L’Amour ouf : Gilles Lellouche réécrit la love story au cinéma

Film français événement qui va faire battre la chamade cinéphiles et lovers, “L’Amour ouf” de Gilles Lellouche promet un coup de foudre sur grand écran. Avec une histoire d’amour moderne qui rafle toutes les comédies romantiques à coups de sincérité, l’opus pop et déjanté nous fait instantanément vibrer. On n’a pas fini d’en entendre parler.

Écrit par Téa Antonietti le

L’Amour ouf, c’est le tableau vivant d’une romance moderne qui s’éloigne du conte de fées pour gagner le charme et les larmes d’un sentiment tout-puissant. Entre la tendresse et la violence se découvre l’ivresse, celle d’un amour unique qui justifie notre existence. Telle est la promesse du quatrième long métrage de Gilles Lellouche. Si en 2018, avec Le Grand Bain, l’acteur phare du cinéma français se jetait à l’eau en endossant le rôle de réalisateur en solo, il sort aujourd’hui L’Amour ouf, opus de cœur. Adapté du roman de Neville Thompson, Gilles Lellouche déploie sur grand écran une ode à l’amour démentielle. Le défi de ce sublime pari ? Réécrire le sens d’une love story, sans clichés ni artifices, avec la simple vibration de son émotion. 

Au cœur de son intrigue, Jackie et Clotaire définissent un nouveau romantisme, aliénés par une alchimie intense et essentielle. Leur amour est merveilleusement porté par Adèle Exarchopoulos et François Civil, suivis de leurs versions juvéniles, Mallory Wanecque et Malik Frikah. Autour de ce quatuor talentueux s’articule le reste d’un casting maxi-étoilé, des figures parentales bouleversantes que sont Alain Chabat, Elodie Bouchez et Karim Leklou, en passant par Raphaël Quenard, Jean-Pascal Zadi, Benoît Poelvoorde et Vincent Lacoste. C’est puissant, c’est généreux, c’est ouf. Retour sur cette nouvelle lecture d’une comédie romantique humaine et vertigineuse. 

Une histoire d’amour moderne

Crédits : Trésor Films - Chi-Fou-Mi Productions
Crédits : Trésor Films - Chi-Fou-Mi Productions

Gilles Lellouche redéfinit le coup de foudre, lui qui peut aussi être coup de poing. Comment ? En nous plongeant dans la nostalgie des années 80 du nord de la France, espace-temps peu glamour qui contre les codes poétiques du cinéma romantique. Pourtant, la plus foudroyante et innocente des histoires d’amour occupe tout l’espace, bat la chamade sans penser à rien d'autre et crève tout simplement l’écran. Elle est cruelle, sincère et moderne. C’est une histoire d’amour transgénérationnelle, pour celles et ceux qui l’ont connue, qui la vivent ou qui la découvrent. 

Notre cœur penche pour cette love story à double tranchant

Au premier plan, les émois d’un amour adolescent nous font nous sentir invincibles, prêts à tout - même à tuer - pour brûler dans les yeux de sa moitié. Mais lorsque l’amour blesse, on flambe de l'intérieur. C’est la foudroyante réalité. 

La vérité de ce sentiment se comprend après des années entre les barreaux, un mariage à demi heureux, de l’argent et des regrets plein les poches. Malgré les embûches, le premier amour scintille toujours autant, telle une lueur d’espoir vers le sentiment éternel, simplement essentiel. C’est le coup de foudre intemporel. 

Des amoureux incarnés par un quatuor d’acteurs au grand jeu

Pour interpréter la folle singularité de l’amour, le double duo flamboyant Adèle Exarchopoulos-François Civil et Mallory Wanecque-Malik Frikah nous séduit par son authenticité aussi cruelle que sensationnelle. Un équilibre parfait entre le beau et le laid, les mots et la violence, la pulsion et la patience. 

Dans L’Amour ouf, Gilles Lellouche nous tord d’émotions par le prisme de Jackie et Clotaire, de leur adolescence tendrement fulgurante à leurs retrouvailles éclatantes, follement touchantes. On a le coup de cœur pour Malik Frikah et son jeu de tête brûlée au regard de feu, qui tombe merveilleusement amoureux de la sublime Mallory Wanecque. On les envie presque. Jeunes et talentueux, on mise sur les deux talents bruts pour rendre le cinéma fou d’eux. 

Révolutionner les codes de la comédie romantique

Loin d’une rom com ordinaire, la plus belle histoire d’amour s’annonce comme la plus réelle. Justement crue, teintée de douleur, de sueurs et de pleurs, c’est finalement en un regard que l’énigme d’un sentiment absolu est résolue. La preuve, en une décennie de séparation, sans se voir, s’alimente les cauchemars… Mais lorsque leurs yeux se fréquentent à nouveau, a lieu la vraie réparation. La déclaration d’amour ne se trouve pas entre les lignes d’un poème mais entre les lettres de mots tout droit sortis du dico pour dire tout haut ce qu’il y a de plus beau. Le déchirement, lui, n’est pas simplement dramatique, il est soudain, violent et se répare difficilement avec le temps. La laideur de la vie, de ses erreurs à son injustice a aussi sa place dans cette love story, aussi amère que nécessaire. Place à la vraie romance.

Une histoire empreinte de réalisme grâce à la sincérité de la jeunesse

Là où l’adolescence et ses loopings nous retournent le bide au moindre sentiment, Jackie et Clotaire saisissent l’intensité du premier amour en plein vol. En un regard, leurs yeux se parlent avant qu’ils ne puissent mettre des mots sur ce que le cœur exprime. C’est beau. 

Dans un monde amoché par des conditions de vie précaires, entre les docks et les blocs, ce jeune garçon écorché vif cicatrise à coups de foudre presque régénératrice. Jackie, elle, canalise le feu de Clotaire bien qu’elle ne brûle pour sa moitié, elle qui le voit comme son ventricule complémentaire. Le sentiment est presque réel tant il est au premier plan, guidé par une jeunesse encore insouciante qui apprend tout juste à composer avec ce battement incessant

Le pouvoir de la musique pour rythmer la vraie nostalgie

Crédits : Trésor Films - Chi-Fou-Mi Productions
Crédits : Trésor Films - Chi-Fou-Mi Productions

Des séquences oniriques sous fond musical, de The Cure à Billy Idol, jouent la folie d’un amour naissant. Le genre de journées magiques qu’on fantasme, Walkman sur les oreilles, régénérant avec poésie des scènes qu’on souhaite replay au rythme de son morceau coup de cœur. C’est niais mais c’est tellement vrai. 

Dix ans après, ces mêmes mélodies gravées sur une mixtape nous transportent instantanément à ce rêve éveillé. Soudain, une adulte retrouve sa rêverie adolescente, portée par les premières notes d’une musique embellissante. Le réalisme de L’Amour ouf réside aussi dans ce rapport humain à la nostalgie que la musique entretient toute une vie.  

Nous voilà convaincues par cet amour absolu, articulé par une prouesse d’images, de dialogues et de sonorités, la projection n’est que sensation. Comme l’amour, le film nous offre une grande générosité, de sa durée (2h45 de palpitations) à son casting et sa pure sensibilité. Même après le coup de foudre, on prend le temps de l’aimer.  

Le film L’Amour ouf de Gilles Lellouche est en salles le 16 octobre prochain.

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Téa Antonietti

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