Saviez-vous qu’il était possible de faire une crise existentielle à 25 ans ?
"Dur dur d'être un bébé" chantait Jordy... Pourtant, il est tout aussi "dur dur" d'être un adulescent. La preuve : rares sont les gens de 25 ans à ne pas faire une crise existentielle. Explications.
Écrit par Juliette Gour le
Qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille ? Si la naissance est déjà une épreuve, on l'a (normalement) passé haut la main. Ensuite, il y a eu l'école. Au début, c'était sympa, on faisait des coloriages et on jouait avec les copains. Mais après, on nous a demandé de faire des additions, des soustractions, des divisions, des dissertations... On nous a forcé à nous lever aux aurores pour réussir à avoir le bus de 7h15. On nous a dit "il vous faut le brevet pour passer au lycée". Arrivé à la grande école, on nous martelait "pas le temps de niaiser, vous avez un bac à préparer !". On a aussi dû faire des choix existentiels (maudit Parcoursup). Une fois le bac en poche (ouf !), il nous a fallu retourner sur les bancs de l'école, mais cette fois-ci, c'était du sérieux... On se préparait (vraiment) à la vie d'adulte, celle où il faut payer des impôts et trouver un CDI.
En parallèle de tout ça, on a noué des amitiés, on est tombé amoureux, on a eu des peines de cœur, on a (peut-être) sauté le pas de la première fois, on s'est disputé avec nos parents (ou pas), on a eu des déceptions, des gueules de bois, des désillusions... C'est à en donner le tournis que de faire le bilan sur tout ce qu'il s'est passé dans nos vies.
D'ailleurs, à l'aube de nos 25 ans, on ne semble plus du tout solide sur nos appuis. On doute, on stresse, on se demande si on a fait le bon choix, on remet tout en question... Bref, on est en crise et c'est normal, on s'apprête à faire le grand saut, celui de la vie active. On passe un cap, celui du quart de siècle (et ce n'est pas rien 25 bougies).
Encore trop peu considérée, la crise des 25 ans est réelle (peut-être encore plus depuis les années Covid). Heureusement, ce n'est pas une fatalité, il suffit "juste" de savoir comment aborder les choses.
Enjoy,
Les Éclaireuses
La crise des 25 ans, qu'est-ce que c'est ?
Si on devait résumer la crise des 25 ans en quelques mots, on dirait simplement que c'est la période de transition entre la vie étudiante et la vie active. Pourquoi 25 ans ? Parce que c'est généralement l'âge où l'on a fini de gratter du papier (mais pour certains, c'est plus tôt). En 2018, LinkedIn publiait une large étude au sujet de cette fameuse crise. En France, près de 69 % des sondés entre 25 et 33 ans avouaient avoir, eux aussi, traversé cette crise... Ce n'est donc pas un cas isolé. Mais pourquoi trop peu de gens semblent avoir connaissance de cette fameuse période transitoire un peu houleuse ?
On peut mettre ça sur le compte du mépris de la jeunesse. Pour beaucoup, quelqu'un de 25 ans ne peut pas être en crise, tout simplement parce qu'il ou elle est à l'aube de sa "vraie" vie. Mais c'est justement ça qui fait peur. Cette entrée dans le grand bain est peut-être ce qui provoque le plus d'angoisses et il n'est pas difficile de comprendre pourquoi : les responsabilités, la pression de la société, la crainte de se tromper, de ne pas réussir... Toutes ces émotions mises bout à bout sont un véritable cocktail Molotov qui ne demande qu'à exploser.
Pourtant, il n'y a pas de quoi tirer la sonnette d'alarme. Pour beaucoup de professionnels de la santé mentale, la crise des 25 est une étape naturelle, car elle permet de prendre conscience des enjeux qui nous attendent.
Prendre toute la mesure de la vraie vie
Tout au long de notre vie, on se construit des rêves d'enfant. Qui n'a jamais imaginé être marié à 28 ans ou millionnaire à 30 ans ? Mais, vieillissant, on finit par, petit à petit, se rapprocher de ces âges clés qu'on avait idéalisés dans notre jeunesse. La trentaine approchant, c'est souvent à ce moment-là que l'on est tenté de faire le bilan et de réévaluer nos attentes vis-à-vis du futur. On se rend compte de ce qui est réalisable ou non et on établit de nouveaux objectifs, plus rationnels et plus proches de la réalité.
Il se peut que cette période de transition et de remise en question soit violente parce qu'elle marque souvent la disparition des fantasmes de l'enfance au profit d'envies plus proches de la réalité. Attention, cela ne veut pas dire que cette crise marque la mort de son âme d'enfant, mais elle permet de prendre toute la mesure de la vie qui nous attend et de réajuster nos choix et nos envies pour qu'ils soient en adéquation avec la personne que l'on est aujourd'hui.
Faire le vide pour construire quelque chose de nouveau
En somme, cette crise des 25 ans, c'est un grand vide-grenier qui nous permet de trier les vieilles choses, de nous débarrasser de ce qui encombre notre esprit et qui nous empêche d'aller de l'avant. En faisant le point, on s'offre le luxe de commencer à construire de nouvelles envies sur des fondations toutes neuves. Cette base, plus solide que la précédente, est le meilleur tremplin que l'on peut s'offrir pour avancer dans la direction que l'on souhaite et atteindre les objectifs que l'on s'est fixés.
Faire le point pour mieux se connaître
Paradoxalement, on nous exhorte tout au long de notre vie à aller vers les autres. Petit, on nous demande si on s'est fait des copains à l'école. Au lycée, les grandes personnes nous demandent souvent si on a un ou une petite amie. Mais personne ne nous pousse jamais à apprendre à nous connaître. Pourtant, on reste la personne avec qui on passera le plus de temps dans notre vie. La crise des 25 ans, c'est une parenthèse qui nous incite souvent à l'introspection et donc à nous explorer pour avoir une meilleure compréhension de nous-même.
Rien de bien nouveau, Socrate le disait déjà "Connais-toi toi-même". Pour le philosophe antique, la connaissance de soi est le chemin le plus sûr qui mène à la sagesse. Et c'est peut-être ça le plus beau cadeau que l’on peut se faire à 25 ans : prendre du temps pour soi, pour apprendre à se connaître, pour comprendre qui on est. Parce qu'il n'y a que comme ça que l'on sera en mesure d'emmagasiner les forces nécessaires pour avancer sereinement dans le futur (ou au moins jusqu'à la prochaine crise).
Si la crise des 25 n'est pas une fatalité, elle n'est pas non plus obligatoire. Elle reste cependant une belle opportunité pour amorcer des changements - plus ou moins durables - qui nous suivront peut-être toute notre vie.