Cette méthode permet de résoudre une dispute dans une relation en 6 minutes
Si seulement on avait écouté notre maman chaque fois qu'elle nous avait donné un conseil... Cela nous aurait évité bien des maux. Et si seulement on écoutait la personne avec qui on se dispute plus souvent... On comprendrait mieux ses maux. C'est ce que nous apprend à faire la méthode de cette psy.
Écrit par Marie Ordioni le
Ah, les relations humaines… Si douces et féroces à la fois. Elles peuvent autant nous faire évoluer que nous détruire, en une seule fraction de seconde - hummm, ça donne envie de donner son petit cœur à quelqu’un, ça -. Heureusement, en grandissant, on apprend à les gérer. Dans notre famille, en amour comme en amitié, on connaît le schéma… C’est pourquoi on le reproduit, parfois. Et parfois pas. On commence à reconnaître les bons signes, et les red flag. Les personnes bien intentionnées des mauvaises. Les vraies… Des fausses.
On apprend de ses erreurs, aussi. On comprend qu’être deux, c’est forcément faire des concessions. Et ce, dans n’importe quel type de relation ou de situation. On apprend à dire pardon, surtout. On comprend que la fierté, c’était cool que dans les relations toxiques de nos séries préférées. On apprend à communiquer… Et à écouter, par-dessus tout.
C’est ce que la psychologue Lawrence J. Cohen nous aide à faire avec la méthode 3-2-1. Dans un entretien livré à Psychology Today, elle nous expose une technique basée sur trois principes fondamentaux : "Une parole libérée, une écoute pleine d'empathie, et une conversation miroir." On l’écoute…
3…2…1… On communique !
"Écoutez-vous votre partenaire aussi bien et aussi souvent qu'il le souhaiterait ?" C’est la question que nous pose Lawrence J. Cohen pour introduire le sujet. Il peut s’agir de notre moitié, de l’un de nos parents, de notre frère, d’un.e ami.e ou encore, d’un.e collègue. D’un petit désaccord, d’une dispute récente ou d’un très vieux dossier… Qu’importe. Le fait est que le moment est venu pour nous d’avoir une discussion avec quelqu'un. Sans hausser la voix, ni crier, ni se couper la parole. Un simple et profond échange.
C’est ici qu’entre en jeu la méthode 3-2-1. Elle consiste à se poser avec la personne avec qui il est nécessaire de discuter, et de procéder en trois étapes :
- 1ère étape : la personne qui instaure la discussion commence. Après avoir lancé le minuteur pour 3 minutes, elle aborde le sujet de discorde en étant la plus transparente possible. "Parlez avec votre cœur de ce qui vous préoccupe ou de ce que vous souhaitez partager. Lorsque le chronomètre sonne, terminez votre pensée en quelques mots, sans vous éterniser." explique l’experte. C’est peut-être l’occasion pour elle d’évoquer des impressions, sentiments et points de vue dont elle n'a jamais osé parler jusqu’ici…
- 2ème étape : top. On relance le chronomètre, cette fois pendant 2 minutes. C’est à la personne en face de parler. "L'auditeur utilise ce temps pour réfléchir à ce qu'il a entendu. Il peut utiliser des mots exacts ou une paraphrase, mais il ne doit pas faire d'interprétations ou de sauts de jugement." continue-t-elle. Il s’agit ici d’une réponse. Il ne s’étale pas sur sa propre vision de la situation.
- 3ème étape : top, à nouveau. Une dernière fois, on relance le chrono…Pour une minute. "Pendant cette minute, l'orateur original répond à la réflexion qu'il a reçue. Il peut s'agir de quelque chose comme 'Merci de m'avoir écouté, vous m'avez vraiment entendu', ou 'Vous avez compris une partie, mais vous avez manqué la partie où j'ai dit xyz', ou 'Je ne suis pas sûr que vous ayez compris, permettez-moi de répéter le point clé.'", termine la psychologue.
Une fois le processus arrivé à ses fins, l’exercice continue : on inverse maintenant les rôles. L’un explique, l’autre écoute. Puis il répond et enfin, le premier conclut.
Apprendre à échanger
C’est bon, on ne vous a pas perdues ? On vous l’accorde, ça fait beaucoup de chiffres et de mots cette histoire. Mais promis, le jeu en vaut largement la chandelle. Derrière ce processus bien ficelé se cache un seul objectif : communiquer. Ce schéma nous guide en fait vers une discussion posée, dans laquelle les deux partis parlent autant l’un que l’autre et au même niveau. Ce qu’il.elle dit a autant d’importance que ce que nous exprimons, et inversement.
La psychologue met néanmoins en garde : si on cherche absolument à régler tous nos conflits, là, maintenant, tout de suite... On n'est pas au bon endroit. Cette méthode ne garantit pas le fait que l’on arrive à résoudre notre litige et passer l’éponge en l’espace de 6 minutes. "L'objectif du 3-2-1 n'est pas de résoudre instantanément un conflit de longue date, prévient toutefois le psychologue. Le but est simplement de faire l'expérience d'être entendu et de bénéficier d'une écoute attentive.", conclut-elle. Bien plus qu’un simple exercice, le 3-2-1 est une leçon de vie.