Seules 25% des fédérations sportives françaises font de la prévention contre les violences sexistes
Une nouvelle étude menée par l'UNESCO révèle le peu d'accompagnement auxquelles sont confrontées les filles et les femmes dans le sport. Le sexisme y est encore très présent, sans que personne n'agisse pour lutter contre. On vous explique.
Écrit par Alice Legrand le
On le sait, le sport est très important. Non seulement, il permet d'améliorer votre santé cardiovasculaire, d'accélérer votre métabolisme, de diminuer votre stress et de libérer de l'endorphine. Pour beaucoup, il permet aussi de faciliter le lien et les relations sociales. Le sport peut aussi être un moteur de réussite, comme nous le racontait Marie-Amélie Le Fur dans le podcast C'est Qui La Boss ?.
Selon l'UNESCO, le sport a un impact social non négligeable, alors il est important de le rendre safe pour tous. Femme ou homme, tout le monde devrait pouvoir pratiquer le sport qui lui correspond sans avoir peur de subir des remarques en fonction de son genre, de sa sexualité ou même de son origine.
À l'occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l'UNESCO déploie une série d'actions et de programmes afin de promouvoir les multiples bénéfices du sport et lutter contre les dérives et inégalités qui perdurent malheureusement.
Les femmes et les filles subissent de nombreuses inégalités dans le sport
D'après une récente étude menée par l'UNESCO, 1 athlète féminine sur 5 déclare avoir été victime d’une forme d’abus sexuel dans leur enfance dans le cadre d’un sport. C'est effrayant, surtout quand on sait que c'est deux fois supérieur aux athlètes masculins ! Et que ces abus sont très peu signalés...
Il est temps d'agir. L'UNESCO réclame, main dans la main avec ONU Femmes, des agissements et actions en faveur des femmes, pour les soutenir et agir sur les causes profondes de la violence. Il faudrait par exemple une vraie justice pour les victimes. Les procédures judiciaires sont trop longues et peu sérieuses, quand on sait que dans 75% des cas de violences signalés, les accusés ont été autorisés à continuer à exercer au sein de leur organisation sportive. Et ces chiffres ne concernent que les cas signalés !
La prévention, un remède efficace contre les violences sexistes dans le sport
Pour diminuer un phénomène de type, il faut évidemment porter à connaissance des dirigeants et des membres des fédérations l'importance de prendre en compte le bien-être de ses pairs féminins, même si le sport est un domaine très macho ! Les entraîneurs ne semblent que trop peu formés à réagir à ce genre de situation, puisque seulement 25% des fédérations sportives disposent de politiques de prévention contre les violences sexistes.
Une sous-représentation des femmes dans le sport rentre peut-être en jeu, quand on voit que seulement 12% des dirigeants d'associations sportives sont des femmes et que les athlètes féminines ne bénéficient que de 5% de la couverture médiatique sportive. Elles sont tellement invisibilisées que pour les Jeux de Paris 2024, certaines ont dû ouvrir une cagnotte participative afin d'obtenir des financements, faute de pouvoir compter sur les sponsors.
L'UNESCO prend le taureau par les cornes en organisant une conférence mondiale à ce sujet le 23 et 24 juillet.