Selon une récente étude, les personnes sans enfants ne regrettent absolument pas leur choix

Si les plus conservateurs ont tendance à croire que la parentalité est un passage obligé pour réussir sa vie, de plus en plus d'études s'accordent à prouver le contraire.

Écrit par Juliette Gour le

C'est un débat qui n'a jamais autant été d'actualité : de plus en plus de personnes l'affirment, les enfants ne sont pas (plus) un passage obligé pour avoir une vie épanouie. En 2022, une étude IFOP en collaboration avec le magazine Elle affirmait qu'une femme sur 3 en âge d'avoir un enfant était fermement opposée à la maternité. Les raisons de ce refus ? Elles sont nombreuses : la cause écologique, le manque de moyen, la peur de l'accouchement... La maternité n'est plus considérée comme l'accomplissement suprême des femmes en France... Et certaines avouent même le regretter. On estime que 51% des mères d'enfants en bas âge regrettent parfois leur vie d'avant la maternité. Pour 12% d'entre elles, c'est même un regret profond

En comparaison, en 2014, seulement 4,3% des femmes avouaient ne pas vouloir d'enfants en France. En moins de 10 ans, les mentalités ont évolué d'une façon extrêmement rapide sur la question de la maternité. Pourtant, de nombreuses personnes pensent encore que l'absence d'enfant peut être vécue comme un manque au fil du temps. Certaines langues de vipères vont même jusqu'à faire culpabiliser les femmes qui parlent ouvertement de leur refus de maternité. 

Pourtant, il semblerait que la question du regret ne soit qu'un fantasme de conservateurs. Une étude publiée le 5 avril 2023 l'affirme : les personnes qui ont fait le choix de ne pas avoir d'enfant n'éprouvent aucun regret dans la vie, bien au contraire.

Il est temps d'arrêter de culpabiliser les adultes sans enfants

Cette étude, menée par l'Université du Michigan, affirme que les adultes sans enfants n'ont pas plus de regrets que les parents avec des enfants. Pourtant, l'étude est formelle, il n'y a aucune preuve que les adultes d'âge avancé finissent par regretter de ne pas avoir eu d'enfants, il semblerait même que ce soit le contraire : plus de liberté, moins de charge mentale, moins d'angoisses... Il n'y aurait que des avantages. En revanche, il semblerait que les personnes ayant eu des enfants soient plus susceptibles d'avoir des regrets en prenant de l'âge.

On note également que le choix de ne pas avoir d'enfants est généralement pris très tôt, la majorité des femmes semblent prendre cette décision avant leurs 30 ans et cela n'a aucune corrélation avec l'âge ou le milieu social. Généralement, cette décision est définitive. Si certaines personnes peuvent changer d'avis, les personnes réellement persuadées de ne pas vouloir d'enfants campent sur leurs positions et restent "childfree" toute leur vie.

Pourquoi ces personnes, aussi épanouies soient-elles, sont encore pointées du doigt par la société ? 

Si les langues se délient sur le sujet, les adultes sans enfants ne sont pas moins pointés du doigt, par les autres parents, mais également par leurs proches. La pression est évidemment plus forte pour les femmes, qui subissent encore et toujours les réflexions négatives. L'accomplissement féminin passe encore par la maternité pour bon nombre de Français. Si 65% des femmes entre 25 et 34 ans estiment encore que devenir mère est "normal", les femmes qui sont contre cette idée sont de plus en plus nombreuses et, à la vitesse où vont les choses, il ne serait pas étonnant de voir des évolutions impressionnantes des mentalités dans les années qui viennent. 

Pourquoi est-ce que les adultes sans enfant sont encore montrés du doigt ? 

Parce qu'ils bousculent l'ordre préétabli et il montre qu'une autre conception de l'épanouissement est possible. Les changements prennent souvent du temps, surtout sur des sujets aussi ancrés dans notre société. Les choses évoluent lentement mais sûrement, il n'y a qu'à jeter un œil au rapport démographique en France : en 2022, la population n'a augmenté que de 0,3%, entre 2014 et 2019, la moyenne était à 0,4%. La baisse de démographie globale n'est pas seulement spécifique à la France, en 2011, une étude INEDrelayée par l'Express soulignait un fait de société essentiel : plus une femme est éduquée, moins elle a d'enfants. Ce mouvement du rejet de la maternité n'est (peut-être) finalement que la suite logique des choses. 

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