D’après une étude, 5 à 14% des parents regrettent d’avoir eu des enfants
Élever des enfants, ce n'est pas une mince affaire. Il se pourrait que ce soit si compliqué que certains parents admettent regretter d'avoir fait des enfants. Une étude révèle pourquoi cela concernerait entre 5 et 14% des parents européens.
Écrit par Alice Legrand le
Appelé "Regret Parental", ce syndrome commence à se démocratiser et à s'assumer. S'il y a quelques années, il aurait été impensable d'avouer regretter ses enfants, au risque de passer pour une mauvaise mère ou un mauvais père, les mentalités changent petit à petit. Le tabou se lève petit à petit.
Avec les réseaux sociaux, les témoignages de parents en ayant bavé pendant les premières années de vie de leurs enfants fleurissent. Il est devenu normal de se plaindre de ne pas dormir la nuit, d'avoir mal à cause de l'allaitement, de culpabiliser de ne pas être à la hauteur et même de tomber en dépression. Et si tous ces symptômes doivent être entendus et ne doivent pas être pris à la légère, d'autres facteurs peuvent également rentrer en jeu.
C'est ce qu'a essayé de mettre en lumière une récente étude, publiée le 5 octobre 2023 et menée par des chercheurs basés à l’université catholique de Louvain, en Belgique. Les experts expliquent qu'au-delà de l’éventuel tabou, il y a très peu d'études sur le sujet, car il manque des questionnaires permettant d’en mesurer la gravité". C'est pour cela qu'ils ont décidé d'y remédier et de créer une "échelle du regret parental".
Selon les résultats, 5 à 14% des parents vivant dans plusieurs pays développés regrettent d'avoir eu des enfants. Ce chiffre vous étonne ? Toutefois, quand on voit les nombreuses raisons qui peuvent pousser les parents à regretter ce choix, on comprend mieux. Mauvais timing, situation professionnelle inadaptée, grossesse trop jeune ou par amour, nombre d'enfants trop compliqué à gérer, bouleversements dans le couple...
Des mères sont tombées en dépression
Nombreux sont les parents à ressentir un épuisement parental pouvant mener à la dépression. Et même s'ils aiment leur enfant plus que tout, ces derniers sont obligés de l'admettre : ils auraient aimé être mieux préparés, mieux accompagnés, ou même juste ne jamais avoir sauté le pas. Car avoir un enfant, ce n'est pas un engagement duquel on peut se désengager : c'est pour la vie !
En outre, si le sentiment d'épuisement ne dure souvent qu'une partie de l'enfance ou de l'adolescence, il peut être multiplié pour les parents de plusieurs enfants, et surtout amener un sentiment de regret quand avec le recul, on calcule le temps passé à essayer de retrouver une vie normale.
De nombreuses causes peuvent expliquer ces chiffres
Malgré le fait que l'étude soit menée dans les pays développés, beaucoup de parents accueillent un enfant alors qu'ils n'ont pas les ressources psychologiques, familiales ou financières nécessaires pour subvenir aux besoins de l'enfant et aux exigences de son éducation. Parfois, on ne mesure pas à quel point l'investissement est immense !
Et parfois, la parentalité n'est pas voulue, mais choisie par amour ou par pression sociale. La monoparentalité ou le rejet de son enfant peuvent aussi être des facteurs majeurs dans le ressenti du parent. Ce sont dans ces cas que le risque de regret est le plus fort !
Le but des recherches sur le regret parental ? Déculpabiliser les parents qui ne s'en sortent pas, et qui éprouvent ce sentiment. Il est difficile pour ces derniers de recevoir du soutien, que ce soit de la part de la société, de leurs proches ou du corps médical.
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