Depuis le début de la pandémie, les violences envers les femmes n’ont fait qu’augmenter dans le monde
Au lendemain de la journée de lutte envers les violences faites aux femmes, on se rend compte qu'un long chemin reste à parcourir. Aucune zone géographique n'est épargnée par le fléau, femmes et enfants étant toujours les premières victimes des violences.
Écrit par Juliette Gour le
Il y a toujours un revers à la médaille, le confinement ne fait pas exception.
Si d'un côté il permet de limiter la propagation du virus, de l'autre, il a enfermé les femmes et les enfants avec leur bourreau. Selon les données de l'ONU Femmes mises en ligne à la fin du mois de septembre, le nombre de plaintes et d'appels à l'aide pendant le confinement n'ont fait qu'augmenter : +30% en France, +25% en Argentine, +30% à Chypre. Dans d'autres pays, les appels ont même été multipliés par 5. Les femmes sont-elles les grandes oubliées de la lutte contre le Covid ? Seul un pays sur 8 dans le monde a mis en place des mesures pour atténuer les effets de la pandémie sur les femmes et les filles. L'Espagne a, par exemple, mis en place un code "Masque-19" pour que les femmes puissent se signaler dans les pharmacies et demander de l'aide.
« Les femmes sont clairement affectées par la pandémie de COVID-19, qu’elles soient victimes de violence domestique en étant enfermées avec leurs agresseurs, soignantes non rémunérées auprès de leur famille et de leur communauté, ou travailleuses occupant des emplois dépourvus de protection sociale (...)" - Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes.
En France, un an après la conclusion du Grenelle contre les violences conjugales, près de la moitié des mesures évoquées ont été mises en place. Mais malgré une meilleure considération, les nouvelles mesures n'ont pas pu empêcher le pire. De nombreuses associations témoignent de la détresse des femmes sur le territoire, « Les femmes qui venaient nous trouver étaient dans des situations qui devenaient insupportables, dangereuses. Le confinement a eu l'effet d'une chape de plomb », des propos rapportés par Sophie Cartron, directrice adjointe d'une association parisienne.
Les conséquences de la pandémie pourraient avoir une issue dramatique pour les femmes à travers le monde. En effet, en juillet dernier, les Nations Unies mettaient en garde sur tout ce qu'un prolongement du confinement pouvait engendrer comme situations. Elles évoquaient, entre autres, près de 31 millions de cas supplémentaires de violence sexiste, une estimation de 7 millions de grossesses non désirées, mais surtout une absence totale de visibilité sur les mutilations génitales féminines et les mariages forcés.
Les Éclaireuses