Une collaboration

En mars, les réalisatrices nous font kiffer sur CINÉ+ OCS
Et si on regardait le cinéma autrement ? Pendant trop longtemps, le regard des réalisateurs a dominé l’industrie, reléguant les réalisatrices à une place marginale. Pourtant, leur vision apporte une toute autre dimension au cinéma : plus nuancée, plus intime, moins dictée par le male gaze. Pour célébrer leur travail, CINÉ+ OCS consacre tout le mois de mars à une programmation 100% féminine sur CINÉ+ émotion. L’occasion idéale de (re)découvrir des films qui prouvent, s’il le fallait encore, que le regard féminin a toute sa place derrière la caméra.
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On déplore souvent l'absence des réalisatrices dans la grande famille du cinéma. En France, elles ne représentaient que 29% des réalisateurs en 2023. C'est peu et c'est bien dommage, parce qu'il y a en réalité plein d'avantages a montrer le travail des réalisatrices : ça met d'autres talents en avant et ça permet d'avoir un female gaze sur le cinéma.
Si TikTok ne jure que par les personnages masculins écrits par des femmes, c'est qu'il y a une raison : les réalisatrices offrent bien souvent une autre approche de l'amour, de la sensualité, de la masculinité... Un regard plein de fraîcheur, qui fait un bien fou. Les compétitions internationales ont peut-être un peu de mal à accepter le travail des réalisatrices, le groupe Canal+ voit les choses autrement. Non content d'être d'un soutien de taille au cinéma français, le groupe a décidé, à l'occasion du mois de mars (mois des luttes féministes) de proposer une programmation 100% féminine sur CINÉ+émotion, une chaîne disponible sur CINÉ+ OCS.
Pendant un mois, les abonnés auront l'occasion de (re)découvrir des œuvres réalisées par des femmes ou qui mettent en lumière des personnages féminins. Une occasion parfaite pour enrichir sa culture cinématographique, tout en posant un œil nouveau sur le cinéma.
L'importance du female gaze
Si la notion de female gaze est totalement abstraite pour vous, vous allez rapidement comprendre de quoi il s'agit. Ce concept, qui signifie littéralement "regard féminin", oppose généralement le regard des réalisateurs et des réalisatrices.
Cette différence de point de vue s'observe sur plusieurs aspects : la façon de filmer les corps, d'aborder les scènes sensuelles, d'écrire les personnages féminins... Généralement, il tranche avec le regard masculin parce qu'il présente la féminité autrement. Sous l'oeil du réalisateur, les femmes deviennent rapidement un objet de désir et les corps sont érotisés. Les réalisatrices, elles, explorent une féminité sensuelle, mais sans forcément l’érotiser.
Si cette distinction n'est pas systématique, elle marque des différences notables dans la mise en scène et le traitement des personnages. Prenons l’exemple de 50 Shades of Grey, réalisé par Sam Taylor-Wood (diffusé pendant le mois des réalisatrices) : malgré le sujet, le film offre une érotisation plus subtile et moins frontale des corps. Le second opus, réalisé par James Foley, propose une approche différente dans la photo, mais également dans les scènes érotiques : elles sont plus frontales, plus crues, le corps d'Anna Steele est plus mis en avant que celui de Christian Grey... Et c'est pile tout ce qu'on reproche au male gaze.
Dans un autre genre, Portrait de la jeune fille en feu est l'expression ultime du female gaze : l'histoire est racontée du point de vue d'une femme, met en scène des personnages féminins, remet en question les schémas patriarcaux... Toutes les cases sont cochées.
Si le female gaze est aujourd'hui loué par les femmes, c'est qu'il prouve qu'il est possible de poser un autre regard dans le cinéma. Avec une industrie longtemps dominée par les hommes, le regard masculin était perçu comme la norme. Mais l'arrivée des réalisatrices dans l'industrie doublée de la popularisation du test de Bechdel (test qui évalue si un film est sexiste ou non) a permis au public de comprendre qu'il est possible d'avoir un autre cinéma, moins sexiste et plus respectueux avec les femmes.
Une programmation aux petits oignons
CINÉ+ émotion a mis les petits plats dans les grands pour nous proposer ce que le cinema féminin a fait de mieux. En vrac, on retrouve Anatomie d'une chute de Justine Triet, Simple comme Sylvain de Monia Chokri, Le goût des autres d'Agnès Jaoui, How to have sex de Molly Manning, Call Jane de Phyllis Nagy, une soirée spéciale Céline Sciamma, Bright Star de Jane Campion... La liste est sans fin, c'est une preuve qu'il y a plein de talents féminins dans le cinéma. Et c'est bien dommage qu'elles ne soient pas reconnues à leur juste valeur.
À cette large sélection de films s'ajoute deux documentaires : Notre corps de Claire Simon qui s'intéresse aux corps des femmes et à leur santé ; et Invincible été de Stéphanie Pillonca qui raconte l'histoire d'un homme atteint de la maladie de Charcot, condamné mais décidé à vivre sa vie intensément jusqu'à la dernière seconde.
Quant au coup de cœur Herstory ? Bande de Filles de Céline Sciamma et Past Lives – Nos vies d’avant de Celine Song pour la culture ciné. Coup de foudre à Bollywood de Gurinder Chadha pour les dimanches soirs entre copines.
Vous avez un mois pour découvrir le travail de ces réalisatrices. C'est une occasion qui ne se refuse pas non ?
Retrouvez l’ensemble de la programmation du Mois des réalisatrices dès le 1er mars 2025 sur CINÉ+ émotion, disponible sur CINÉ+ OCS