Genre, vous n’avez jamais entendu parler de G-Dragon ?

Fashion Week Homme oblige, il n'y a jamais eu autant d'idols coréens dans la capitale. Il n'y a qu'à jeter un œil aux front row des défilés les plus courus pour voir le meilleur du star system coréen : Gong Yoo, JHope, Choi Woo-shik... Il y en a pour tous les goûts.

Mais, un autre événement prévoit de mettre en lumière les personnalités coréennes et c'est le Gala des Pièces jaunes. Le comité de l'organisation l'a bien compris : pour vendre des places, il faut faire venir de la Kpop. Si l'année dernière, on a eu droit aux Stray Kids, cette année, c'est un véritable panel de stars que l'on nous offre : Rosé, Jhope, Taeyang et G-Dragon.

Si la plupart des gens connaissent maintenant Blackpink et BTS, les deux autres (grands) noms de la liste sont plus niche. Les deux membres de BigBang ne jouissent pas de la même réputation que Rosé et JHope chez les baby kpop lover, pourtant, ils font partie de ceux qui ont donné les lettres de noblesse à la Kpop.

G-Dragon par exemple, est une véritable icône du style, adoubé par Karl Lagerfeld, et vous n'en avez sûrement jamais entendu parler. Il est plus que temps de corriger cet affront.

Difficile de résumer le parcours de GD en quelques lignes, car le rappeur a eu une carrière avec de multiples rebondissements (et procès). Mais, son retour récent sur le devant de la scène nous laisse entendre que Kwon Ji-young (de son vrai nom) s'est finalement racheté une conscience aux yeux du public coréen et qu'il est fin prêt à reprendre sa carrière là où il l'a laissé.

Si l'on met de côté les différents scandales et accusations, G-Dragon, c'est avant tout une image subversive de l'industrie de la Kpop. N'étant pas du genre à entrer dans le moule, le rappeur a toujours fait en sorte d'exprimer son mécontentement, allant même jusqu'à critiquer la société coréenne (mais quel scandale).

Depuis 2006, le public a une certaine fascination pour le personnage : entre son look androgyne, sa volonté à ne pas coller aux normes, évidemment que GD intrigue et suscite de l'intérêt, même chez les grands noms de la fashion.

Le premier créateur occidental à avoir remarqué la singularité de G-Dragon, c'est Karl Lagerfeld. Le Kaiser a d'abord invité l'idol à ses shows, avant d'en faire officiellement un des ambassadeurs de la marque en 2016.

Depuis, il est toujours assis aux premiers rangs des défilés, toujours sapé en Chanel dès qu'il en a l'occasion et ce, même si la maison parisienne n'a pas de collection homme.

C'est là tout le talent de GD : réussir à réadapter des collections féminines à son look personnel. On l'aime en tweed comme avec un foulard sur la tête, les ongles peints et les cheveux roses.

C'est d'ailleurs cette versatilité qui plaît au monde de la mode. Tout lui va certes, mais parce qu'il fait en sorte de s'approprier les pièces.

Mais, s'il séduit autant les maisons, c'est qu'il a toujours eu une capacité à booster le marché. Pendant longtemps, il suffisait que G-Dragon porte une pièce pour qu'elle soit sold out quelques heures plus tard et ce, bien avènement l'avènement de TikTok. C'est dire le pouvoir prescripteur du monsieur. Veste, pantalon, sneakers, tout peut se vendre, du moment que G-Dragon le porte. Le plus bel exemple, c'est peut être celui des Nike PEACEMINUSONE x Air Force 1 qui se sont vendues en quelques minutes seulement le jour de leur mise en ligne.

Difficile de commenter chaque look de la star, tant il y a un soin porté à la construction des silhouettes. On retient cependant une base assez commune : de la couleur, une veste travaillée, un poil d'audace et un amour certain pour les couvre-chefs.

En novembre dernier, on a aperçu G-Dragon à l'aéroport d'Incheon en Corée. Outre le petit indice sur son come-back (cf la casquette), ce qu'on aime dans ce look, c'est le côté "vieille ajuma" assumé, les ongles vernis (parce que c'est toujours cool un mec avec les ongles vernis) et le sac Chanel XXL custom. C'est une silhouette parfaite du quotidien et un airport outfit délicieusement travaillé. Tout ce qu'on aime !

C'est une archive, oui, mais l'expression même de l'identité GD sur scène. Ce look vient d'une performance de 2013 à Taipei. On pourrait évidemment débattre sur la coupe de cheveux, mais ce qui nous intéresse ici, c'est le manteau, entre la veste de motard et le kimono 2.0. Étrangement, c'est une pièce qui confirme son statut d'icône de la mode : il sait jouer avec les codes et n'a pas peur de mélanger les influences.

Autre année, autre défilé Chanel. On souligne l'amour du monsieur pour les expériences capillaires osées, mais aussi son amour pour les couleurs pastel (qui lui vont divinement bien au demeurant). Ce qu'on reteint de ce look, ce sont les perles (parce que les perles, c'est aussi cool chez les mecs) et les Mary Jane stylisées, qui n'ont rien de chaussures de fillettes aux pieds de GD.

Nouveau look Chanel, essentiellement basé sur l'accumulation. Sous la chemise, on note deux couches, plus la veste en tweed. On émet cependant un léger doute sur le pantalon "feu au plancher" velours, plutôt complexe, mais étrangement harmonieux dans la proposition.

Qui a dit qu'une chapka ne pouvait pas faire tout un look ? C'est le grand talent de GD : tout miser sur un accessoire pour créer l'esprit d'une tenue. On aime l'esprit XXL vs la sobriété du reste de la silhouette, très Mademoiselle Coco.

Capillaires, on se balade toujours autant. On ne pensait pas que les hommes pouvaient porter un jabot passé le 18e siècle... Il faut croire que si. Tout dans cette tenue crie "féminité", mais il arrive à apporter un brin de virilité à la proposition. C'est sûrement ça, la magie de l'androgynie.

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