Ces fashion statement qui ont marqué l’année 2024

Qu'est-ce qu'on doit retenir de la mode en 2024 ? L'année a été chargée en tendances, mais il y 5 points essentiels que vous devez retenir pour faire le fashion bilan de l'année.

Écrit par Juliette Gour le

Est-ce qu'on peut dire que l'année 2024 était "Very Demure" ? Pourquoi pas. Avec une explosion des recherches du terme sur Google (+1150% depuis le mois d'août), c'est le mot qui a rythmé la fin d'année et, par la force des choses, les tendances.

Mais ça signifie quoi demure ? Ça sous-entend "discret, modeste, convenable"... Tout ce que la mode n'est pas la plupart du temps. Si quelques audacieux.euses sont venus bousculer les codes de la fashion, on est tout de même resté très sage en 2024. Si sage, qu'on se demanderait presque où est passée la couleur (elle se fait aussi rare dans les collections que le soleil à Paris).

2024 a été riche en rebondissements, surtout du côté du mercato des créateurs. Galliano qui part de chez Margiela, Chanel qui est orpheline, idem pour Dior, les grands noms de la mode parisienne semblent aussi être impactés par la rétrograde de Mercure. Ça fait heureusement couler de l'encre (et taper du signe), si bien qu'on n'a jamais autant parlé de fashion à Paris.

Mais qu'est-ce qu'on doit réellement retenir de cette année mode ? Quels ont été les fashion statements qui ont marqué l'année, rendant 2024 moins morose. On a cherché, on a trié et on a finalement trouvé 5 points essentiels à retenir de la mode 2k24.

Le sexy est à nouveau trendy (merci Sabrina Carpenter)

Dans cette année Demure, il y a eu quelques réfractaires, bien décidées à imposer leur style. On a quelques noms en tête : Charli XCX, Chappell Roan... Mais le plus bel exemple c'est peut-être celui de Sabrina Carpenter. Encore une Disney Channel Kid qui a réussi sa crise d'ado et qui nous sert autre chose que de la soupe conservatrice. Est-ce qu'on l'aime parce qu'elle est un poil subversive ? Peut-être bien. Mais en même temps, difficile de ne pas applaudir des deux mains une femme qui assume sa féminité et sa sexualité. Pin'up dépoussiérée, elle nous a redonné envie de mettre des paillettes en plein jour et de sortir moulée dans une robe, un véritable tour de force dans une époque marquée par le confort (et le retour du joggo peau de pêche).

En bonus, on aime aussi qu'elle nous apprenne plein de nouvelles positions sexuelles (if you know, you know). Merci Sab'.

Le method dressing s'installe comme une norme (mais attention aux ratés)

On en parlait encore il y a quelques jours pour la sortie de Wicked, mais le method dressing est LA nouvelle arme ultime de slow marketing pour la promo d'un film. Tout est plus ou moins parti de Barbie qui, l'année dernière a poussé Margot Robbie à se pavaner sur tous les tapis roses de la planète, dans des tenues directement inspirées des looks que notre poupée préférée. Complètement virale, cette méthode a depuis fait des émules. L'autre grande reine de l'exercice ? Zendaya, qui n'hésite pas à coller des balles de tennis sous ses pieds pendant la promo de Chalenger ou à sortir en robot Mugler cruellement sexy pour mettre en lumière Dune 2.

Mais attention, à trop vouloir jouer avec la mode, ça peut finir en bad buzz... Personne ne pourra d'ailleurs oublier le plantage magistral de Blake Lively sur la promo de Jamais Plus, qui trouvait plus intéressant de sortir en robe fleurie (sont personnage s'appelle Bloom) que de parler de violences conjugales (alors que c'est le propos du film). Non seulement ça a décrédibilisé l'actrice mais ça a aussi prouvé au monde entier que le method dressing est un art bien à lui, qui doit être réfléchi avec des stylistes compétents.

2024, l'année de la santiag

C'est peut-être la paire de pompe qu'on a le plus vue sur les it girls de monde entier cette année. La santiag était partout (et plus globalement l'esprit country). Les fautives de ce retour en force ? Elles sont deux et évidemment américaine. La première, c'est Taylor Swift, avec son Era's Tour gargantuesque, qui a poussé toutes les Swifties à s'équiper de leur plus belle paire de tiag' à paillette pour être pile dans le mood.

L'autre, c'est Beyoncé (le choc des titans) qui, avec son dernier album aux inspirations country s'est réapproprié ce genre, considéré comme "blanc et conservateur".

Les marques ont elles aussi senti le vent tourner et n'ont pas hésité à proposer du denim à gogo et des tiags fit parfaitement sur la jambe. Chloé, Bottega Venetta, Louboutin, Louis Vuitton, Schiaparelli... Les beaux exemples ne manquent pas.

Est-ce qu'on va encore porter des santiags en 2025 ? Ça se pourrait bien. On en a encore aperçu dans les collections pour l'été 2025, comme si personne ne voulait voir l'Era's Tour se terminer (en même temps, c'était bien quand on chantait tous ensemble à l'unisson non ?).

La beauté se conjugue aussi couture

Crise oblige, l'humeur est à la diversification. Avec un marché qui pourrait peser quelque 700 milliards d'euros d'ici 2026 (Statista), tout le monde veut sa part du gâteau. Rien d'étonnant donc à voir arriver de nouveaux acteurs de la beauté sur les étalages. Prada, Rabanne, Balmain, Miu Miu (pour 2025), Balenciaga... Ils ont tous leur marque de beauté et ce n'est pas que par plaisir, c'est aussi par nécessité.

Le marché du luxe a perdu 50 millions de clients (qui en ont marre de payer trop cher des produits à la qualité discutable) et les têtes pensantes des grandes maisons ont besoin de remplacer cette clientèle disparue. La meilleure option, c'est de miser sur la beauté. Pourquoi ? Parce que c'est une typologie de produits qui rentre dans la case du "luxe accessible". Ce sera toujours moins cher d'acheter un rouge à lèvres Hermès qu'un sac à main (70€ vs 15k€, le calcul est vite fait). Ce que le consommateur vient chercher chez ses marques, ce n'est pas tant la qualité, mais un bout de l'univers de la maison de luxe.

Christian Dior, le premier, avait compris cette nécessité de proposer à la cliente un véritable "art de vivre Dior" en l'accompagnant de lever au coucher avec du parfum, un déshabillé, des cosmétiques etc...

En période de crise, le produit de beauté est l'investissement facile : il dure dans le temps, permet de s'octroyer des "me time" et ne coûte pas un demi-SMIC (c'est encore plus vrai pour le parfum). Les grandes marques de mode ont donc tout intérêt à lancer une marque de cosméto' si elles veulent sauver leur bilan 2025.

Cottagecore, Britishcore, retour en force du Barbour... Est-ce qu'on n’aurait pas envie de s'échapper (pour toujours) à la campagne ?

Avec 1,9m de publications sur TikTok, le Cottagecore est le nouveau "way of life" à la mode. Il s'inspire de cette idée romantique que l'on se fait de vivre dans la campagne normande, avec un jardin bien entretenu, un chien racé et une cuisine destinée à cuisiner toute la journée.

@carmelcottages 🏡 Sweet Pea Cottage 🏡 #carmelbythesea#fyp#cottagecore#carmelcottageclub#carmelcottages#cottagetiktok#quietlife#fairytalehome♬ original sound - Max Emanuel

Si on peut imaginer quelques acointances avec le mouvement "Tradwives", l'idée ici n'est pas tant de parler d'un rythme de vie, mais plus d'une esthétique. Les citadins ne pourront pas dire le contraire : tout va de plus en plus vite. Et finalement, l'idée de mettre sa vie entre parenthèses pour aller ramasser des patates et faire des bouquets d'ortensias est de plus en plus séduisante.

Cette tendance a évidemment debordé sur la mode, qui a vu revenir les vestes Barbour (que l'on pensait réservées à la famille royale d'angleterre) et les bottes Aigles sur le devant de la scène.

Est-ce qu'on ose pour autant le combo bottes, Barbour et beret ? Pour une partie de chasse en sologne peut-être, mais pour aller prendre un café dans le Marais, on ne garde que la veste (idéalement issue de la collab' Balzac x Barbour) ou les bottes, que l'on porte avec une jupe pour casser l'esprit.