Pourquoi le ‘Me Time’ ou l’amour de soi est en train de devenir plus important que jamais ?
Tomber amoureuse de quelqu’un ? Facile. Tomber amoureuse de soi-même ? Un peu plus compliqué. Et pourtant, c’est le plus important.
Écrit par Pauline Masotta le
Pour s’aimer, il faut faire preuve d’une espèce de courage. Un courage qui n’est pas nommé comme tel. S’aimer soi-même a, pendant longtemps, été un concept chassé de nos esprits. Parce que s’aimer, apprendre à se connaître et se faire passer en premier aurait été considéré comme un acte égoïste.
À quoi bon s’aimer soi-même lorsque quelqu’un peut le faire à notre place, et ce, même s’il le fait mal, tellement mal qu’apprendre à nous aimer nous paraîtrait dérisoire ?
Heureusement, une tendance positive est en train d'émerger, c'est la tendance du 'Me Time' qui nous pousse à prendre des moments pour nous et surtout, de vraiment prendre soin de nous-même.
Enjoy,
Les Éclaireuses
Se reconnecter à soi-même : un acte d’affirmation
Apprendre à se connecter à soi, à son âme n’a jamais fait partie des problématiques de nos ancêtres. La santé mentale, les démences et tout ce qui avait trait à notre bien-être mental n’étaient ni une question ni une réponse. D’ailleurs, en psychologique adlérienne, le traumatisme n’est pas un sujet.
Aujourd’hui, les lignes tendent à bouger et évoquer ses traumatismes pour comprendre, avancer et reconstruire n’est plus pointé du doigt. On nous y pousserait presque. Un risque à prendre, que l’on prend volontiers, tant c’est bénéfique pour notre développement personnel, pour ce que l’on attend d’une relation amoureuse ou parentale.
Si prendre du temps pour soi n’a pas toujours été quelque chose de naturel ou d’intuitif, c’est parce que cela soulève quelques risques. Se reconnecter à la personne que l’on est, c’est être d’accord avec le fait de ne pas être aimé. C’est être d’accord avec le fait de déranger et de perdre des personnes de notre entourage. Des personnes qui nous sont chères.
En effet, au moment précis où l’on commence à se poser des questions sur ce et ceux qui nous entourent, sur ce qu'on pu traverser, que l'on doit combattre ou sur ce que l’on veut vraiment, un tri naturel s’opère. Parce que cette façon de nous questionner nous fait changer, inéluctablement. Et le changement dérange parfois ceux qui n’en sont pas capables. Pourtant, c'est primordial, pour s’accomplir, pour s’aimer et aimer en retour, mais surtout pour s’affranchir de ce que l’on attend de nous en préférant agir en fonction de ce qu’on attend de nous-même.
Se décharger des attentes des autres
Le confinement a accouché de deux comportements totalement opposés : la solidarité et l’entre-soi. Il a fallu se montrer solidaire, apparaître à nos fenêtres tous les soirs pour applaudir nos héros modernes. Puis, plus la pandémie durait, plus chacun s’est enfermé dans son petit quotidien, dans ses mètres carrés à se contenter de balader son chien en guise de bol d’air. À la longue, on ne saluait plus ses voisins. Forcément, nous craignions trop le virus. Alors, on est simplement restés là. Après avoir épluché tout le catalogue Netflix, on était face à nous-même. À réfléchir à notre avenir, qui était vraisemblablement en train de nous filer sous le nez. C’est à ce moment-là que nous avons pris conscience de l’urgence de se reconnecter à soi, ses envies, ses besoins et ses peurs. Sans quoi, se créer une bulle heureuse pourrait être plus compliqué que prévu. Nos envies sont, ce jour-là, devenues plus importantes que les attentes des autres.
L’attente des autres est un poids énorme dont on ne se rend pas compte tant elle est devenue un facteur normal dans notre vie. Le "Me time", un concept tendance mais pas si neuf que ça, s’est imposé dans nos vies à un moment charnière dans notre rapport à nos décisions. Il était désormais impossible de ne plus vivre. Et par vivre, on entend faire attention à soi. Se prendre en main. On a retrouvé l’envie de cuisiner de bonnes choses. Saines. Qui nous veulent du bien. On a eu envie de se mettre à se créer des routines skincare. Parce qu’on le mérite bien. On a eu envie de démissionner, parce que le bonheur ne nous attendait pas dans ce bureau. Et encore moins pour galérer à la fin du mois. On a eu envie de se remettre au sport, parce que deux mois enfermés à rien faire et à faire la cuisine, ça va deux secondes.
Et on a eu envie, globalement, de penser à soi. On a osé. On a osé être égoïste. En substance, le concept du "Me time", c’est prendre conscience que la seule personne qui nous accompagnera jusqu’à la fin de notre vie, c’est nous-même.
"Me time" : les rituels pour s’aimer tous les jours davantage
Nous n’avons jamais été éduqués avec l’idée que si l’on ne s’aimait pas suffisamment, personne ne pourrait le faire correctement en retour. L’avènement du "Me Time" un peu partout sur les réseaux sociaux nous a permis de trouver ça cool d’écrire dans un journal tous les matins, d’aller au spa toute seule une fois par mois, d’aller au restaurant seule parce que là, maintenant, tout de suite, nous avons une folle envie d’un plat de cacio e pepe, ou encore d’aller au cinéma seule parce que personne d’autre n’a envie de voir ce film que nous voulons voir depuis trois semaines.
Si le "Me Time" est aussi tendance que ça sur les réseaux sociaux, c’est parce que c’est un concept qui offre toutes les possibilités de s’épanouir, pour de vrai, sans passer par des livres de développement personnel douteux. Parce que le "Me Time" englobe tout ce qui vous fait du bien pour avancer. Ce temps pour soi peut aller d’une séance chez votre psy à une balade à cheval en passant par l’achat de votre boisson préférée au matcha.
Ces moments pendant lesquels nous nous retrouvons seules sont prépondérants pour la suite. Si vous vous traitez de la meilleure des façons, comme une personne qui entre dans votre vie pourrait-elle faire différemment ? En définitive, donnez-vous tout l’amour que vous aimeriez qu’un homme/une femme, vos parents ou vos amies vous donnent.
Notre "Me Time" favori ? Nous réveiller tôt, admirer la grandeur du silence et écrire toutes les choses pour lesquelles nous sommes reconnaissantes.