5 idées reçues sur les femmes et le féminisme qu’il est plus que temps de déconstruire

Aujourd'hui, c'est le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. C'est le moment parfait pour revenir sur les idées reçues que l'on peut avoir sur le féminisme et rétablir la vérité.

Écrit par Juliette Gour le

Depuis 1975, dans le monde entier, le 8 mars est une journée de lutte pour les droits des femmes. C'est un jour où tous les regards sont tournés sur les baromètres d'égalités, un jour où les femmes sont plus entendues que les autres, un jour où il n'est question que de lutte pour l'égalité et de féminisme

Cette journée d'action, essentielle, a beau faire hausser les sourcils aux plus conservateurs, elle n'en reste pas moins essentielle. Pourquoi ? Parce qu'en 2023, il reste encore un long chemin à parcourir sur la question de l'égalité homme femmes. Malgré les années de lutte et les nombreuses avancées (essentielles), il reste encore quelques points d'ombre gangrenés par le patriarcat dans notre société. 

C'est pour cette raison (et pour l'avenir des futures femmes) qu'il est nécessaire de parler, chaque année un peu plus, de cette journée et de tout ce que la lutte féministe a pu apporter à notre société. 

Le 8 mars est donc la journée parfaite pour revenir aux fondamentaux et de tordre le cou à quelques idées reçues sur le féminisme. 

Enjoy,

Les Éclaireuses

Le féminisme, c'est prôner la supériorité des femmes sur les hommes

Beaucoup de gens ont encore une image erronée du féminisme. Cette image voudrait que le féminisme ne soit qu'une façon pour les femmes d'asseoir une certaine hégémonie sur la société, pour se venger des années de domination masculine. Sauf qu'en réalité, le féminisme, ce n'est ni plus ni moins qu'un combat qui est à la recherche d'une égalité entre les genres. Le combat majeur du féminisme, c'est d'œuvrer pour que les femmes soient mieux considérées dans la société (comme avec le droit de vote) ou d'effacer les différentes inégalités qu'il peut y avoir entre les hommes et les femmes. Par exemple, en 2023 les femmes sont encore payées entre 15% et 19% de moins que les hommes (selon INSEE). 

Le combat féministe englobe toutes les questions d'inégalités et se bat pour que les droits des femmes soient respectés et appliqués. Il n'est donc aucunement raison de relayer les hommes au placard pour créer une société exclusivement féminine, mais bien de trouver les solutions qui permettent aux hommes et aux femmes de vivre sur un même pied d'égalité. 

Les féministes détestent les hommes 

Comme dans tous les mouvements contestataires, il y a de nombreuses mouvances dans le féminisme : les fémens, le lesbianisme, les féministes radicales... Si certains de ces mouvements sont en faveur d'une société sans hommes, la majorité des féministes ne détestent pas les hommes, ce qu'elles détestent c'est le patriarcat (qui a autant un impact sur les femmes que sur les hommes). Penser que le féminisme se limite à la haine des hommes est contreproductif. Au contraire, les féministes sont à la recherche de la parité parfaite entre les genres et espèrent qu'un monde où les femmes et les hommes vivront sur un même pied d'égalité sera un jour possible

Il n'y a que les femmes qui peuvent être féministes

Heureusement, il n'y a pas que les femmes qui sont féministes. D'ailleurs, toutes les femmes ne s'identifient pas comme féministe. La cause des femmes a de nombreux alliés : des hommes, des personnes issues de la communauté LGBTQIA+. En somme, rêver d'un monde meilleur où tout le monde aura droit à une certaine considération et accès au même droit n'est pas seulement un combat féminin, c'est le combat de toute une société. C'est pour cette raison que les jours de manifestation (comme le 8 mars) on retrouve beaucoup d'hommes dans les rues, car eux aussi sont concernés par les droits de leur mère, de leurs sœurs, de leurs amies ou de leur compagne. 

Les féministes, ce sont juste des femmes hystériques qui ne font pas avancer la société

L'image de la femme hystérique est une image de propagande qui date des premiers balbutiements du combat féministe au début du XXe siècle. Les médias conservateurs se sont appliqués à diffuser une image très caricaturale de la femme féministe, qui serait apparemment une mauvaise mère, une hystérique, une lesbienne refoulée qui déteste les hommes, une fausse femme... Les journaux de l'époque ne manquaient pas d'idées. Mais sans les féministes, de nombreuses avancées sociales n'auraient jamais vu le jour, comme l'accès au droit de vote en 1945, le droit d'avoir un compte an banque en 1965 ou la dépénalisation de l'avortement en 1975. 

Sans les féministes, les femmes d'aujourd'hui n'auraient pas tous ces droits et c'est pour cette raison que leur combat est aujourd'hui salué par toute une génération.

Le féminisme n'est plus nécessaire en 2023

Beaucoup ont tendance à croire que les combats féministes sont aujourd'hui vains et que les femmes vivent sur un certain pied d'égalité avec les hommes. La réalité est pourtant beaucoup moins glorieuse. Depuis le début de l'année 2023, 24 femmes sont mortes en Frances sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint (NousToutes.org), l'égalité salariale n'est encore qu'un fantasme, il est toujours dangereux pour les femmes de se promener dans l'espace public sans craindre d'être harcelé (100% des femmes ont déjà subi du harcèlement dans les transports en commun)...

Plus globalement, lorsque l'on regarde à l'échelle mondiale, on se rend compte que les droits des femmes et des minorités restent menacés. Le plus bel exemple reste celui des États Unis qui, en 2022, ont supprimé arrêté Roe v. Wade qui garantissait l'accès à l'avortement sur l'ensemble du pays et de nombreuses femmes n'ont toujours pas légalement accès à l'avortement ou à la contraception dans de nombreux autres pays. 

La réalité, c'est que dans beaucoup de sociétés à travers le monde, le patriarcat est encore légion et c'est ce même patriarcat qui empêche les femmes d'asseoir un vrai principe d'égalité avec les hommes. C'est pour cette raison qu'en 2023, les combats féministes sont encore nécessaires et qu'il faut continuer de crier, haut et fort, que les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes. 

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