Avec Blink Twice, Zoë Kravitz réalise un thriller sanglant qui va nous faire frissonner

Ce 21 août, les cinémas tremblent à l’arrivée en salles de Blink Twice, le premier film de Zoë Kravitz, qui s’annonce comme un thriller des plus sanglants. Derrière la caméra, l’actrice débute en tant que réalisatrice avec une proposition à double tranchant, aussi savoureuse que terrifiante…

Écrit par Téa Antonietti le

Cette fin août, alors que la chaleur estivale habite les derniers instants des grandes vacances, on se rend en salles ce mercredi afin d’assister au premier bijou de Zoë Kravitz. On ne parle pas d’une parure Tiffany & Co dont l’icône de style est égérie, mais bien de son tout premier long métrage, abonné au suspense et autres sueurs froides : Blink Twice. Le titre du film nous invite à cligner deux fois des yeux pour y voir plus clair. Après un battement de cils, on découvre que l’intrigue s’articule autour de Slater King, un homme aussi puissant qu’il n’est problématique, incarné par le charismatique Channing Tatum

De cette autorité médiatique, le businessman milliardaire semble obtenir ce qu’il veut : une île privée paradisiaque, un entourage cinq étoiles et l’admiration de Frida, serveuse maladroite d’apparence vulnérable. La jeune femme, brillamment portée par la sensationnelle Naomi Ackie, se laisse guider par l’ivresse d’une féerie idyllique aux bulles de champagne. Dans Blink Twice, tout va très vite et les souvenirs se percutent, basculant du rêve éveillé au pire cauchemar en un clin d'œil. 

Zoom sur le thriller sanglant le plus frissonnant de l’été qui nous promet d’ouvrir grand les yeux.

Zoë Kravitz réalise un premier film sensoriel 

Un premier pas derrière la caméra qui a beaucoup à nous offrir. Avec Blink Twice, le cinéma de Zoë Kravitz entre dans notre champ de vision en déclenchant tous nos sens, et il y a de quoi ouvrir grand les yeux. L’intrigue angoissante nous déclenche des frissons au rythme de l’action, avec une dynamique efficace qui joue subtilement avec notre mémoire. Pourtant, on sait d’ores et déjà que c’est un film qui ne s’oublie pas. 

Une intrigue angoissante axée sur la mémoire...

Notre esprit capture les scènes marquantes de ce tableau vivant d’une richesse excessive à la dérive mortelle. Le casting est savoureux, entre le charisme glaçant de Channing Tatum, l’émotion phénoménale de Naomi Ackie et le sang-froid saisissant de Adria Arjona, on adhère complètement à une telle unité tant évidente que nuancée. 

Au cœur de ce huis clos idyllique, l’omniprésence d’un rouge sang, les sprays d’un parfum hypnotisant et l’abondance de sourires artificiels nous situent dans un suspens à ne plus savoir quel jour on est, à mi-chemin entre le paradis et l’enfer.   

Passer de la chaleur humaine au sang-froid

Le monde scintillant des hautes sphères et ses paillettes filtrant autant les dents blanches que la réalité accueillent l’insouciante Frida par la grande porte. Celle d’une île privée aux couleurs exotiques qui s’annonce tout simplement paradisiaque, mais ne tarde pas à prendre une tout autre saveur. 

Alors que l’alcool coule à flots, que le parfum enivrant mis à disposition prend possession de l’air et que les dîners fastueux poussés au bout de la nuit n’en finissent plus, pour l'héroïne du film, il y a quelque chose qui cloche. Progressivement, les sourires chaleureux des autres convives semblent artificiels. Plus encore, le séduisant Slater King (Channing Tatum) passe d’hôte généreux à une présence insistante. Lorsque l’intrigue utopique bascule en une vérité glaçante, le sang coule et les larmes aussi.  

Un film féministe ? 

Lorsque l’on sait que ce premier film représente près de 5 ans de travail, main dans la main avec E.T Feigenbaum à l’écriture du scénario, on comprend l’ambition de Zoë Kravitz à parfaire son message. Un grand projet qui voit le jour en 2017, d’abord sous le nom de Pussy Island, soit un titre qui - par l’emploi de l’organe génital féminin - situe explicitement la femme sur la carte. Une intrigue frissonnante qui aborde une myriade de sujets féminins, de l'objectivation sexuelle des femmes à la compétitivité qui s’articule entre elles, en passant par une démonstration de sororité à double tranchant. 

Une ode finale à la sororité

Dans Blink Twice, 5 femmes de caractères se retrouvent sur l’île du milliardaire, livrées à ses saveurs comme à ses dangers. Si Frida et sa colocataire Jess en sont les invitées de dernière minute rencontrées presque au hasard la veille, face à elles, un trio de girlboss aux carrières étincelantes instaure immédiatement un climat de compétition

Entre Frida et Sarah (Adria Arjona), LA femme fatale qui a remporté une série d’épreuves coriaces dans la jungle pour un show télévisé, la compétition s’angle autour d’un intérêt commun : Slater King. Le long du film, la rivalité entre les deux femmes prend rapidement une autre tournure lorsque la notion de survie entre en jeu. Comme si, trop longtemps aveuglées par une concurrence absurde, le duo féminin en avait oublié son arme ultime : la sororité. 

Le mâle fait-il le mal ? 

Finalement, au cœur d’une île exotique qui abrite tout type de danger extérieur, c’est des hommes dont il faut se méfier. Là encore, le choix entre l’homme et l’ours semble évident, et disclaimer : les héroïnes de Blink Twice opteraient amplement pour le mammifère. 

Robes immaculées et parfum floral à disposition pour les convives féminines perçues en objets de désir… Le film projette le regard masculin comme prisme de la violence et de l’horreur, alimenté par la puissance. L’argent comme ouverture à tous les excès, on rapproche cette fiction sanglante à l’affaire Epstein et son île accueillant fortune, jet set et pédocriminalité. Dans son film, Zoë Kravitz finit par donner le pouvoir aux femmes et les invite à punir cette fois le mâle par le mal

Intrigue frémissante, masculinité puissante et meurtrière puis morale féministe, le premier opus de Zoë Kravitz promet d’aborder avec efficacité des thématiques résolument actuelles. Blink Twice est à découvrir au cinéma dès ce mercredi 21 août
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Tags :

Cinéma|féminisme|film|Pop Culture
Téa Antonietti

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