Cette influenceuse a fait fortune en vendant les services de son clone virtuel sur le net

C'est peut-être l'avenir de l'influence que nous sommes en train de vivre en ce moment. Caryn Marjorie semble avoir trouvé le moyen de satisfaire ses 2 millions de fans sur Snapchat et ce, sans même lever le petit doigt.

Écrit par Juliette Gour le

Qui n'a jamais rêvé d'avoir une histoire d'amour avec son celebrity crush ? Que toutes celles qui n'ont jamais rêvé de boire un verre avec Harry Styles (ou Brad Pïtt pour la génération d'avant) nous jettent la première pierre. Il semblerait que Caryn Marjorie, une influenceuse ayant 2 millions d'abonnés sur Snapchat, ait trouvé le moyen de satisfaire tous ses fans (exclusivement masculins évidemment) en même temps.

Si la jeune femme avait avoué au Washington Post passer environ 5 heures par jour à répondre à ses fans, du haut de ses 23 ans, elle semble avoir trouvé la solution miracle pour économiser du temps en faisant un maximum d'argent (et éventuellement en satisfaisant tous les hommes avides de passer un moment privilégié avec elle). 

La solution ? Créer un clone virtuel à l'aide de GPT-4 pour faire les tâches ingrates à sa place. C'est désormais son clone virtuel qui échange avec sa communauté. En contrepartie, les followers qui souhaitent échanger avec elle doivent payer 1$ la minute. Après seulement quelques jours d'exploitation, la jeune femme aurait gagné près de 100k $ et elle estime qu'elle pourrait gagner jusqu'à 5 millions de dollars par mois.

Une IA hyper-sexualisée et des clients comblés

Évidemment, la communauté quasi exclusivement masculine de la jeune femme nous laisse entendre qu'il y a anguille sous roche. Si son compte Instagram est privé (avec tout de même 200k followers), un simple coup d'œil sur le compte Twitter de la jeune femme nous permet de comprendre ce qui attire cette communauté : elle est très belle, sensuelle et elle l'assume. 

On peut également se douter de la nature des messages échangés avec ses fans (toutes les femmes présentes sur le net peuvent l'imaginer), qui ne doivent pas tous être des plus raffinés. Caryn Marjorie a donc décidé d'offrir à sa communauté ce dont elle rêve. C'est pour cette raison que l'IA est particulièrement directe et qu'elle n'y va pas par 4 chemins. Vice US a testé la Caryn IA et le premier message était clair : "J'ai pensé à toi toute la journée et à la façon dont je veux juste sentir ton corps près du mien". Une version 2.0 du téléphone rose donc, mais qui est en constante évolution. Les réponses auraient depuis été réadaptées, car jugées trop directes par l'influenceuse. 

Une IA qui répond à une dépendance et à une certaine misère affective

Si cette IA est aussi populaire, c'est qu'elle répond à un besoin du consommateur : le besoin de communiquer, de se sentir considéré et surtout apprécié. S'il y a quelques années, on regardait étrangement les Japonais qui avaient accès à un service de location de petit-copain ou d'amis pour pallier la solitude, cette IA n'est que la version améliorée, avec un aspect fantasme sexuel en plus.

C'est l'érotisme et la sexualisation de cette IA qui semble être la première motivation des consommateurs. Les conversations les plus longues sur CarynAI porteraient exclusivement sur le sexe.

Se pose maintenant la question de la dépendance affective qui peut naître entre un utilisateur et cette IA. La frontière entre le virtuel et le réel a tendance à se rompre et on arrive parfois à des situations un poil délicates. Par exemple, au Japon, de nombreux hommes ont épousé des "artistes virtuelles" et semblent vivre le parfait amour. Mais afin d'éviter les dérives, la CarynAI est programmée pour mettre fin à la discussion au bout d'une heure. 

Il semblerait qu'on ne soit qu'aux prémices de ce que les IA nous permettent de faire et les succès stories risquent de se multiplier au fur et à mesure de l'évolution des programmes. D'ici-là, Caryn aura sûrement de quoi vivre confortablement jusqu'à la fin de sa vie et ce, sans jamais lever le petit doigt.

Enjoy,

Les Éclaireuses