La première fois qu’une femme est condamnée pour excision sur sa petite fille de 3 ans

Écrit par Louise Rouyer le

L'excision : un crime malheureusement encore trop pratiqué dans le monde...

Mais justice a été rendue en Angleterre. En effet, pour la première fois, une femme de 37 ans originaire de l'Ouganda a été condamnée pour excision sur sa petite fille de 3 ans par la justice britannique. 

L’excision est une mutilation féminine qui consiste en une ablation rituelle du clitoris et des petites lèvres. Cette pratique a été rendue illégale depuis 1985 au Royaume-Uni, mais jusque là aucune condamnation n’avait été faite car, en général, les parents emmènent leurs filles à l’étranger pour pratiquer ces mutilations. Mais depuis, la loi a été complétée afin de faciliter les poursuites contre ces personnes.

Voici les faits : en août 2017, cette femme et le père de l'enfant ont amené la petite fille en sang à l’hôpital. Ils avaient raconté qu’elle était tombée d’un plan de travail de cuisine et qu’elle saignait parce qu’elle s’était blessée sur le bord d’une porte de placard en métal. Mais suite à l'auscultation de l'enfant, ces affirmations ont été rejetées. 
De nombreux experts et médecins ont témoigné au cours du procès sur le fait que les blessures n'étaient pas compatibles avec la version des parents, mais qu'en revanche, trois blessures bien distinctes soutenaient l’hypothèse d’une mutilation génitale. Il en a été conclu que la petite fille avait été mutilée au scalpel.

"Les mutilations génitales féminines ont un impact physique et émotionnel effroyable sur les victimes, qui perdure généralement toute leur vie", a déclaré le procureur Lynette Woodrow, dans un communiqué relayé par le New York Times. "Nous ne pouvons qu’imaginer la douleur que cette petite fille vulnérable a dû subir et combien elle devait être terrifiée. Une fille de trois ans n’a pas la force de résister ou riposter. (…) Nous n’hésiterons pas à poursuivre ceux qui commettent cette infraction ignoble". Cette mère risque jusqu’à 14 ans de prison et connaîtra la durée de sa peine le 8 mars prochain. En espérant donc ce que cette affaire serve d'exemple pour arrêter cette pratique cruelle. 

Les Éclaireuses

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