10 questions récurrentes que l’on se pose sur l’allaitement
Écrit par Margot Roig le
Que l’on soit enceinte, que l’on prévoit de l’être ou que l’on soit tout simplement de nature curieuse, l’allaitement reste un sujet qui regorge de mystères.
Si, pour certaines, allaiter est la chose la plus naturelle qui soit et les gestes se succèdent comme si elles avaient fait ça depuis toujours, pour d’autres, c’est plus compliqué. Entre douleurs, fatigue et doutes, l’allaitement peut rapidement devenir un véritable casse-tête, parfois même une source d’angoisse.
Les questions se multiplient et les réponses restent souvent sans réponse, car le problème avec l’allaitement et plus largement la maternité, c’est que tout le monde y va de son point de vue et de son expérience. Résultat, on se retrouve perdue.
Raison pour laquelle nous avons décidé de donner des réponses concrètes aux 10 questions les plus récurrentes que l’on se pose sur l’allaitement.
Enjoy,
Les Éclaireuses
1. Toutes les femmes peuvent-elles allaiter ?
Sur le papier, toutes les femmes peuvent allaiter et il existe un nombre limité de situations rendant l’allaitement impossible.
Cependant, certains facteurs de risque peuvent sévèrement influer sur la capacité de la mère à produire du lait en quantité suffisante pour son bébé : une insuffisance du tissu glandulaire mammaire, un syndrome des ovaires polykystiques, un indice de masse corporelle important, une anémie sévère, un diabète de type 1.
Une maladie virale, comme l'herpès, ou bactérienne avec des lésions sur les mamelons et l’aréole, peut également empêcher la mère de mettre son bébé d’emblée au sein, mais elle pourra en revanche extraire son lait pour stimuler sa lactation.
Si la maman suit un traitement, la plupart des médicaments passent dans le lait, mais très peu sont contre-indiqués et il est presque toujours possible de proposer un traitement compatible avec l’allaitement. Alors, pour être fixée, on demande l’avis de son médecin.
2. Doit-on suivre un régime particulier pour allaiter ?
Il n'existe pas de régime particulier pendant l'allaitement, mais ce que mange la maman doit être équilibré sur le plan nutritionnel.
Il est donc recommandé de manger beaucoup de fruits et légumes, des céréales complètes telles que l'avoine, le riz brun ainsi que des céréales et pains dits « complets » ou « entiers ». Ces aliments, ainsi que les pommes de terre, les pâtes et la semoule sont également riches en amidon, une importante source d'énergie.
La mère a également besoin de protéines maigres que l'on trouve dans le poulet, les œufs, les légumineuses, les lentilles, le poisson et le bœuf maigre, ainsi que de matières grasses saines contenues dans l'huile d'olive, les fruits à coque, les graines, les avocats et les poissons gras tels que le saumon ou le maquereau.
En revanche, l’alcool est à proscrire pendant l’allaitement, comme pendant la grossesse.
3. Allaiter est-il douloureux ?
Les premiers jours d'allaitement peuvent s’accompagner de fièvre et de tensions dans les seins. Le plus important pour vous est de faire sortir le lait, parce que lorsque votre sein est tendu, votre bébé a des difficultés à téter. Pour l’aider, appliquez des compresses chaudes et pratiquez des petits massages du bout des doigts sur l’aréole pendant quelques minutes juste avant la tétée.
En cas d’engorgement qui se manifeste par une tension douloureuse, certaines mamans appliquent sur le sein des compresses froides pour calmer la douleur. Vous pouvez aussi opter pour le paracétamol.
Aussi de nombreuses femmes redoutent les fameuses crevasses causées par l’allaitement. Au début de la mise au sein, des lésions peuvent apparaître sur les mamelons de la mère. La plupart du temps, elles sont dues à une mauvaise position du bébé qui, du coup, attrape mal le sein et mordille le téton. Il est donc important de bien positionner le bébé dès le début de l’allaitement. Il ne faut pas hésiter à demander conseil aux sages-femmes de votre maternité. Si la crevasse apparaît, il existe certains remèdes comme la lanoline purifiée ou le lait maternel lui-même.
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4. A-t-on besoin d’autre chose que de ses seins pour allaiter ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, allaiter nécessite d’être équipée.
Tout d’abord, il faut penser aux soutiens-gorges d’allaitement et les choisir 1 à 2 tailles au-dessus de la taille habituelle. Ne pas oublier non plus les coussinets d’allaitement.
Il est bon également d’investir dans une crème qui va aider à la prévention et au traitement des crevasses au niveau des mamelons. Les bouts de sein en silicone sont aussi très efficaces pour protéger les mamelons en cas de crevasses : cela permet une meilleure cicatrisation et atténue significativement la douleur lors des tétées.
5. Comment savoir si bébé a assez mangé ?
Au début, quand on ne connaît pas encore bien son bébé, impossible de ne pas se demander s’il a assez mangé une fois la tétée terminée.
Effectivement, contrairement à un bébé nourri au biberon et à qui on sait formellement qu’on a donné 90 ml de lait, on ne peut pas mesurer la quantité de lait ingurgitée par un bébé nourri au sein. Résultat, beaucoup de mamans se retrouvent désemparées.
Pour se rassurer, il y a de nombreux indices qui ne trompent pas : si votre bébé a l’air repu, prêt à s’endormir, c’est en général qu’il a mangé ce qu’il fallait.
6. Quand doit-on changer de sein pour allaiter ?
Les femmes ont souvent un sein plus gros et plus « efficace » que l’autre, qui donne plus de lait et que le bébé a tendance à préférer.
En général, un seul sein est proposé par tétée. On laisse le bébé au même sein autant qu’il le souhaite.
Des bracelets d’allaitement permettent de savoir quel sein a été donné afin d’alterner lors de la tétée suivante. Mais si le bébé a lâché le sein et qu’il ne semble pas repu, il est possible de lui proposer l’autre. Chaque maman fait en fonction des besoins de son bébé.
7. Quel goût a le lait maternel ?
Le goût et la couleur du lait maternel peuvent varier en fonction des aliments consommés par la maman.
Certains aliments en particulier au goût prononcé comme les asperges, les poireaux, le céleri, le chou-fleur, ou encore l’ailpeuvent modifier son goût.
8. Les seins sont-ils « abimés » par l’allaitement ?
Comme toutes les femmes enceintes et allaitantes qui ont à l’origine de petits seins, votre poitrine risque bien de devenir plus volumineuse et si vous adorez ça, nous sommes sincèrement désolées de vous annoncer qu’une fois votre enfant sevré, les seins reprennent leur taille initiale.
Mais pour celles qui s’inquiètent de voir leurs seins « abimés » par l’allaitement, une étude américaine aurait démontré qu’il n’y a pas de différence significative entre les seins d'une femme qui a allaité et ceux d'une femme qui a choisi le biberon.
En réalité, ce serait plutôt les multiples grossesses, l’âge et le tabac qui pourraient avoir des conséquences sur l'élasticité de la peau et des ligaments.
Évitez cependant les engorgements fréquents, pensez à bien vous hydrater et changez souvent de coussinets pour limiter l’humidité.
9. L’allaitement protège-t-il le bébé des infections ?
Le lait maternel apporte des anticorps qui renforcent ses défenses immunitaires pour faire face aux infections, notamment ORL et intestinales. Il est exactement adapté au bébé et évolue en fonction de ses besoins.
Lorsqu’il fait très chaud, sans lui donner d’eau, n’hésitez pas à lui proposer le sein très régulièrement.
10. Comment allaiter si on reprend le travail ?
Selon la législation du travail, vous avez droit à une heure de pause par jour pour allaiter.
Si vous ne pouvez rejoindre votre enfant, tirez votre lait deux fois une demi-heure dans la journée par exemple. La Sécurité sociale rembourse la location d’un tire-lait pendant un an. Choisissez plutôt un modèle électrique à double pompage, qui sera plus efficace.
Sachez que votre lait se conserve au réfrigérateur 48 heures dans la partie froide et 6 mois dans un congélateur à -18 °C.