Combien coûte un enfant à ses parents de ses 0 à 20 ans ? L’addition est (très) salée !

Au menu de la parentalité ? Amour, joies et bonheur... Mais pas que. Parce qu'avoir un enfant, c'est aussi dépenser sans compter. C'est beau... Mais ça à un prix. Addition très salée.

Écrit par Marie Ordioni le

"Combien d’enfants aurons-nous, plus tard ?", "Fille ou garçon ?", "Combien d’écart ?"… Toutes ces questions, on se les pose depuis toujours. Et si, il y a quelques années encore, elles nous faisaient rêver, aujourd’hui, elles nous préoccupent d’une tout autre manière. Car plus ce rêve se concrétise, plus il nous remet les pieds sur Terre.

En 2022, en France, 30 % des femmes en âge de procréer ne voulaient pas d’enfants. Il s’agit d’un sondage réalisé par le magazine ELLE. Sujet longtemps considéré comme tabou pas notre société, on parle à présent beaucoup plus ouvertement du fait de ne pas vouloir d’enfant. Épanouissement personnel, responsabilité parentale mais aussi, écologie… Les raisons exposées par les sondées sont diverses et variées.

Parmi ces dernières, le coût de la vie revient très souvent sur le tapis. Selon une autre enquête sur le thème menée par le média Parents, le facteur financier est cité par 39 % des personnes qui ne souhaitent pas avoir d’enfant. Des chiffres élevés, mais peu surprenants lorsque on sait combien coûte, en moyenne, un enfant de ses 0 à 20 ans. On fait le bilan…

Des dépenses qui coulent à flots

Assimiler la question des enfants à l’argent n’est en général pas bien perçu par notre société. C’est ce qu’explique Antoine Math, économiste à l'Institut de recherches économiques et sociales (IRES), à Les Échos Start. En effet, celle-ci est assimilée à une dimension péjorative, et n’est, ainsi, pas souvent publiquement posée. Comme si l’on se devait de ne voir que le verre à moitié plein au moment de se demander si l’on souhaite, oui ou non, avoir des enfants.

Attention, n’interprétez pas mal nos mots : nous ne négligeons pas les milliers et milliers de bons côtés à procréer. Néanmoins, dans cette balance, l’aspect financier se doit, lui aussi, d’être mesuré. Projeter de faire un bébé, c’est revoir absolument tout son budget et ce, pour les 18/20années à venir.

Ça commence dès la naissance. Des 0 au 2 ans. Période durant laquelle on dépense à peu près 20 % du "coût total de notre enfant", explique l'expert. Entre aménagement, équipements, vêtements, jouets et alimentation, l’addition grimpe très rapidement. Encore plus si on travaille et que l’on n’a pas la possibilité de faire garder notre bébé par un membre de notre famille : supplément crèche ou nounou.

Par la suite, s’ajoute à cela tout ce qui concerne l’éducation. Études, livres, matériel… Sans surprise, elle pèse énormément dans ce compte. Et les parents ne sont pas les seuls à dépenser pour leurs enfants : toute la société paye pour eux. Ainsi, viennent ensuite les dépenses des administrations publiques - Sécurité Sociale, État, collectivités territoriales…).

Cerise sur le gâteau : Les Échos et l’expert nous servent les coûts "indirects", c’est-à-dire tout ce que les parents ne vont pas gagner en salaire ou en évolution professionnelle en ayant un enfant. Mais aussi que le "travail gratuit", ou autrement dit, tout ce qui ne se paye pas, mais qui prend du temps et de l’énergie : les tâches ménagères, domestiques et familiales. L’addition, s’il vous plaît ?

Une addition salée

Au total, Antoine Math estime donc le coût d’un enfant de 0 à 20 ans, en moyenne, à 33.700 euros par an (en incluant le "travail gratuit", qu’il a monétisé pour l’enquête). AÏE… On a peur d’ouvrir l’addition tant elle semble salée. Et il ne s’agit pas que d’une impression : "L’éducation d'un enfant de 0 à 20 ans équivaut à 674.000 euros "all inclusive" pourrait-on dire. Antoine Math détaille ces dépenses, telles que 39 % sous la forme de prestations en nature (le fameux travail gratuit des parents, évoqué plus haut), 23 % sous la forme de dépenses monétisées par les ménages et 38 % sous la forme de dépenses publiques (dont, entre autres, 55 % dans l'éducation, 10 % dans la santé en nature).", conclut Les Échos Start.

Évidemment, bien qu’étant très élevé, ce coût est le meilleur investissement que l’on puisse faire. Outre l’humain que l’enfant devient grâce à tous ces moyens employés, l’amour et le bonheur qu’il nous apporte et que l'on lui porte n’ont pas de prix.

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