivisme. Elle ne fait pas un 36 et ne joue pas cette carte juste parce que c'est bankable. C'est une figure de la nuit depuis 40 ans... Elle représente quelque chose d'essentiel dans les combats d'aujourd'hui. Il y a Amal Tahir, qui vient de sortir un livre exceptionnel, Rencard avec la trentaine. Il y a aussi Solane et Yoa, deux artistes montantes de la scène musicale française, qui apportent quelque chose de très frais et très positif à la scène musicale actuelle. C'est peut-être ça qui me donne envie de ne rien lâcher : être entourée de femmes inspirantes.

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© M. Stojic/Herstory - Mini short à sequin BOOHOO, manteau BOOHOO, boucles d’oreilles CHOCHENG, bagues ZAG BIJOUX

Retrouvez Anna Toumazoff sur les réseaux sociaux : @annatoumazoff, @memespourcoolkidsfeministes et à la radio dans l'émission Tunnel sur Mouv'.

Propos recueillis par : Juliette Gour
Rédactrice en chef : Mélanie Wanga
Vidéo : Adèle Simper et Ilona Lemaire
Photographie : Maya Stojic
Stylisme : Carine Malonda
Coiffure et maquillage : Maud Gobet

Merci à l'Hôtel des Grands Voyageurs et au Poppy pour leur accueil chaleureux.