Question Q : Peut-on étrangler son partenaire sans danger pendant l’amour ?

Vous avez des questions que vous vous êtes toujours posées sur la sexualité ? Ça tombe bien, nous aussi ! La Question Q, c'est le guide ultime qui vous aidera à effacer les doutes que vous pouvez éventuellement avoir sur certaines pratiques sexuelles. C'est également un excellent moyen de booster sa confiance tout en se donnant envie d'essayer de nouvelles choses. L'objectif, c'est de vous permettre d'aborder votre vie sensuelle avec plus d'assurance en dissipant les éventuels doutes. 

La Question Q, c'est cette discussion que l'on peut avoir avec une copine qui connaît tout sur tout et qui n'a aucun tabou.

Peut-on réellement étrangler son partenaire sans le moindre danger pendant l'amour ?

Si le sexe vanille est évidemment apprécié par beaucoup de couples, il y a parfois certaines personnes qui préfèrent les nuits un peu plus agitées, où griffures et morsures sont aussi appréciables qu'une douce caresse. Dans la série des pratiques un peu osées, directement héritées du BDSM, l'étranglement est quelque chose de très populaire. Mais attention, il n'est agréable que lorsqu'il est bien réalisé. Car si beaucoup s'y essayent, peu de personnes savent réellement comment s'y prendre. Au-delà des risques d'asphyxie, il est possible de blesser son ou sa partenaire en lui abîmant le larynx. Si la voix de Jeanne Moreau peut-être assez séduisante, c'est beaucoup moins drôle lorsque l'on se retrouve, du jour au lendemain, avec la voix cassée. 

Voici tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'étranglement sans jamais oser le demander. L'attention est de mise, car aussi sexy soit cette pratique, elle comporte des risques qu'il ne faut pas minimiser. 

L'étranglement, une tendance sexuelle popularisée par TikTok ?

Une fois n'est pas coutume, TikTok est peut-être à l'origine de la popularisation de cette tendance (mais malheureusement, ce n'est pas bien glorieux). Depuis quelques années, les romances un peu dark ont quitté Wattpad et caracolent en tête de gondole des librairies. Ces bouquins ultra-populaires chez les jeunes mettent en avant des relations toxiques, des personnages sombres, glamourisés la tête aux piedx. Ces "toxics boyfriends" ont poussé les créateurs.trices à créer quelques tendances aussi étranges que dérangeantes : "choke me daddy" (littéralement "étouffe-moi papa »), par exemple, surfe directement sur cette tendance de soumission toxique que l'on peut retrouver dans les bouquins de dark romance. La série The Idol a également mis en scène ce genre de relations toxiques avec un personnage masculin à souhait, qui semble n'avoir jamais entendu parler de consentement ou de safe word.

Le problème n'est pas tant de lever le voile sur ce type de pratique, mais c'est surtout le manque de sensibilisation sur les éventuels dangers de l'étranglement pendant l'amour qui fait froid dans le dos. La notion de consentement est aussi totalement absente de ces vidéos virales. En 2022, une étude publiée dans Archives of Sexual Behavior révélait que 40% des étudiants de premier cycle avaient déjà été étranglés pendant un rapport intime. Généralement, ce sont les femmes qui sont étranglées par un partenaire masculin, comme si le geste était le symbole de la soumission ultime (aussi glamourisé dans la littérature que dans la pornographie). En 2019, une seconde étude révélait également qu'une femme sur 4 avait peur pendant les rapports intimes, justement à cause de la pratique de l'étranglement. 

S'il peut effectivement y avoir un aspect sexy dans la pratique de l'étouffement - dans le cadre d'un jeu de rôle avec deux personnes consentantes, ayant au préalable défini un safe word - lorsqu'elle est mal effectuée, elle peut devenir une source de stress pour les personnes ayant subi le geste. C'est pour cette raison (et pour des questions de respect évidentes) qu'il est important de savoir "étrangler" correctement, sans faire courir le moindre risque à son ou sa partenaire.

La nécessité du consentement

On ne le répétera jamais assez, mais le consentement est évidemment essentiel avant et pendant l'acte sexuel. Si l'on peut être partant pour partager un moment intime avec quelqu'un, on ne l'est pas forcément pour toutes les pratiques. C'est valable pour la sodomie, mais aussi (et surtout) pour l'étranglement. Sans consentement, l'étranglement peut être considéré comme effrayant et déshumanisant. Les témoignages de femmes traumatisées par cette pratique ne manquent pas. Potentiellement violent, ou associée à l'agression sexuelle pour certaines personnes, ce geste peut être une limite à ne pas franchir.

Si la soumission peut être un fantasme pour certains, elle représente l'emprisonnement pour d'autres. C'est pour cette raison (et toutes les autres) qu'il est important de demander à son ou sa partenaire s'il est d'accord avec cette pratique.

Le risque zéro n'existe pas avec l'étouffement

Si les tutoriels ne manquent pas sur le Net, pour les professionnels de la santé sexuelle, le risque zéro n'existe pas dans la pratique de l'étouffement. La pratique de l'étranglement peut entraîner des pertes de conscience, des contusions, des lésions à la gorge, à la voix, des lésions cérébrales, des crises cardiaques et même la mort. Aussi entraîné puisse être votre partenaire, il est essentiel qu'il ou elle reste à l'affût de vos réactions. C'est là que le safe word entre en jeu : dès que l'inconfort se fait ressentir, il ne faut pas hésiter à dire stop pour éviter les dégâts. 

La solution ultime, feinter l'étranglement, en posant la main sur la gorge de l'autre sans serrer, si la sensation n'est pas forcément la même, l'image peut être toute aussi excitante, et ce, sans le moindre danger.

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