Et si vous vous laissiez (enfin) tenter par le BDSM
Dans la série des expériences sensuelles, il y en a une (largement popularisée par Fifty Shades Of Grey) qui continue de nous intriguer : il s'agit de BDSM. Si, pour certains, c'est un mot interdit, pour d'autres, c'est une tentation qu'ils murmurent à demi-mot. Mais, avant de se lancer, il est essentiel d'avoir toutes les clés (et pas que celles des menottes) en main.
Écrit par Juliette Gour le
De Fifty Shades of Grey en passant par la série Euphoria ou L'amour en laisse pour les amoureux des films asiatiques, le BDSM est de plus en plus illustré dans ce que nous regardons. Pourtant, c'est une pratique qui effraie... Parce que, dans le fond, quoi de plus bizarre que de prendre son pied dans la douleur ?
On a souvent une image un peu erronée de la pratique. On imagine tout de suite les scénarios les plus extrêmes, basés sur des rapports de domination ou de souffrance. Mais, comme tout dans la vie, il y a plusieurs degrés de pratique. On peut très bien acheter une paire de menottes pour pimenter ses ébats sexuels, sans pour autant se retrouver accroché au plafond.
Le BDSM, ce n'est rien de plus qu'un univers de fantasme ou absolument tout (vraiment tout) est possible. Cependant, il faut comprendre que la clé, dans ce vaste univers sexuel, c'est la communication avec son partenaire et l'adéquation des différentes envies. Très codifiée, la pratique du BDSM est une porte ouverte à une myriade de nouveaux plaisirs et vous auriez tort de vous en priver.
Mais, avant de courir, il faut apprendre à marcher. Voici notre guide complet pour comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette pratique qui n'est plus si tabou.
Enjoy,
Les Éclaireuses
Petit point étymologie : ça veut dire quoi BDSM ?
BDSM est un acronyme. Initialement, cela signifie "Bondage et discipline, Domination et Soumission, sado-Masochisme". Un vaste terme donc, dans lequel on regroupe une grande partie des pratiques sexuelles qui "sortent de l'ordinaire". Mais, sans pour autant faire un remake des œuvres du Marquis de Sade, il est tout à fait possible d'inclure des bribes de pratiques tendancieuses sans pour autant transformer l'appartement en donjon des plaisirs.
Dans le large spectre du BDSM, on englobe tout un tas de pratiques mais il n'est aucunement question de perversion ou de violence non consentie. Les fondements mêmes de la pratique du BDSM se font sur une entente entre les deux partenaires. Les règles et les limites sont définies en amont pour ne pas (normalement) forcer l'autre à se soumettre à des pratiques non souhaitées.
On peut aussi considérer que le fait d'érotiser son quotidien peut s'apparenter à du BDSM : les jeux de tentation, de soumissions, les rapports de force (sains), entrent également dans le spectre des pratiques possibles.
Difficile de donner une seule définition du genre, tant les pratiques sont variables en fonction des envies et des partenaires. Le degré d'érotisation peut également varier en fonction des envies. Mais, le point commun entre toutes les pratiques, c'est toujours le plaisir : celui que l'on donne, celui que l'on partage et celui qu'on prend. En fait, le BDSM, ce n'est, ni plus ni moins, assumer ses fantasmes et de tout faire pour les réaliser, que ce soit faire l'amour les yeux bandés ou mettre une laisse à son partenaire, cela ne regarde que votre couple. Du moment qu'il y a consentement entre les deux partenaires, il n'y a pas de problème.
Le 'safe word' l'autre grand pilier de la pratique du BDSM
S'il est vrai que l'on s'autorise toutes les folies dans l'univers BDSM, il y a une étape à laquelle il ne faut jamais déroger : c'est le choix d'un safe word défini pour avertir son partenaire lorsque les choses vont trop loin. Le but de ce safe word est de stopper net l'acte sexuel ou le jeu de rôle dès que les limites (physiques ou psychiques) sont atteintes ou sur le point d'être atteintes. Cela évite les dérapages mais permet également d'entretenir une confiance mutuelle entre les deux partenaires.
Idéalement, il faut miser sur un mot qui n'a rien à voir avec de champ lexical sexuel, cela aura pour effet de perturber le scénario en cour et personne ne risque de passer à côté de l'alerte. L'idée, derrière ce safe word, c'est qu'il a le pouvoir de tout arrêter net. Les choses ne pourront reprendre qu'une fois le problème réglé et les limites à nouveau fixées.
L'after care, ou l'art de finir en beauté
Il y a une étape essentielle dans les rapports BDSM, c'est l'after care, ou l'après relation sexuelle. Ce n'est, ni plus ni moins, l'art de prendre soin de son partenaire une fois le scénario érotique terminé. Cela peut-être des câlins, des gestes tendres, des soins lorsque certaines pratiques ont tendance à laisser des traces sur la peau.
Ainsi, aussi violent soit l'acte sexuel, cette étape de douceur permet de terminer l'acte sexuel sur une note agréable (et soft). Plus sexe vanille que bestial, l'after care a le bénéfice de rééquilibrer les choses. C'est également un moment privilégié pour parler avec son partenaire, partager ses ressentis avec lui, ses envies pour la prochaine fois.
Cette étape (qui est presque un rituel) permet de garantir la confiance entre les deux partenaires et prouve bien qu'il n'est pas question que de douleur ou de violence dans la pratique du BDSM, mais bel et bien de plaisir.
Comment aborder le BDSM lorsque l'on est débutant
L'idéal, c'est de commencer petit à petit, surtout si vous et votre partenaire êtes tous les deux novices en la matière. Vous pouvez, par exemple, commencer par inclure quelques petits accessoires ou sextoys dans vos ébats sexuels. Menottes, loup, vibromasseurs, cravaches, pinces à tétons... Les possibilités sont infinies. Une simple corde peut être le point de départ d'un jeu délicieusement pervers qui vous permettra d'explorer de nouveaux chemins vers le plaisir (et qui sait, avec la pratique, vous finirez par devenir un véritable maître du Shibari, la version japonaise du bondage).
Pour commencer en douceur, misez sur la privation des sens. L'idée, c'est de priver momentanément votre partenaire de ses yeux ou de ses oreilles pour éveiller ses autres sens. N'hésitez pas à lui faire porter un loup ou de lui mettre des écouteurs dans les oreilles (avec une playlist pas piquée des hannetons) avant de jouer - délicatement - avec ses nerfs. L'idée, c'est évidemment de prendre son temps pour explorer toutes les possibilités (ce n'est pas pour rien que l'on dit que plus c'est long plus c'est bon).
Il faut également garder à l'esprit que l'idée même du BDSM c'est avant tout de partager un moment d'extase avec son partenaire. Pour ce faire, il est essentiel d'être à l'écoute de l'autre et de prêter une attention à ses réactions. Pour le reste, il suffit de lâcher prise et de vous amuser. Le secret, c'est de n'avoir honte de rien et surtout, d'oublier tous les préjugés que l'on peut avoir pour ne laisser la place qu'au plaisir.