Corps dévoilés, voix libérées : FEMEN manifeste pour toutes les femmes
Hier, dans le 1ᵉʳ arrondissement de la capitale, des femmes #FEMEN ont milité seins nus pour les droits des femmes du monde entier. On décrypte.
Écrit par Erine Viallard le
Ce dimanche, au lendemain de la mobilisation contre les violences sexistes et sexuelles, des militantes du groupe féministe FEMEN ont manifesté sur le parvis du Louvre. Au total, 100 activistes d'origines multiples (iranienne, ukrainienne, suédoise, française, allemande, et espagnole) ont créé une œuvre vivante de résistance féministe mondiale.
Recouvertes de voiles noirs transparents, elles ont défilé pour incarner un symbole puissant et vivant de défiance contre la violence patriarcale, l’oppression et la montée de l’autoritarisme.
Dans cet acte orchestré de rébellion politique, FEMEN a transformé le musée parisien - symbole du pouvoir culturel élitiste - en un ultime espace de résistance révolutionnaire.
Un combat pour toutes ces femmes réduites au silence
Cette manifestation #topless s’est érigée en solidarité avec les femmes d’Afghanistan, d’Irak, d’Ukraine, de Palestine et au-delà. Des femmes dont les droits, les corps et les vies sont systématiquement violés par des régimes oppressifs.
Drapées dans des voiles noirs, ces militantes ont marché la tête haute. Ce tissu n’incarne pas uniquement un symbole de deuil pour les victimes, mais aussi celui du silence et de l’oppression que subissent les femmes à travers le monde.
Avec la chanteuse Lio, les manifestantes ont chanté "L’Hymne des Femmes" le torse peint de slogans comme : "Femme, vie, liberté" et : "Le corps des femmes, leur champ de bataille".Dans un geste libérateur, chaque activiste a arraché son voile, les corps sont alors devenus les manifestants de la rage et de la colère.
Un geste fort qui appelle le monde entier à réagir.
"Stop war on women"
Cette action est un espoir pour celles qui continuent de lutter. Retirer le voile n’est pas seulement symbolique, c’est un acte de reconquête conscient – une déclaration solennelle pour qu’aucune femme ne soit effacée et pour que plus aucune voix ne soit réduite au silence. Les militantes ont donc uni leur cri à celui des femmes dans le monde.
De l’Afghanistan, où les femmes sont privées de leurs droits fondamentaux sous le régime des Talibans, à l’Iran, où les femmes sont punies pour avoir défié la loi du voile. De l’Ukraine, où les femmes sont victimes de violences sexuelles et de génocide suite à l’invasion russe, à la Palestine, où les femmes et les enfants représentent la majorité des victimes des bombardements israéliens. Et en Israël, où les femmes ont été ciblées lors des pogroms du 7 octobre.
Elles élèvent également leur voix pour les femmes irakiennes, qui risquent de voir leurs filles mariées de force et pour toutes les femmes vivant dans l’ombre de politiques régressives. Face à la montée de Donald Trump, et de régimes menaçant les droits des femmes et des minorités, leur message est clair : "Nous ne faillirons pas".
Hier, la rage des femmes a raisonné massivement. Leur combat pour les droits des femmes dépasse les frontières : leur résistance est irréversible. Et elles le crient haut et fort : "Nous refusons d’être réduites au silence, nous ne serons pas effacées, et nous ne cesserons jamais de lutter pour notre liberté et celles de nos sœurs."
Avec la manifestation #NousToutes samedi et l'action by FEMEN dimanche, les femmes ont montré que leur résistance ne sera jamais invisibilisée. Ce fut un week-end sous le hashtag#féministe.