Est-ce que les réseaux sociaux et les stars peuvent faire basculer l’élection américaine ?

Et si les réseaux sociaux avaient le pouvoir de faire basculer une élection ? Depuis l'entrée de Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche, internet est en émois, la faute aux centaines de mêmes - hilarants - qui jouent en faveur de la candidate.

Écrit par Juliette Gour le

Maintenant que les jeux de Paris sont lancés (et que tout se passe pour le mieux), le monde entier a les yeux rivés sur le pays de l'Oncle Sam, qui est en train de vivre l'une des campagnes présidentielle les plus palpitantes de l'histoire. Pourquoi ? Parce que l'entrée de Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche est en train de chambouler des projets de ce bon vieux Donald et de son non moins délicieux potentiel vice président, J.D. Vance.

Dès lors que Biden a retiré sa candidature, tous les regards se sont tournés vers Kamala Harris. En 24h, elle a levé 81 millions de dollars pour sa campagne (un record) et une vague de soutien sans précédent s'est mise en place sur les réseaux sociaux. Une campagne presque "Digital First", pour une candidate qui a déjà le cœur et le vote de la moitié d'Hollywood. Mais, est-ce que cette campagne digitale, à base de mêmes et de soutien peut faire basculer le résultat ? Vincent Dutto, analyste, s'est intéressé au phénomène de la Kamalamania et voici ce qu'il en est ressorti.

Les mêmes sont-ils le nouvel outil de la politique américaine ? 

On connaît le goût des Américains pour l'entertainment et c'est peut-être cette même appétence qui motive l'utilisation quasi systématique des mêmes dans cette campagne. Véritable force de frappe, ils sont devenus le meilleur moyen pour séduire les jeunes électeurs américains. Les équipes de campagnes n'hésitent d'ailleurs pas à produire eux-mêmes des mêmes pour jouer en faveur de leur candidat. Elle est loin l'époque où un discours pouvait faire chavirer une élection, aujourd'hui il s'agit plus d'un marathon, dont les enjeux sont quasi exclusivement sur les réseaux sociaux.

Pour Vincent Dutto, les réseaux sont un réel atout pour la candidate. "Kamala Harris possède une connaissance approfondie des réseaux sociaux et de leur usage. Ces derniers jouent un rôle amplificateur. La Vice-Présidente des Etats-Unis a tiré des leçons de 2019, année où elle avait été fortement attaquée. La famille démocrate, déjà très solidaire en 2019, continue de lui apporter un soutien considérable. Elle démontre une maîtrise aujourd’hui parfaite des relations publiques."

En femme bien dans son époque, Kamala Harris a compris que l'enjeu de la politique moderne se jouait sur TikTok et c'est sur ce réseau social qu'elle est peut-être la plus virale. Que ce soit sur le plateau de Ru Paul Drag Race, avec Lance Bass des NSYNC ou au téléphone avec le couple Obama, la potentielle future présidente des USA veut se donner une image cool, positive, en opposition totale avec le duo Trump/Vance.

Il semblerait d'ailleurs que les résultats soient au rendez-vous, les vues sur chaque vidéo se comptent par million et la popularité de la candidate de cesse de croître. Il ne manque plus que Taylor Swift lui donne son soutien et c'est gagné.

En face, chez les Républicains, la contre-attaque est déjà en marche

Il fallait s'y attendre, la période de lune de miel a été de courte durée. Après une réévaluation nécessaire de la stratégie, le camp Trump semble bien décidé à passer à l'offensive. Première attaque, Trump affirme que Harris est "devenue noire" pour l'élection américaine. En bon provocateur, les attaques contre la candidate démocrate tournent essentiellement autour de son genre et de ses origines.

Pour Trump, Kamala utiliserait délibérément une de ses origines raciale à des fins politiques. Dans une interview du 31 juillet 2024, ses propos et son aplomb ont choqué l'assemblée : "Elle était indienne à fond et tout d’un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire". La journaliste modératrice de l'échange a été obligée de rappeler à Trump que Harris s'était toujours identifiée comme une personne "noire" et qu'il était impossible de remettre en doute cet aspect.

La maison blanche a ensuite qualifié les propos de l’ancien président d'insultants, en ajoutant que "Personne n’a le droit de dire à quelqu’un comment il s’identifie". Si riposte il y a, elle ne semble pour le moment pas en mesure d'enrayer la vague de soutien que reçoit la candidate démocrate. Outre les sorties de route de Trump, celles de J.D. Vance ne sont pas en reste. La dernière en date ? La rumeur qui voudrait que Vance ait "fait l'amour avec un canapé". Ce dernier a dû s'en expliquer et affirmer qu'il n'avait jamais eu de rapport avec le sofa de son salon.

Une chose est sûre, entre la tentative d'assassinat de Donald, l'arrivée de Harris dans la course à mi-parcours, les mêmes des deux camps et le "couch gate", cette élection nous réserve encore bien des surprises.

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