Évidemment que c’est une très mauvaise idée d’aller dans un cabinet esthétique clandestin (sans dec’)
Si les jeunes sont de plus en plus nombreux à céder aux sirènes du bistouri, certains se retrouvent piégés dans un marché parallèle où la santé n’a aucune valeur. Derrière des prix alléchants, ce sont des vies qui sont mises en danger.
Écrit par Camille Croizé le

Si la chirurgie esthétique connaît un essor spectaculaire chez les jeunes, il existe un phénomène bien plus inquiétant qui va de pair avec cette quête effrénée de la perfection : l’explosion des cabinets esthétiques clandestins. Derrière les filtres Instagram, les stars de télé-réalité et les influenceuses vendant des rêves de transformation instantanée, des praticiens sans scrupule, souvent sans diplôme ni expérience, proposent leurs services à prix cassés, sans aucune garantie de sécurité.
L’appel du bistouri, mais à quel prix ?
Selon une étude de l’IMCAS, les 18-34 ans se tournent davantage vers la chirurgie esthétique que les 50-60 ans. Pour quoi faire ? Pour répondre à une pression sociale amplifiée par les réseaux sociaux, tout simplement. Rhinoplasties, injections de Botox, augmentations mammaires ou encore liposuccion sont devenues des procédures de plus en plus courantes. En parallèle, un marché bien plus sombre, à la fois risqué et illégal, a vu le jour : les cabinets clandestins. Ces faux "spécialistes" offrent des interventions à des prix défiant toute concurrence. Un rêve à bas prix… mais elle est où la santé dans tout ça ?
Dans les coulisses de ces pratiques non déclarées, les risques sont considérables. L’absence de formation appropriée des "praticiens", la mauvaise gestion des outils et des conditions sanitaires déplorables transforment ce qui devrait être une opération contrôlée en une roulette russe. Ces “chirurgiens” de fortune ne sont ni médecins, ni esthéticiens qualifiés, mais plutôt des opportunistes, attirant une clientèle souvent jeune et désespérée, en quête de perfection.
L’envers du décor fait peur : ces faux praticiens opèrent là où ils le peuvent. Si cela doit être dans leur salon aménagé à la va-vite, cela ne leur pose aucun problème. Vous vous en doutez, les normes d’hygiène, ce n’est pas vraiment leur priorité. Des gants ? Pour quoi faire ? Du matériel stérilisé ? Hmmm, too much pour eux.
Une quête irréaliste de perfection qui conduit à des dérives dramatiques
Le problème ne réside pas seulement dans la tentation de ressembler à une version plus lisse et retouchée de soi-même, mais dans les dérives de la société de l’image. Les jeunes générations, gavées de filtres et d’images de corps parfaits sur Instagram, se retrouvent à considérer la chirurgie esthétique comme une solution simple et rapide. Et parfois, celle-ci semble accessible grâce à des "offres" alléchantes, venant souvent de personnes se faisant passer pour des professionnels qualifiés. Or, ces pratiques sont non seulement illégales, mais elles sont également extrêmement dangereuses.
Des témoignages de victimes de ces "chirurgiens" clandestins sont de plus en plus fréquents. Brûlures graves, infections, déformations irréversibles, voire décès dans les cas les plus extrêmes… Les conséquences de ces interventions non supervisées peuvent être dramatiques. La recherche de la perfection se transforme alors en un cauchemar physique et psychologique pour ceux qui ont cru pouvoir contourner les règles de sécurité et de professionnalisme.
Chirurgie esthétique illégale : des prix attractifs, mais un risque incalculable

Il est facile de comprendre pourquoi ces pratiques se développent : le coût des interventions chirurgicales légales et sécurisées est souvent très élevé, et les délais d'attente pour obtenir un rendez-vous dans un cabinet agréé peuvent être longs. En face, les "chirurgiens" clandestins offrent des prix dérisoires et des résultats rapides, ce qui attire un public jeune, séduit par l’idée de transformer leur corps à moindre coût.
@konbini @naomibbk a eu recours à des injections à l'acide hyaluronique aux lèvres dans un cabinet clandestin. En conséquence : des lèvres trop grosses, qu'elle a regrettées. Aujourd'hui, elle a dissous le produit et sensibilise sur la pratique.#apprendresurtiktok#beautytok#injection#acidehyaluronique♬ son original - Konbini
Cabinets esthétiques clandestins : la loi, un frein qui ne suffit pas
Bien que des lois existent pour encadrer la chirurgie esthétique, elles restent difficiles à appliquer. En l'absence de qualifications, il est parfois compliqué pour les autorités de prouver l’illégalité des actes réalisés, et de plus, ces cabinets clandestins savent se cacher dans des zones grises de la législation. Ils jouent sur la frontière entre "esthétique" et "médical", rendant leur identification et leur fermeture particulièrement complexes.
Malgré des efforts pour sensibiliser la population aux risques liés à ces pratiques, beaucoup de jeunes ignorent encore les dangers qu’elles représentent. Les jeunes ont de plus en plus recours à des interventions esthétiques non réglementées sans se poser de questions sur la légitimité du praticien. Cette normalisation du "bistouri rapide" dans un monde d’apparence crée une véritable urgence à changer les mentalités avant que la tendance ne devienne irréversible.