On a vu le film Barbie et voici ce qu’on en a pensé
Accrochez vos ceintures et préparez-vous à monter dans la corvette rose de la blonde la plus célèbre du monde. Barbie est en salle depuis le 19 juillet et c'est une véritable vague rose de féminisme qui est en train de déferler sur le monde. Croyez-le ou non, mais le film n'est absolument pas ce à quoi vous vous attendez.
Écrit par Juliette Gour le
Au lendemain de la sortie du film Barbie, il est l'heure de faire le point. Le film sur la poupée la plus célèbre du monde se paye le luxe de faire un démarrage sur les chapeaux de roues, battant Oppenheimer, le dernier Nolan et concurrent direct du film. Incontestablement, les gens se sont rués en salle pour découvrir le film le plus intrigant de l'année. Beaucoup ont poussé la porte de la salle obscure sans trop savoir à quoi s'attendre et ils n'ont sûrement pas été déçus du voyage.
Si vous vous attendez à un film pour enfant, léger et potache, passez votre chemin. Barbie n'est clairement pas un film destiné aux petites filles. Sous la peinture rose bonbon et les paillettes se cache un message fort, profond, qui nous met face à la réalité : celle de notre société. Plus qu'un film de pop culture, Barbie est une piqûre de rappel qui nous remet les idées en place et qui nous permet de voir la laideur de notre monde sous un autre angle.
Barbie : meilleur démarrage de l'histoire pour un film réalisé par une femme
Après plusieurs mois d'attente insoutenable et de campagne marketing renversante, "Barbie" fait donc le meilleur démarrage de l'histoire pour un film réalisé par une femme, que ce soit en France ou aux États-Unis. Avec plus de 155 millions de dollars de recettes, il arrive donc en tête devant "Super Mario Bros" sorti en avril dernier et "Avatar" au cinéma en décembre 2022.
Si le long-métrage de Greta Gerwig a connu un aussi grand succès, c'est également grâce au phénomène "Barbenheimer". Sortis le même jour dans les salles obscures, "Barbie" et "Oppenheimer" ont provoqué l'événement chez les cinéphiles et les curieux. Selon l'Association nationale des propriétaires des salles aux États-Unis, plus de 200 000 personnes avaient prévu d'aller voir les deux films durant la même journée au cours du week-end.
"Oppenheimer" s'offre également une belle réussite avec un total de 80,5 millions de dollars pour son premier week-end. Avec ce film de trois heures, Christopher Nolan réalise donc son meilleur démarrage en salle (sans prendre en compte la trilogie emblématique de Batman).
Comme on s'y attendait, c'est un film féministe
Ceux qui avaient connaissance du travail de Greta Gerwig ne seront pas surpris pour un sou, Barbie est une véritable critique du patriarcat et, par la force des choses, un film féministe. La réalisatrice positionne la poupée en figure féministe forte - chose qu'elle est depuis sa création. Barbie, c'est la femme qui peut tout faire, de présidente à astronaute. Quant à Ken, il n'est que le faire-valoir un poil inutile de la belle blonde. Un boulet au pied de Barbie, qui ne lui apporte rien à part des problèmes.
Si les masculinistes vont crier à la misandre, cela n'enlève pas moins le tour de force de ce film. Il arrive à tourner en dérision des idées viscéralement ancrées dans notre société et met en lumière tout ce que le patriarcat a fait de pire... Pour les femmes comme pour les hommes.
Toutes les femmes sont des Barbies, elles peuvent donc tout faire !
La grande force de ce film, c'est sa variété de personnages. La réalisatrice a veillé à ce que tout le monde puisse s'identifier à une Barbie (ou un Ken). Rondes, grandes, minces, transgenres, blondes, rousses, frisées... Toutes les femmes peuvent trouver une Barbie qui leur ressemble. Ce souci de représentation envoie également un message fort : si Barbie peut ressembler à tout le monde alors tout le monde peut être comme Barbie et faire ce qui lui plaît. Dans le monde merveilleux de Barbie, ce sont les femmes qui ont toutes les places clés dans la société et c'est l'énergie féminine qui apaise les esprits. Présidente, juge à la Cour suprême, physicienne avec un prix Nobel, autrice à succès, chirurgienne... Barbie - et par extension, les femmes - peut tout être, quoi que la société puisse en penser.
Plus qu'une vraie leçon de "Girl powerisme", ce film est une ode à la sororité, nous rappelant que si on unit nos forces, on peut soulever des montagnes (et même arrêter le patriarcat).
La cerise sur le gâteau : le film vous rappellera de bons souvenirs !
Le grand tour de force du film, c'est que la réalisatrice a pris de vraies Barbies en modèle pour créer les personnages. Tout au long du film, on se rappelle avec tendresse ces tenues que l'on a enfilées des milliers de fois à nos Barbies. On reconnaît même certaines de nos poupées à l'écran et on est ravies pour elles qu'elles aient enfin la carrière cinématographique qu'elles méritent.
En somme, Barbie c'est un mélange de plein de choses. Une critique de notre société actuelle certes, mais également un film qui nous fait du bien et qui rappelle les fondamentaux. En sortant de la salle, on se sent reboostée, prête à conquérir le monde et à se battre bec et ongles contre l'injustice (en talons hauts, comme en birkenstock). C'est un grand oui pour les Éclaireuses, qui sont complètement sous le charme de ce film plus profond qu'il n'y paraît.
Si vous comptiez emmener vos enfants voir le film, passez votre chemin
Il est possible que vos enfants soient un peu étonnés face à ce film plus profond qu'il n'y paraît. Certains concepts sociétaux peuvent être particulièrement difficiles à comprendre pour de jeunes enfants. En dessous de 8 ans, il est inutile de lui faire perdre son temps devant un film qu'il ne comprendra pas. Pour les enfants plus âgés, il est nécessaire de faire un point sur quelques termes avant d'aller voir le film : il faudra expliquer la notion de patriarcat et pourquoi est-ce que cela représente un problème pour certaines personnes.
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