Le droit à l’avortement est de plus en plus menacé aux États-Unis
Alors que dans le monde le droit à l'avortement est de plus en plus menacé, une fuite d'informations laisse présager que la Cour suprême américaine envisage de supprimer le droit constitutionnel à l'avortement.
Écrit par Juliette Gour le
C'est une nouvelle plus qu'alarmante. La Cour suprême américaine serait en train d'envisager la suppression du droit constitutionnel à l'avortement datant de 1973. L'arrêt Roe contre Wade est la pierre angulaire du droit à l'avortement au pays de l'Oncle Sam, il repose essentiellement sur le droit à la liberté personnelle (qui est le 14e amendement de la constitution américaine). Cet amendement est si large qu'il peut englober la liberté des femmes à disposer de leur corps ou non. C'est suite à cet arrêt rendu par la Cour suprême américaine en 1973 que l'avortement est devenu l'un des droits fondamentaux du pays.
Mais depuis plusieurs années, on voit régulièrement des États américains réduire petit à petit ce droit fondamental à néant. Le dernier gros mouvement d'interdiction était au Texas où l'avortement est tout simplement devenu illégal passé 6 semaines de grossesse, et ce, même en cas de viol ou de malformation du fœtus. Paradoxalement, la première écriture de la loi texane avait été bloquée par la Cour suprême américaine, la même Cour qui, aujourd'hui, envisage de supprimer le droit fondamental à l'avortement.
Une décision qui sera discutée jusqu'au 30 juin
Les juges de la Cour suprême ont jusqu'à fin juin pour rendre leur décision. Mais si la majorité suit l'avis du juge conservateur Samuel Alito qui juge l'arrêt Roe contre Wade "totalement infondé depuis le début", le droit à l'avortement sera menacé sur l'ensemble du territoire. Sans cet arrêt qui justifie le droit fondamental des femmes à posséder leur corps, les états seront libres de maintenir ou non l'accès à l'avortement sur leur territoire. Cette situation profitera évidemment aux États majoritairement républicains qui pourront librement appliquer des lois plus rigoureuses sur la question de l'avortement.
Heureusement, les réactions contre cette décision ne se sont pas fait attendre. Des personnalités politiques comme Elizabeth Warren ont pris la parole sur la question et la chambre des représentants a déclaré que cette décision serait "une abomination et l'une des pires de l'histoire moderne des USA".
Une seule solution pour éviter ça : inscrire l'arrêt Roe v. Wade dans la loi
La fragilité de ce droit vient du fait qu'il est encadré par un arrêt qui n'est pas figé dans la loi américaine. La solution serait donc, pour éviter que le droit fondamental à l'avortement soit menacé, de transformer l'arrêt en loi et de l'intégrer profondément dans la constitution du pays. L'association Planned Parenthood a également déclaré que "pour le moment" cette décision n'était qu'un projet et que les femmes étaient encore libres d'avorter dans les États où c'est possible.
Il faut maintenant espérer que la suppression d'arrêt ne restera qu'à l'état de projet. Réponse le 30 juin.
Les Éclaireuses