L’industrie de la Kpop peut-elle s’en sortir sans BTS et Blackpink ?

On pensait que la vague coréenne était inarrêtable, mais les chiffres des ventes du début de l'année laissent entendre le contraire. Est-ce que la fame de la KPop est terminée ? On décrypte.

Écrit par Juliette Gour le

Et si l'année 2024 avait été la dernière grande année pour la Kpop. Depuis quelques mois, les ventes des albums sont au plus bas et le public ne semble plus autant galvanisé... En tout cas sur le papier. Certes la venue de Jin des BTS à Paris pour porter la flamme Olympique a déplacé les foules, mais côté ventes d'album, c'est un peu la soupe à la grimace pour les labels sud-coréens. Si la fin de l'année 2023 avait été marquée par un record historique de plus de 20% de ventes d'album, l'année 2024 n'est pas aussi prometteuse. Depuis janvier, les ventes sont en déclin et à en croire le média MBC News, c'est même une chute libre. 

En même temps, les dernières années n'ont pas été de tout repos pour les fans de Kpop. BTS a mis ses activités de groupe en pause le temps de leur service militaire et les Blackpink ont annoncé se focaliser sur leurs carrières en solo. À eux deux, les groupes tenaient l'industrie (surtout à l'internationale). Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'action Hybe a chuté de 2,3% en 24h le jour où le boys band coréen a annoncé son départ pour le service militaire : c'est le groupe qui domine l'industrie et qui s'exporte peut-être le plus à l'internationale. 

Mais alors, cette industrie que l'on dit si puissante peut-elle survivre sans ces deux groupes d'Idols surentraînés ? 

Faire patienter le public en attendant un retour, une stratégie qui ne paye pas toujours

Difficile de faire de la place à d'autres groupes quand on en a un qui prend toute la lumière. C'est le problème auquel se sont retrouvés confrontés les labels de BTS (Hybe) et Blackpink (YG Internainment). La fame était telle autour des deux groupes, qu'il n'était pas nécessaire d'en pousser d'autres. Si les deux labels ont évidemment continué à lancer d'autres groupes, ils n'ont jamais eu besoin de se soucier du compte en banque, vu que les finances étaient assurées par les deux mastodontes. Sauf que, à miser sur un seul groupe, on finit souvent par s'en mordre les doigts et c'est ce qui est arrivé.

Chez Hybe, il y avait des prétendants au titre de groupe chouchou du label pendant l'absence des grands frères. Que ce soit Seventeen ou Tomorow x Together, malgré beaucoup d'efforts et quelques coups d'éclat, le label n'a jamais réussi à réitérer l'exploit de BTS. L'espoir s'est cependant présenté avec NewJeans, un groupe de 5 pépées qui ont dominé les chats coréens dès leur lancement. Le groupe a cependant été arrêté en plein vol en début d'année suite à la dispute entre Hybe et Min Hee Jin, PDG de ADOR, sous label de Hybe et représentant de NewJeans. En juillet 2024, les 5 artistes étaient toujours en hiatus pour leurs 2 ans et ce, malgré une présence toujours aussi importante dans le top 50 Coréen.

Pour ce qui est des Balckpink, la situation est bien différente. Les 4 membres ont décidé de ne renouveler que partiellement leur contrat avec la YG, qui s'est retrouvé du jour au lendemain sans groupe féminin star. La tentative ratée avec Babymonster n'a évidemment pas arrangé les affaires du label, qui se voit contraint de rappeler des talents de la 1ère et seconde génération pour renflouer les caisses. Avec seulement 6 groupes signés sous la YG, le grand label n'a plus rien d'un big 4 et les talents commencent à manquer.

Est-ce que la Kpop manque de créativité ?

C'est ce que beaucoup de fans de la première heure commencent à murmurer : les nouveaux concepts manquent cruellement de nouveauté. Ce n'est évidemment pas de la faute des Idols mais plus des labels qui essayent de réitérer les exploits, en vain. L'exemple de Babymonster est peut-être le plus parlant, on sent que c'est la recette "Blackpink" qui a été utilisée pour créer le groupe. Mais depuis 2015, les choses ont bien changé et le public international est beaucoup plus au fait de ce qui se fait sur le marché de la Kpop.

Si les Blackpink ont eu le bénéfice d'être le premier girls band à réellement être connu du grand public (merci Netflix), elles n'ont pour autant jamais été aussi prolifiques que d'autres groupes comme BTS (21 albums) ou Mamamoo (4 albums). Avec seulement 22 morceaux, la discographie des Blackpink est bien maigre par rapport à la concurrence, mais ça ne les a évidemment pas empêchés d'exploser deux ans après le lancement du groupe. Ce n'est donc pas tant avec leurs productions qu'elles ont séduit le public, mais avec un tout un peu magique et une histoire de timing qui a fait le reste. 

Heureusement, certains groupes essayent de sortir leur épingle du jeu. On pense par exemple à Stray Kids, qui continu de se construire une réputation à l'internationale (plus qu'en Corée), Ateez, Le Sserafim ou encore Aespa... Heureusement, il reste des artistes à découvrir, mais sans les 2 mastodontes, les ventes de la Kpop sont forcément impactées.

2025, une grande année pour la Kpop ?

Nous ne sommes même pas à la moitié de 2024 que les fans ont déjà le regard tourné vers 2025. Ces dernières semaines, de nombreuses annonces ont eu de quoi exciter les fans. Entre le retour de tous les membres de BTS au bercail, le world tour de Stray Kids (qui on espère passera en Europe), le world tour de Blackpink, qui résigne avec la YG le temps de la tournée... Il y a largement de quoi faire. 

Mais la grande annonce de ces derniers jours, c'est évidemment le retour historique de 2NE1 pour les 15 ans de groupes. Après un concert évènement à Coachella cette année, on ne pouvait que s'attendre à un retour du groupe qui a marqué toute une génération de kpop stan.

La suite au prochain numéro. 

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