Le manspreading : une énième lutte féministe

Le manspreading est un comportement sexiste aussi vieux que les transports en commun. On vous explique tout de suite ce phénomène.

Écrit par Anastacia Gautier le

8 heures du matin en France, le métro, ligne 13. Vous avez enfin réussi à trouver une place pour vous asseoir. Mais voilà, vous vous retrouvez collée à la vitre du métro car un homme prend tout l'espace avec ses jambes écartées.

Vous voyez le comportement dont on parle ? C'est assez désagréable, surtout quand vous souhaitez seulement retrouver votre lit.

Eh bien, c'est ce qu'on appelle du manspreading, un phénomène qui fait l'étalement du sexisme et qui est aussi vieux que votre métro favori (oui celui qui sent bon la transpiration).

Les femmes vivent depuis des centaines d'années un gros problème de sexisme de la part des hommes du monde entier. Cet esprit de domination masculine a fait place à un réel mouvement féministe. Les femmes manifestent depuis toujours pour changer la société et aujourd’hui, c'est sur les réseaux sociaux qu'elles se font entendre.

On vous explique aujourd’hui ce qu'est le phénomène du manspreading en France et dans le monde.

Enjoy,

Les Éclaireuses

Qu'est-ce que le manspreading ?

Le manspreading est un terme anglais popularisé par des féministes aux États-Unis. Ce terme a pour but de dénoncer une énième pratique du sexisme en société à l'encontre des femmes. Le manspreading est un phénomène où, en public, et surtout dans le métro, les hommes ont les jambes écartées et ne laissent aucune place aux femmes dans un espace commun.

Une campagne dans le métro de Madrid a été lancée grâce à l’association féministe Mujeres En Lucha (Femmes en lutte). À côté de l'encart "ne pas fumer", vous pourrez dès à présent voir un insigne où il ne faut pas trop s'étaler dans le wagon. Cette campagne a, part la suite, été reprise au Japon, en Corée du Sud et à Istanbul. Les auteurs de manspreading s'exposent même à une amende s'ils sont pris en flagrant délit. On espère la même chose prochainement en France !

Ce genre d'étalement en public en devient surtout inconscient de la part des hommes, pourtant, il pose problème.

Pourquoi le manspreading est-il un problème de société ?

Pourquoi ce comportement pose-t-il un souci d'égalité quand on parle juste d'une histoire de place en public ? La réponse est simple. Nous savons que, depuis toujours, l'égalité entre les hommes et les femmes, ce n’est pas ça. Si l'on faisait la remarque à un homme et qu'il réagissait bien, ça ne serait plus un problème de féminisme.

Le souci, c'est que lorsque l'on veut dénoncer ce genre d'usagers, on se prend une vague de haine. Et là, le féminisme entre en jeu. Prenons l'exemple de Lénaïg Bredoux, la journaliste poste sur les réseaux sociaux des photos d'un comportement de manspreading. La conséquence ? Des insultes et des photos à caractère sexuel. Bonjour la liberté d’expression ! On rappelle qu'elle non plus n'est pas réservée qu'aux hommes.

Certains hommes vont chercher à justifier ce comportement en affirmant qu'avoir les jambes fermées les met mal à l'aise et peut avoir des conséquences sur leur santé (quand on parle de santé, on veut plus parler des bijoux de famille...). Pourtant, aucune étude n'a prouvé ce cas. Raphaëlle Remy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme explique : "Il y a des hommes qui n’acceptent pas qu’on leur dise de resserrer les jambes. On appelle ça le syndrome des couilles de cristal. Il faut leur rappeler que non, s’ils resserrent les jambes, leurs couilles ne vont pas exploser". Voilà qui est dit !

Si le manspreading est autant un problème, c'est parce qu'il est encore question de domination. Là où les hommes prendront encore toute la place, les femmes, elles, croiseront les jambes pour prendre le moins de place possible. Pourquoi, là encore, ne serions-nous pas tous à égalité ? Chacun reste à sa place et tout va bien ! On est légèrement utopistes ici, c'est vrai.

Quels sont les moyens des féministes mis en place contre le manspreading ?

Si on vous avait déjà parlé de Leila Laurel, l'étudiante qui avait reçu des menaces de viol pour sa chaise anti-manspreading, d'autres mouvements féministes existent et sont mis en ligne sur les réseaux sociaux.

Elena Buscaino et Mina Bonakdar sont deux militantes féministes qui ont créé le concept Riot Pant Project. Une journée normale pour les deux femmes dans le métro : face à elles, un homme s'assoit et écarte les jambes. Ni une ni deux, elles aussi écartent les jambes pour laisser découvrir une phrase : "Stop manspreading !" Ce genre d'actes de féminisme permettent de sensibiliser et dénoncer des comportements de sexisme trop souvent axé à l'encontre des femmes qui subissent ces agissements tous les jours.

En France et partout ailleurs, les femmes subissent très souvent du sexisme. Qu'on parle de bodyshaming, de mansplaining, manspreading, manterrupting et autres, il est important que le féminisme existe pour que les hommes et les femmes soient enfin à égalité.

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