En Arizona, l’accès à l’avortement sera dorénavant soumis à une loi datant du 19e siècle

En Arizona, une loi du 19e siècle refait surface, rendant presque impossible l’accès à l’avortement. Un retour en arrière ravageur.

Écrit par Pauline Masotta le

Une sensation de déjà-vu amère. Trois mois après que l’arrêt Roe v. Wade a été révoqué, de nombreux États prennent la décision de rendre l’accès à l’interruption de grossesse de plus en plus compliqué, voire caduc. Aujourd’hui, c’est l’Arizona qui continue de menacer le droit des femmes. En effet, selon les médias américains, une décision de justice prise le 23 septembre pourrait bien dorénavant encadrer l’avortement avec des textes très restrictifs datant de 1864 et 1901.

Un retour en arrière sans précédent

Aux États-Unis, le sujet de l’avortement est brûlant et n’a jamais fait état de consensus. Avec la révocation de l’arrêt Roe v. Wade, de nombreux États ont rouvert la brèche et en ont profité pour imposer leurs idées conservatrices en rendant l’accès à l’IVG presque impossible. Alors que l’Indiana devenait le premier État à interdire complètement l’avortement (sauf en cas de viol ou d’inceste) le 5 août dernier, l’Arizona semble vouloir lui emboîter le pas. 

La décision de renouer avec des textes du 19e siècle appartient à la juge du comté de Pima, Kellie Johnson, qui a affirmé que l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade a permis de supprimer toutes les législations qui entourent l’accès à l’avortement pour légiférer autrement. En substance, tous les textes de loi apparus après l’arrêt de 1973 sont nuls. Un constat qui rend possible le retour en arrière afin d’appliquer à nouveau des textes ultra-restrictifs.

Une décision "catastrophique"

Ce revirement de jurisprudence reviendrait, selon Doug Ducey, gouverneur républicain, à tout simplement interdire les avortements après 15 semaines de grossesse. Cette décision de justice indigne du côté de la Maison-Blanche et soulève de véritables inquiétudes. Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche, a d’ailleurs pointé du doigt "les conséquences potentiellement catastrophiques, dangereuses et inacceptables". 

"Si cette décision se confirme, le personnel de santé risquera jusqu’à cinq ans de prison s’il remplit son devoir de soin ; des personnes ayant survécu au viol et à l’inceste seraient forcées de porter les enfants de leurs agresseurs ; et des femmes (enceintes) ayant des problèmes de santé seraient confrontées à des risques terribles", a-t-elle martelé.

De son côté, l’administration de Biden espère pousser les électeurs à se mobiliser pour défendre ce droit fondamental, à l’aube des élections de mi-mandat qui renouvellent la Chambre des représentants et partiellement le Sénat.

Les Éclaireuses

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