Stressées de ne rien faire en vacances ? Une psychologue explique pourquoi et comment déconnecter

Comme tous les ans, on attend impatiemment les vacances d'été pour nous détendre. Et comme tous les ans, au moment venu, on n'arrive pas complètement à se détendre : on est stressées de ne rien faire. Une psychologue explique pourquoi et comment réussir à mettre notre vie professionnelle de côté durant nos congés.

Écrit par Marie Ordioni le

Ça y est. On est en vacances. Depuis le temps que l’on attendait ça. On va ENFIN pouvoir faire tout ce que l’on remet à l’été tout au long de l’année : se reposer, lire, aller camper… On a trois semaines devant nous, et on compte bien ne pas en perdre une miette. Le travail, les dossiers, les clients ? De côté. On ne s’en souciera qu’à la rentrée.

Ça, c’est l’état d’esprit dans lequel on aimerait passer nos congés. Le truc, c’est que très vite, on se fait rattraper par la réalité. Les jours passent, et on se fait envahir par un profond sentiment de culpabilité. On n’aurait jamais cru dire cela un jour, mais on est stressés de ne rien faire. Bientôt, notre bureau commencera à nous manquer.

À quoi ce sentiment est-il lié ? Comment y remédier ? Interrogée par le Huffigton Post, Carole Méziat, coach spécialiste en gestion du stress, nous livre son explication et ses solutions pour réussir à profiter pleinement de ce repos bien mérité.

Vous seriez pas accro au travail vous ?

Notre vie professionnelle est une multitude de challenges. Nos journées sont composées d’une succession de cases à cocher, et chacune d’entre elles, une fois complétée, nous rend un peu plus fière de nous. Notre esprit est constamment stimulé. "À chaque fois que l’on réussit quelque chose au travail ou que l’on accomplit une tâche, notre cerveau nous récompense en envoyant dela dopamine, à laquelle le corps s’habitue. C’est tout comme manger du sucre.", explique la spécialiste. À chaque mission accomplie, une dose supplémentaire de cette hormone du bonheur.

Lorsqu’on est en vacances, en revanche, on fait tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre notre cerveau sur OFF... En vain. Même si ce dernier est tenu éveillé par d’autres activités, il ne l’est pas de la même manière. Très vite, il va commencer à ressentir le manque de ces accomplissements professionnels. "Ce manque va créer un stress, car notre corps a besoin de rester à son niveau hormonal habituel. C’est ce qu’on appelle l’homéostasie.", détaille la coach.

Deux choses à faire : acceptation et introspection

Comme pour n’importe quelle autre addiction, notre corps entre en fait dans une période de sevrage. Celle-ci peut provoquer des sentiments tels que le stress ou l’angoisse. Sa durée peut varier en fonction des profils. Pour y mettre un terme, l’experte nous conseille d’y faire tout simplement face : "La solution la plus saine, c’est de l’accepter. Il faut partir en vacances en étant conscient que le début est un peu stressant". Durant une certaine période, on ne va penser qu’à se faire du bien, pas à performer… Et c’est ok. Sans se mettre la pression - parce que oui, on se met même la pression pour se reposer -, on va accueillir nos vacances à bras ouverts, en étant consciente de ce qu’elles signifient et ce qu'elles peuvent engendrer en nous.

À vrai dire, tout est une question de tempérament. Beaucoup d’entre nous arrivent parfaitement à se détacher de leur vie professionnelle et souffler quotidiennement, lorsqu’ils rentrent à la maison. À l’inverse, d'autres ne parviennent jamais vraiment à déconnecter. Leurs pensées sont en permanence occupées par leur travail et ce, même lorsqu’ils sont au sport ou en train de boire un verre. Ce sont justement eux qui vont avoir du mal à profiter de leurs vacances. "C’est peut-être aussi le moment pour ces personnes de faire un peu d’introspection, et se demander ce qui est important dans leur vie.", termine Carole Méziat. Et même si, pour nous, le travail passe au premier plan, gardons en tête que l'on ne peut être que plus performants bien reposés.

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