Précarité : une étudiante sur 10 contrainte de fabriquer ses protections périodiques
Sans école et sans travail, de nombreux étudiants sont en proie à une grande difficulté financière. La FAGE a révélé qu'une étudiante sur dix est dans le besoin d’une aide pécuniaire pour s’acheter des protections périodiques.
Écrit par Elodie Josserand le
Depuis fin octobre, les étudiants ne sont pas retournés dans les amphithéâtres. La fermeture des écoles n'est pas la seule conséquence de la pandémie préjudiciable aux étudiants. Certains ont également perdu leur travail, notamment ceux qui travaillaient dans les bars ou les restaurants. Dans un communiqué du lundi 8 février, la FAGE (première organisation étudiante) et d'autres associations dressent un constat alarmant : une étudiante sur dix n'a plus les moyens d'acheter des protections hygiéniques.
Contrainte de fabriquer ses propres protections hygiéniques
Faute de moyens, une personne sur dix confie avoir déjà fabriqué ses propres protections périodiques. Parmi elles, une personne sur 20 utilise du papier toilette pour se protéger. Pour la FAGE, "un accès à des protections périodiques en nombre suffisant est crucial pour la santé des personnes menstruées, afin de pouvoir en changer régulièrement et de limiter les risques". La solution ? Des "prix accessibles" et de la transparence au niveau de la composition des produits.
Protections périodiques ou produit de première nécessité
L'étude révèle une donnée d'autant plus affolante : 13% des interrogés déclarent avoir déjà choisi entre acheter des protections périodiques et un produit de première nécessité. "Chaque étudiant.e menstrué.e doit avoir accès à des protections périodiques de son choix, et cela peu importe sa situation financière", écrit la FAGE.
Outre le souci des protections hygiéniques, d'autres frais annexes sont parfois nécessaires aux personnes menstruées, comme le linge taché ou encore les antidouleurs qui peuvent amener à dépenser plus de 20 euros chaque mois.
"Avant l'enquête Ipsos commandée par la FAGE lors du premier confinement, il n'existait aucune donnée sur la précarité menstruelle étudiante en France", déclarent dans un communiqué Paul Mayaux, président de la FAGE, et Fanny Toussaint, présidente de l'ANESF. Pour enfin briser le tabou autour des règles, l'association espère une gratuité des protections hygiéniques en France, à l'instar de l'Écosse.
Les Éclaireuses