Sakura arrive sur Netflix et c’est la meilleure nouvelle de la journée
Attention, alerte nostalgie ! Notre chasseuse de cartes préf' arrive sur Netflix, pour notre plus grand plaisir.
Écrit par Juliette Gour le

Avis à toutes les 90's kids, la Magical Girl de notre enfance arrive en grande pompe sur Netflix. Oui, on va encore danser devant le générique - qui sent bon les années 2000 - et passer des heures à zoner devant les épisodes de Sakura.
Si la GenZ n'en a sûrement jamais entendu parler, la petite chasseuse de carte est pourtant culte pour toute une génération. Elle s'inscrit dans cette tendance des Magical Girls de la fin du millénaire, aux côtés de Sailor Moon et des petites sorcières de Magical Dorémi.
En plus d'avoir éduqué toute une génération à l'animation japonaise, Sakura et ses copines ont offert quelque chose de nouveau aux petites filles des années 90 : des héroïnes pas (trop) cul-cul, qui sauvent le monde à leur façon. Certes, la génération d'avant avait aussi eu son lot de Magical Girls, mais à part She-Ra, la sœur de Musclor, on n'était pas vraiment sur des personnages combatifs (Creamy, merveilleuse Creamy, on pense fort à toi).
Mais est-ce qu'on peut réellement parler d'impact positif de Sakura sur toute une génération ? Absolument.
La Magical Girl, un format pensé pour les nanas
Avant de se pencher sur la question de Sakura (et de ses copines) il est essentiel de comprendre à quel genre elle appartient. Sakura est une Magical Girl, c'est donc un Shojo, qui veut littéralement dire "bande dessinée pour fille". Il s'oppose donc au Shonen, "bande dessinée pour garçon". Outre l'aspect très genré, il y a un objectif marketing clair : faire regarder la télé aux petites filles qui n'ont jamais accroché à Dragon Ball Z ou Naruto.
Il y a effectivement eu des animés pour fille dans les années 80, mais il était plus question d'histoires d'amour et d'explosions de paillettes. On note un changement dans les années 90 justement à cause des animés pour garçon : le public aime la bagarre et les scènes de combat, autant dupliquer la recette chez les petites filles.
De cette époque, la génération 90 retiendra 3 animés : Sailor Moon, Sakura Chasseuse de carte et Magical Dorémi. Chacune à leur façon, elles montrent une version de la Magical Girl. Sailor Moon (Bunny pour les intimes) est une jeune fille pas franchement dégourdie qui, une fois dans son costume sauve le monde (et son mec). Sakura elle, se bat avec un bâton et des cartes (vive les produits dérivés). Quant aux petites sorcières de Magical Dorémi, elles montrent l'importance de la sororité et la puissance du féminin.
Sakura et les autres ont inconsciemment laissé des traces dans les esprits des vieilles petites filles et ont pu, elles aussi, formater un peu la société d'aujourd'hui.
L'impact des séries et des dessins animés sur notre imaginaire
En 2020, une étude menée par l'université de Montréal suggérait que les dessins animés (et plus globalement tous les consommables culturels) ont un impact certain sur la socialisation des enfants. Mieux, certains dessins animés sont excellents pour proposer un environnement différent et donc de nouvelles perspectives sociales et sociétales.
Idem pour les séries : si la génération fin 90 est fucked-up en matière de relations amoureuses, c'est peut-être à cause des faux idéaux mis en scène dans Gossip Girl (CQFD).
Blague à part, en un sens, Sakura, Chasseuse de carte est bien plus qu'une petite fille en minijupe qui sauve le monde : elle est aussi un référentiel pour de nombreuses petites filles. Pas tant sur le style (quoique), mais plus sur l'aspect héroïne. Peut-être que Sakura a indirectement appris aux petites filles qu'il était possible de sauver le monde en minijupe et sans jamais se décoiffer. D'une façon ou d'une autre, Sakura a pu se présenter comme un modèle et c'est en ça que c'est un dessin animé important. On a trop longtemps minimisé l'importance des rôles modèles féminins - surtout fin 90 - et il y a sûrement beaucoup de petites filles qui ont vu en Sakura (et en Sailor Moon aussi) un modèle à suivre.
D'ailleurs, si ces séries animées restent des références aujourd'hui et qu'elles ne sont pas tombées dans l'oubli, c'est parce que d'une façon ou d'une autre, elles ont marqué nos esprits et la pop culture en général. Avant elles, les personnages féminins étaient souvent cantonnés à des rôles secondaires ou passifs : la princesse en détresse, la fille ultra-cute qui attend son prince charmant, ou la sidekick qui soutient le héros masculin. Les Magical Girls des années 90 ont changé la donne en proposant des protagonistes complexes, actives et autonomes. Ce ne sont pas de simples filles mignonnes qui virevoltent sous des tonnes de paillettes – elles ont des combats à mener, des responsabilités à assumer et c'est pour ça qu'elles sont aujourd'hui iconiques.
Mais est-ce que ça vaut le coup de regarder Sakura en 2025 ?
Disponible dès le 1er mars sur Netflix, Sakura a de grandes chances de caracoler en tête de gondole chez le géant du streaming. La faute à la nostalgie, qui devrait pousser d'anciennes petites filles à regarder le dessin animé de leur enfance. Son retour sur Netflix n’est pas qu’un simple coup marketing : il s’inscrit dans un continuum culturel où les figures féminines fortes sont plus importantes que jamais. Et surtout, elle reste un modèle intemporel d’héroïsme doux mais puissant, loin des super-héroïnes trop lisses ou surpuissantes d’aujourd’hui.
Est-ce que ça a bien vieilli ? Oui et non. Les dessins sont un peu datés, mais l'esthétique reste très attirante. Certaines lignes de dialogue ne sont plus réellement d'actualité, mais on pardonne.
En réalité, c'est surtout un dessin animé apaisant (mais ça, c'est sûrement la nostalgie qui parle) qui continue à nous faire rêver. Comment ? Grâce au personnage de Dominique, le papa de Sakura, qui cuisine avec un tablier rose, enseigne l'archéologie et s'occupe de sa fille (un fantasme finalement).