L’union Européenne serre la vis sur le e-commerce chinois (et ça va piquer)

Des colis à gogo et des prix cassés… L’Union européenne a décidé de dire stop. Face à l’explosion des achats en ligne en provenance de plateformes chinoises comme Temu, Shein ou Aliexpress, l'UE veut serrer la vis avec des taxes, des enquêtes renforcées et des contrôles musclés. Fin de la récré pour l'ultra fast fashion et ses petits prix imbattables ? Peut-être bien.

Chaque jour, 2 millions de colis débarquent sur le territoire européen. Un chiffre qui a doublé en un an, entre 2023 et 2024, selon Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne. Les autorités voient donc rouge et passent à l’action.

Le 5 février, la Commission Européenne a dévoilé un plan choc pour endiguer ce tsunami logistique. Première mesure phare : l’instauration de "frais de traitement" sur les colis venus de l’étranger, histoire de financer les contrôles douaniers. Une façon aussi de mettre un frein à cette importation massive qui, il faut le dire, met les vendeurs européens dans une position délicate face à des géants chinois aux tarifs défiant toute concurrence.

Autre décision qui va secouer les acheteurs : la suppression de l’exonération des droits de douane sur les achats de moins de 150 €. Actuellement, ces colis échappent à toute taxation - une aubaine pour les plateformes chinoises qui profitent de cette faille pour inonder le marché.En 2024, l’UE enregistrait 4,6 milliards de colis sur son territoire, soit plus de 12 millions par jour. Un boom qui reflète l’essor des achats en ligne - 70 % des Européens commandent désormais sur Internet.

Mais pourquoi l'UE sort-elle l’artillerie lourde ? Parce que cette explosion des colis pose plusieurs problèmes majeurs.

D’abord, la sécurité. Une partie des produits vendus sur ces plateformes ne respecte pas les normes européennes, ce qui peut poser de sérieux risques pour les consommateurs. Chargeurs qui prennent feu, jouets toxiques, cosmétiques douteux…On a connu plus rassurant.

Ensuite, la concurrence. Les commerçants européens crient à l’injustice. Difficile de rivaliser avec des produits fabriqués à bas coût, expédiés sans taxes et sans les mêmes obligations réglementaires. Cette asymétrie mine les entreprises locales et met en péril des milliers d’emplois. À contrariot il y a aussi un gros problème caché, les conditions de travails des employés chinois, ce qui explique en majorité le coût si bas des ventes.

Enfin, l’environnement. Avec des flux d’importations qui explosent, c’est tout l’impact carbone du e-commerce qui est remis en question. Transport aérien intensif, emballages à usage unique, production effrénée… Bref, pas vraiment friendly pour la planète.

Pour traquer les produits non conformes, l’UE ne compte pas seulement sur des agents en douane. L’intelligence artificielle entre en jeu. Des algorithmes vont être déployés pour analyser les flux d’importation et repérer les articles à risque.

Autre mesure clé, responsabiliser les plateformes elles-mêmes. Désormais, elles devront collecter la TVA et les droits de douane avant même l’arrivée des colis en Europe. Fini le flou juridique, place à des règles plus strictes pour garantir des transactions plus équitables.

Avec ces nouvelles régulations, l’UE entend bien reprendre le contrôle sur ce marché en pleine explosion. Une chose est sûre, pour Shein, Temu et AliExpress, l’âge d’or du shopping à prix cassés pourrait bien toucher à sa fin.

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