Pourquoi la culture de l’avocat est un véritable désastre écologique pour le sud de l’Espagne ?
Avocado toast, chirachis saumon avocat, avocado burger, avocado waffle... Depuis quelques années, le fruit qui nous fait tourner la tête est vert, avec un gros noyau et est extrêmement bon. Le problème, c'est que c'est que sa production est la source d'un véritable désastre écologique.
Écrit par Juliette Gour le
Et si on calmait un peu notre passion pour l'avocat ? Non pas que ce soit un plaisir de se priver d'un fruit aussi bon, tant pour la santé que gustativement, mais il est temps de tirer la sonnette d'alarme écologique. Car, pour que ce petit fruit soit disponible au rayon primeur toute l'année, des agriculteurs travaillent sans relâche dans le sud de l'Espagne (mais aussi en Amérique latine) pour nous fournir notre dose quotidienne d'avocats.
Pour suivre la cadence, des dizaines d'hectares sont transformées en champs d'avocatier. Sauf que l'avocat est un fruit qui demande beaucoup d'eau, or l'Andalousie n'est pas connue pour être une région tropicale, loin de là.
Un avocat vendu comme plus écolo, alors qu'en fait pas du tout
Si on vante le côté écologique de l'avocat espagnol en mettant en avant le fait que le transport est moins long - ce qui est logique finalement, l'autre grand pôle de production de l'avocat, c'est l'Amérique latine et c'est beaucoup plus loin - le fruit ne reste pas moins responsable d'un véritable impact écologique sur toute la région du sud de l'Espagne : les paysages sont modifiés, défrichés pour planter de l'avocatier et des rivières sont asséchées pour pouvoir fournir l'eau nécessaire pour sa culture.
On rencontre le même problème en Amérique latine (en plus de l'impact carbone), des dizaines de points d'eau sont pompées sans relâche pour irriguer les champs d'avocatiers.
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Ce fruit est trendy, on le sait. Chaque année, on considère que la demande mondiale en avocat progresse de 20% et les prix augmentent de 7% en moyenne. C'est une vraie motivation pour les agriculteurs : le marché explose, les prix aussi, il y a évidemment de quoi se faire un peu (beaucoup) d'argent. Sauf que dans une région comme l'Andalousie, déjà menacée par la sécheresse en temps normal, modifier le paysage et assécher des points d'eau risque d'entraîner de vrais problèmes dans les années qui viennent. La température globale augmentant, l'eau risque, malheureusement, de se faire de plus en plus rare.
Il faut savoir que c'est la France qui est le plus gros importateur d'avocats au monde (devant les USA) et qu'il faut 1000 litres d'eau pour produire un kilo d'avocats. Nos nouvelles habitudes de consommation sont donc responsables de cette inflation qui entraîne pléthore de problèmes écologiques et humains. Car, en plus de l'impact sur la nature, l'augmentation des prix des avocats a privé des populations de sa consommation. Au Mexique, par exemple, l'avocat local est devenu tellement cher que le gouvernement envisage d'importer des avocats moins onéreux pour la population. On marche sur la tête, surtout quand on sait que le Mexique produit 40% des avocats du marché.
Et du coup, est-ce qu'on ne calmerait pas notre consommation d'avocado toast ?
Les Éclaireuses
