En 2024, 40% des jeunes filles n’osent pas parler de leurs règles

En 2024, le tabou des règles persiste : près de la moitié des jeunes filles ne sont pas à l’aise avec le sujet.

Écrit par Camille Cortot le

Enracinés dans la société depuis des siècles, les tabous autour des règles perdurent. Bien que naturelles, les menstruations ont longtemps été perçues comme sales et impures. Dans certaines cultures, elles continuent d’être vues de cette manière, empêchant parfois les femmes de faire certaines activités ou même de toucher des objets lorsqu’elles sont indis'.

Ces croyances véhiculent l'idée que les menstruations doivent être cachées, renforçant un sentiment de honte qui pèse lourdement sur celles qui le vivent. Des publicités aux films, en passant par les médias et même l'éducation, les règles ont toujours été présentées comme un tabou.

Cette honte qui entoure les menstruations persiste en France : 40% de jeunes filles de 13 à 20 ans ne se sentent toujours pas à l’aise avec le sujet. 

Le tabou des règles est encore bien ancré dans la société 

Dans le monde, le tabou qui entoure les règles continue de mettre en danger la santé des jeunes filles. Dans certains pays, des femmes n'ont d'autre choix que d'utiliser des alternatives dangereuses aux protections menstruelles : comme de la boue séchée, feuilles ou papier journal... Pour se protéger des taches de sang, les jeunes filles cherchent toutes les alternatives possibles.

Ce tabou a aussi des conséquences désastreuses sur l’éducation des jeunes filles. Au Kenya, par exemple, un million de filles manquent l’école chaque mois à cause de la honte et du manque de ressources. Dans certains pays comme le Népal, les croyances traditionnelles forcent les femmes à quitter leur foyer pendant leurs menstruations.

La France n'est pas en reste question croyances. Dans le pays de la gastronomie, on croit encore parfois qu'une femme indisposée ne peut pas monter une mayonnaise.

En finir avec le tabou des règles

Une étude menée par INTIMINA révèle que seules 60 % des filles de 13 à 20 ans sont à l’aise avec leurs règles. Ça laisse presque la moitié d’entre elles encore gênées de parler de leurs menstruations.

Combien de filles, encore aujourd'hui, cachent leurs tampons ou serviettes hygiéniques dans leur poche comme si elles portaient un secret embarrassant ? Combien utilisent encore le mot “ragnagnas” parce qu'on leur a appris que c'était plus poli ?

Briser ce tabou, c’est aussi renforcer la confiance des jeunes femmes et participer à leur bien-être mental. Car en fin de compte, plus les filles se sentent libres de parler de leurs règles, plus elles se sentent en harmonie avec leur corps. C'est un pas fondamental pour éliminer le sentiment de honte qui entoure encore trop souvent les menstruations.

En parler, c'est mettre fin au tabou

Pour en finir avec le tabou des règles, il est essentiel que la vision de la société sur le sujet évolue. La précarité menstruelle touche 1,7 million de femmes en France et de simples changements permettraient de les aider, comme mettre des serviettes hygiéniques à disposition et des tampons gratuits dans les espaces publics et les entreprises. Une action simple, mais qui fait la différence.

À l’école, l’éducation autour de la santé menstruelle doit être améliorée. Il y a encore de gros manques sur ce sujet dans le cadre scolaire, avec des jeunes filles qui ignorent parfois tout des règles avant de les avoir pour la première fois. Il serait alors essentiel de parler ouvertement des règles dès le plus jeune âge, pour les normaliser et éviter la stigmatisation.

Du côté des parents, il est tout aussi important de commencer ces conversations dès la puberté, voire avant. En parler permet de créer un espace sain qui permettra à l'enfant de poser toutes les questions. Les jeunes filles doivent comprendre que ce processus est normal et naturel et qu'il ne doit jamais être source de honte.

Les règles : une question de santé publique trop peu considérée

En tant que femme, on ne peut pas échapper à nos menstruations. Si certaines ont des règles régulières, peu abondantes et pas douloureuses, d’autres souffrent beaucoup. Le tabou qui entoure les règles entoure également les problèmes qui y sont liés. L'endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, les règles extrêmement douloureuses… Autant de difficultés que beaucoup de femmes rencontrent dans leur vie.

Malheureusement, ces difficultés sont encore trop peu considérées par les professionnels de santé, souvent minimisées ou mal diagnostiquées. Combien de femmes ont déjà entendu que "c’est normal d’avoir mal pendant ses règles" sans qu’on leur propose de solutions ? Le manque de formation sur ces sujets et le tabou persistant autour des menstruations laissent des millions de femmes en souffrance. Il est temps que les politiques publiques et le corps médical prennent au sérieux ces problèmes, car vivre avec des troubles menstruels qui handicapent le quotidien ne devrait jamais être banalisé.

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Camille Cortot

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