Françoise Hardy, icône éternelle de la pop culture, nous a quittés
Ce mardi 11 juin, la chanteuse française à l’aura internationale s’est envolée, à l’âge de 80 ans. Son fils, Thomas Dutronc, a partagé la triste nouvelle sur Facebook à travers un cliché d'elle et lui bébé, suivi de ses mots : "maman est partie".
Écrit par Téa Antonietti le
5 décennies de grâce authentique, de voix de velours, de style subtilement avant-gardiste et de chansons incontournables. Françoise Hardy a toujours raconté sa vérité, de ses premières scènes aux chansons mélancoliques, à sa lettre ouverte au Président sur la fin de vie, atteinte d’un cancer du système lymphatique. Icône sixties du mouvement Yéyé, symbole d’une jeunesse évanescente, ambassadrice du style de la Parisienne…
Avant d’atterrir sur nos épingles Pinterest en idole fashion incontestable, nous procurant la nostalgie d’une époque que beaucoup n’ont même pas vécue, Françoise Hardy dessine avant tout le paysage musical de son époque. Au lendemain de sa disparition, se réécoute sa mélodie sensible qui touche le cœur de millions d’auditeurs, née d’une complexité qui nous procure joie et peine, dualité émotionnelle particulièrement actuelle. Comment te dire adieu ? Un titre mythique de sa discographie qui résonne plus que jamais aujourd’hui, et nous rappelle le statut d’icône éternelle de Françoise Hardy.
La révélation Françoise Hardy
Avant d’être adulée par Bob Dylan et Serge Gainsbourg, Françoise Hardy entretient une relation particulière avec la scène, infiniment sensible. Le rock’n’roll est son premier amour lorsqu’elle découvre Elvis Presley, Brenda Lee ou encore Cliff Richard, de la radio aux disquaires sur lesquels elle exerce un temps d’avance dont elle n’est pas peu fière.
Une guitare à la main, des émotions en chansons et des notes mélancoliques, Françoise Hardy est la perle rare de la maison Disques Vogue, label phare qui découvre un certain Johnny Hallyday à la même époque. Lorsque la jeune chanteuse assure l’intermède musical d’une allocution présidentielle à la télévision, devant leurs écrans, les Français adhèrent instantanément à la politique de ses sentiments. Son titre remarquable, Tous les garçons et les filles, plante le décor d’un charme sentimental, aussi romantique qu’authentique.
La chanteuse romantique amoureuse d’une musique authentique
Loin des mièvreries de l’époque, les paroles de ses chansons sont puissantes et représentent dignement les années 60. Sur scène, le trac l’emporte, un trop-plein d’émotions qui la fait jurer d’arrêter après chaque représentation, alors qu’elle sait pertinemment qu’elle reviendra. Un amour contrarié qui rappelle celui qu’elle file avec Jacques Dutronc, la rock star que la romantique ne cesse d’aimer.
Si elle règne dans les sixties, elle fascine tout autant dans les décennies suivantes, jusque dans les années 2000. Marc Lavoine, Benjamin Biolay, Alain Souchon… Françoise Hardy signe des duos mémorables et livre un trentième album en 2023. Entre une discographique cultissime et des romans qui confirment sa plume émouvante, son art est inévitablement sublime.
Une icône de mode incontestable
Face à la beauté fantasmée de Brigitte Bardot qui séduit les hommes et agace les femmes, Françoise Hardy mène une révolution. Loin d’être sulfureuse et pulpeuse, la chanteuse est discrète, sophistiquée, résolument caractérisée par une allure de baby doll aussi lisse que brute. Plus encore, son allure androgyne la hisse en tête de file d’une nouvelle féminité adulée par la sphère mode.
Iconique, elle est l’ambassadrice d’une mode sixties à souhait, chic, élégante et surtout nonchalante. Minijupes, jeans flare, robes trapèze, rayures, cols montants et combinaisons scintillantes… Les looks de Françoise Hardy définissent la quintessence de la Parisienne et attirent l’œil des créateurs avant-gardistes de l’époque, de Paco Rabanne et ses créations métallisées à André Courrèges et sa mode graphique colorée. Françoise Hardy est une muse éternelle, son style effortless ne cesse d’inspirer, de sa frange négligée maîtrisée à ses chics enjambées.
La fin de vie, son dernier combat
Atteinte d’un cancer du système lymphatique et du pharynx, la chanteuse souffre énormément de sa maladie, diagnostiquée il y a 20 ans. Un long combat qui atteint d’abord sa gorge et sa voix, puis des traitements qui l’affaiblissent et creusent ses traits. Les effets secondaires lui font vivre un véritable cauchemar, l’encourageant à soutenir l’euthanasie pour abréger ses souffrances et celles de ses semblables. Ce 11 juin 2024, sa douleur s’est finalement apaisée, après de lourdes années de calvaire.
Il y a encore 6 mois, Françoise Hardy adressait une ultime lettre ouverte au Président de la République, l’appelant à relancer le débat sur le droit d’une aide active à mourir. “Nous comptons tous sur votre empathie, écrit la chanteuse en interpellant le président de la République, et espérons que vous allez permettre aux Français très malades et sans espoir d’aller mieux de faire arrêter leur souffrance quand ils savent qu’il y a n’a plus aucun soulagement possible.” Des derniers mots poignants, qui accompagnent la disparition de la chanteuse d’un combat sur la fin de vie fièrement mené.
Une séparation brutale, Mademoiselle Hardy nous a quittés, laissant dernière elle une carrière musicale à succès, un statut d'artiste iconique du début des années 60, des malheureux, de Jean-Marie Perrier à Jacques Dutronc, leur fils Thomas, en passant par Etienne Daho. Silhouette emblématique, musique cultissime et un dernier message personnel adressé à Emmanuel Macron, représentant la France dans sa lutte pour l'obtention de l'euthanasie... Françoise Hardy reste une icône d'hier et d'aujourd'hui.
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