Croquettes vs biberons : pourquoi la GenZ préfère les animaux aux enfants

Pourquoi se ruiner avec un bébé quand un chat fait le même job ? Compagnie, câlins et même réveils nocturnes, la GenZ a trouvé son enfant parfait… à quatre pattes. On décrypte ce refus de parentalité - qui n'est pas si insane que ça.

Écrit par Erine Viallard le

La GenZ a tranché. Au lieu de se ruiner la santé avec des biberons et des couches, elle mise tout sur les gamelles et les croquettes premium. Entre un monde qui part en vrille, un pouvoir d'achat qui n'est plus et un avenir de plus en plus incertain, faire des enfants est devenu un luxe inaccessible pour beaucoup. En 2023, selon une enquête d'Opinionway, 34 % des jeunes adultes français déclaraient qu'ils n'auraient probablement jamais d'enfants - voire qu’ils n’en désirent pas. Et on le voit avec la baisse des naissances qui ne fait que de s’aggraver.

Les causes ? Le contexte et le quotidien. Parce qu'avoir un enfant, ce n'est pas juste une question de baby-sitting improvisé chez mamie, c'est du temps et de l’argent que la GenZ n’a pas, surtout dans une société où il est déjà difficile de vivre correctement. Alors, à défaut de pouponner un bébé, la GenZ mise sur un chat ou d'autres animaux pour les plus originaux.

Avoir un enfant, un luxe ? 

Si la parentalité a longtemps été vue comme une étape obligée de la vie d'adulte, la réalité économique a changé la donne. Aujourd'hui, 57% des jeunes adultes expliquent qu'ils ne peuvent tout simplement pas se permettre d'élever un enfant, à cause du contexte actuel qui est défavorable - et ça fait peur. Entre l'inflation, les loyers qui explosent et des salaires qui stagnent, même l'idée d'acheter une maison relève du rêve inaccessible. Alors un bébé ? Encore moins.

Pour tout vous dire, un Français gagne en moyenne 2 730 euros nets par mois.Les vétérinaires, eux, expérimentés ou spécialisés peuvent gagner entre 4 000 et 7 000 euros mensuels. Vous n'y voyez aucun lien ? Pourtant il y en a un, les vétérinaires peuvent dire merci à la GenZ, car ces jeunes préfèrent dépenser pour leurs animaux que pour une petite tête blonde. 

Pas étonnant que ce métier ait décroché la première place dans le classement des meilleurs emplois de 2025 selon Indeed. La demande explose, et c'est la GenZ qui alimente cette croissance : elle dépense en moyenne 170,96 euros par mois pour ses animaux, contre seulement 86,44 euros pour les baby-boomers. Il serait donc plus accessible cette génération, d'offrir à son chien des jouets interactifs et soins vétérinaires - en tout cas plus qu’une école de commerce pour son enfant...

Et si le chien était le nouvel enfant roi ?

En plus d'être un choix économique, avoir un animal de compagnie répond aussi à un besoin affectif. La parentalité traditionnelle implique des années de responsabilités et d'engagement. Un chien, c'est du travail, mais au moins, pas de différents level de prise de tête du style "Enfants petits, petits soucis ; enfants grandis, grands soucis." Et au contraire, c'est aussi un vrai soutien mental. Dans un contexte où l'anxiété et la solitude explosent chez les jeunes, les animaux offrent une présence réconfortante sans les contraintes d'un enfant - tout bénéf.

Et cette tendance ne fait que se renforcer. Entre 2021 et 2024, le nombre d'emplois de vétérinaires a augmenté de 124 %, preuve que les chiens et les chats ont un avenir doré devant eux. Et si certains baby-boomers aiment à dire que la GenZ est trop égoïste pour avoir des enfants, elle répond plutôt qu'elle préfère choisir une responsabilité qui fait sens pour elle. Et si ce sens a des poils et remue la queue, qui sommes-nous pour juger ?