6 semaines supplémentaires pour l’IVG en Norvège (on applaudit)

La Norvège est-elle en train de devenir le meilleur exemple en matière du droit des femmes ? Peut-être bien. On vous explique.

Écrit par Erine Viallard le

Le Parlement norvégien a adopté ce mardi 3 décembre, un texte visant à prolonger la limite légale de l’avortement. Un pas de plus vers l’émancipation des femmes, un droit qui n'est plus négociable, mais encore trop souvent questionné. Dans un monde où la liberté de choisir reste un combat, la Norvège nous rappelle que chaque avancée est le fruit d’une lutte continue. Mais cette victoire n’est qu’une étape, et la route est encore longue.

Une avancée majeure pour les droits des femmes

La Norvège s’apprête à élargir le délai légal pour l’avortement, le passant de 12 à 18 semaines de grossesse. Ce changement, porté par des mouvements féministes et une majorité politique progressiste, reflète une volonté de garantir aux femmes une plus grande liberté au sujet de leur corps.

Une nécessité quand l'on sait que l'avortement actuel n'est autorisé que si un comité composé de deux médecins - un homme et une femme - donne son accord. Bien que les refus soient rares, ce système est critiqué comme dépassé, conservateur et jugé "paternaliste"par les soutiens de la réforme. Selon eux, la nouvelle loi offrirait aux femmes un contrôle total sur leur propre corps, sans passer par des tiers pour des décisions aussi intimes.

Une avancée controversée, encore et toujours par les opposants, notamment au sein du petit parti démocrate-chrétien - et même quand il s'agit d'un avortement pour raisons médicales. Ils soutiennent que : permettre les avortements tardifs, souvent décidés en raison de problèmes de viabilité du fœtus, revient à"éliminer le malade" plutôt qu’à "traiter la maladie".Un continuel débat éthique.

Dans le contexte nordique, souvent pionnier en matière de droits sociaux, cette réforme place la Norvège parmi les pays européens les plus "progressite" en termes de législation sur l’IVG.

L'éternel débat de l'IVG

Avec cette réforme, la Norvège s'aligne sur des pays comme le Royaume-Uni, où l'avortement est légal jusqu'à 24 semaines. En comparaison, la France maintient un délai plus restrictif de 14 semaines, malgré un récent allongement de deux semaines. Aux États-Unis, la situation varie drastiquement selon les États : certains autorisent l'IVG jusqu'à la viabilité du fœtus, tandis que d'autres la restreignent sévèrement. La Norvège choisit, quant à elle, une voie intermédiaire.

L’interruption volontaire de grossesse reste un sujet tabou et complexe, entre avancées des droits des femmes et résistances culturelles - ou politiques. Si certains pays, comme la Norvège, élargissent les délais, d’autres limitent drastiquement, en 2024, l’accès à l’IVG - parfois en le criminalisant.

À chaque réforme, ce droit fondamental divise, rappelant que l’émancipation des femmes n’est jamais vraiment acquise.