Empêcher une femme d’allaiter en public pourrait bien devenir un délit en France
Après la multiplication des faits divers subits par des jeunes femmes ayant allaité en public, la députée Fiona Lazaar a jugé qu'il était plus qu'essentiel de durcir la loi. Son souhait ? Créer un délit d’entrave à l’allaitement
Écrit par Elodie Josserand le
L'allaitement en public est un sujet sensible qui ne cesse de faire polémique dans le monde entier, et surtout en France. Il y a tout juste un mois, une mère se faisait agresser en pleine rue à Bordeaux alors qu'elle allaitait son enfant dans une file d'attente. L'affaire avait suscité de nombreuses réactions et des témoignages semblables avaient fleuri sur les réseaux sociaux.
Alors que les faits de violence se multiplient, Fiona Lazaar, députée du Val-d’Oise, a déposé à l'Assemblée nationale une proposition de loi afin d’instaurer en France un délit d’entrave à l’allaitement.
"Un délit passible de 1 500 euros d'amende"
Interviewée par 20 minutes, la députée explique très simplement que sa proposition tient en deux articles. "Le premier crée un délit passible de 1 500 euros d’amende pour qui interdit ou tente d’interdire à une femme d’allaiter dans l’espace public ou dans un établissement accueillant du public. C’est le cœur de ma proposition. Le second article vient, quant à lui, écrire noir sur blanc que le fait d’allaiter en public n’est pas constitutif d’une exhibition sexuelle. C’est ce qui est très souvent reproché aux femmes qui le font", continue-t-elle.
Redonner aux femmes "un droit qui leur est fondamental"
Fiona Lazaar rappelle que "l'allaitement en public n'est ni autorisé ni interdit par la loi. Il y a un vide à ce sujet et chacun interprète donc la loi comme il le souhaite". La députée du Val-d'Oise explique que "par essence, tout ce qui n’est pas interdit est autorisé". Pourtant, il est justement reproché aux femmes de le faire. "Avec cette loi, le doute n’est plus permis et on redonne aux femmes un droit qui leur est fondamental". Selon la députée, les "faits divers récents montrent qu’elle (la loi, ndlr) est nécessaire".
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