3 clés pour éduquer nos enfants au bonheur, selon des experts
Guider nos enfants sur la route du bonheur ne se résume malheureusement pas à leur offrir une glace lorsqu'ils se font un "bobo". Des experts nous donnent les 3 clés essentielles pour y parvenir...
Écrit par Marie Ordioni le
Être heureux. Il n’y a rien de plus convoité au monde que cet état. Rien de plus recherché, tenté, trouvé, perdu puis retrouvé que le bonheur. Rien de plus subjectif, aussi, puisqu’il dépend uniquement de la personne concernée et varie d’une conscience à une autre. Il se cache parfois dans de grands accomplissements, souvent dans des petits gestes du quotidien.
Non, il n’y a rien de plus convoité au monde que cet état. Alors, forcément, lorsqu’on a des enfants, il est de notre devoir de faire tout ce qui est en notre possible pour les aider à le toucher - si on le pouvait, on le ferait à leur place ! -. Dès leur naissance, on les met dans les meilleures conditions. On les couvre d’amour et d’attentions pour, en retour, espérer… Ne serait-ce qu’un sourire.
Selon une récente enquête réalisée par le Pew Research Center et menée auprès de parents américains et dans un contexte de crise de la santé mentale chez les jeunes, la dépression et l'anxiété figurent parmi les principales préoccupations des parents pour leurs enfants. Laurie Santos, professeur de psychologie à Yale et Arthur Brooks,professeur à l'université de Harvard, nous donnent les 3 clés pour armer, au mieux, nos enfants à partir dans leur quête du bonheur.
1 - Leur apprendre que ressentir des émotions négatives est normal
Avec nos enfants, surtout lorsqu’ils sont en bas âge, on a tendance à essayer de détourner leur attention de leurs émotions négatives. Notre bébé tombe ? "Viens, on fait un tour de manège !". Il vit sa première peine de cœur ? "Je t’emmène au cinéma !"… Non. Ressentir des émotions négatives est totalement normal, et il doit s’habituer à les affronter dès sa plus tendre enfance. "Parfois, on est énervé, déçu, en colère, stressé, ou quelque chose comme ça. C’est normal. Mais c’est un concept compliqué à comprendre et accepter pour les adultes et il peut être encore plus compliqué à comprendre pour les enfants." explique Laurie Santos dans son podcast "The Happiness Lab".
On va donc, plutôt que lui faire éviter le problème, le confronter en communiquant avec lui. Il est essentiel de lui apprendre à extérioriser pour mieux assimiler ses tourments. Afin de mieux nous faire comprendre, l’experte nous oriente vers des comparaisons telles que la météo pour aborder le sujet : "Nous pouvons apprendre aux enfants que parfois, le temps émotionnel est comme à San Diego, où - en théorie - il fait beau tout le temps. Parfois, le climat émotionnel ressemble à celui du nord-est où j'ai grandi, où il neige ou il pleut. Il ne peut pas faire beau tous les jours lorsqu'il s'agit de votre santé émotionnelle."
2 - Les préparer à affronter le monde
Et non, on ne vit malheureusement pas dans le monde des Bisounours. On n’habite pas dans un Disney. Notre enfant doit être préparé à ce qu’il peut éventuellement rencontrer dans sa vie. Il doit être au courant qu’il existe des menaces, et être prêt à, parfois, devoir les affronter.
Si ce dernier est trop préservé, il pourraittrès rapidement se renfermer sur lui-même, et développer une phobie du monde extérieur. Dans un article publié en 2022 dans The Atlantic, Arthur Brooks explique que les enfants qui en ont peur "sont en moins bonne santé que leurs camarades, plus souvent tristes, plus susceptibles d'être déprimés et moins satisfaits de leur vie. Ils ont également tendance à ne pas aimer leur travail et à être moins performants que leurs homologues plus positifs."
Le spécialiste nous incite donc à éduquer notre enfant au "pessimisme croissant", c’est-à-dire à une transparence totale quant au monde dans lequel on vit. Certes, nous sommes entourés de dangers, mais il existe des manières de les surmonter ou de les éviter. Aussi, tout n’est pas si noir : il faut, quoi qu’il en soit, rester positif et toujours tirer du bon de n’importe quelle situation. C’est ce qu’ont fait Arthur Brooks et sa femme avec leurs enfants : "Nous n'avons pas édulcoré les menaces ; nous avons simplement essayé d'être précis sur les comportements dont nous avons été témoins et sur les façons dont le monde est plus sûr et plus prospère aujourd'hui que par le passé. C’était notre façon de partager notre conviction sincère que, dans l'ensemble, la plupart des gens sont bons et que les choses s’améliorent."
3 - Leur donner la fièvre du bonheur
Comme nous le disions juste au-dessus, le plus important est de rester positif. Le bonheur est contagieux : nos humeurs, nos discours, nos états d’esprit vont directement être épongés par nos enfants… Alors autant qu’ils soient bons. "Le problème numéro un que j'observe dans la dynamique familiale est la contagion sociale de la négativité. C’est ce que chacun d'entre nous doit faire, c'est-à-dire essayer d'injecter le virus du bonheur dans sa famille et le faire délibérément.", a écrit le professeur dans la Harvard Business Review. Une idée sur laquelle Laurie Santos le rejoint sans hésiter : "Pour le meilleur ou pour le pire, les parents ont un effet énorme sur l'ensemble des émotions et le niveau d'anxiété de leurs enfants.", a-t-elle déclaré, interrogée lors de l’émission House Calls.
Le bon attire le bon. Rester positif dans n’importe quelle situation, c’est déjà faire une grande partie de notre travail de parent. Au-delà de l’influencer, on va aussi, nous-mêmes, se tirer vers le haut et nourrir un état d’esprit plus sain… Son sourire, notre sourire. On a tout à y gagner.