On a vu ‘La Vérité Kidnappée’ sur Netflix et voici ce que l’on en a réellement pensé !
Le 17 janvier 2024, on découvrait l'histoire folle de Denise Huskins dans "La Vérité Kidnapée : du rêve au cauchemar américain", une série documentaire qui revient sur l'enlèvement choquant de celle-ci en 2015. Divisée en trois actes, l'affaire, racontée par Felicity Morris et Bernadette Higgins, offre un regard saisissant sur les méandres de l'enquête, les préjugés médiatiques et les failles du système judiciaire.
Écrit par Andreia Simoes le
Arrivé sur la plateforme il y a seulement deux semaines, le documentaire True Crime, "La Vérité Kidnapée : du rêve au cauchemar américain", campe depuis dans le top des séries les plus vues sur Netflix et on comprend pourquoi.
Retour sur l'histoire de l'enlèvement de Denise Huskins
Pour un rapide rappel des faits, l'affaire de l'enlèvement de Denise Huskins, sur laquelle la série documentaire se penche, a eu lieu en 2015 en Californie. C'est le 23 mars qu'Aaron Quinn, petit ami de Denise Huskins, signale à la police qu'ils ont été victimes d'un enlèvement dans leur maison à Vallejo. Selon le récit d'Aaron, le couple aurait été attaqué en pleine nuit par des intrus armés. Les ravisseurs auraient ligoté Quinn et ensuite kidnappé Denise.
Drogué à son insu, le jeune homme se réveille avec des consignes bien précises laissées par ses ravisseurs, s'il souhaite revoir un jour sa petite amie. L'homme s'exécute et pour la sécurité de Denise, ne prévient pas la police immédiatement.
Les événements prennent une tournure inattendue lorsque celle-ci réapparaît 48 heures plus tard, sans explication apparente, près de la résidence de ses parents à Huntington Beach, en Californie. Cette réapparition mystérieuse suscite immédiatement des questions et des suspicions, notamment de la part des autorités locales.
Les médias s'emparent rapidement de l'affaire, alimentant le sensationnalisme autour de l'enlèvement. Certains commentateurs et journalistes vont même jusqu'à comparer la jeune femme à Amy Dunne, le personnage principal du film "Gone Girl" de David Fincher, suggérant que l'enlèvement aurait pu être un canular orchestré par le couple lui-même.
Mais quel aurait été leur intérêt ? Alerte spoiler à suivre !
Une première partie qui plante le décor avec son lot d'incohérences
Il faut se l'avouer, dans le premier épisode, le récit d'Aaron aux policiers en charge de l'enquête semble complètement irréel et difficile à croire. Le jeune homme qui finit par alerter la police plusieurs heures après l'enlèvement fait état d'une scène complètement ubuesque. Des hommes armés seraient entrés sans effraction au domicile du couple, les auraient attachés dans leur lit alors qu'ils dormaient et forcés à enfiler des lunettes de piscine opaques. Les cambrioleurs finissent par repartir, non pas avec les biens précieux de Denise et Aaron, mais avec la jeune femme en question.
Appelé pour répondre aux questions des enquêteurs, il faudra peu de temps pour qu'Aaron passe de victime à coupable présumé. Comme le mentionne un officier dans la série : "parce que c'est tout le temps le mari qui est coupable". À ce stade de l'enquête, tous pensent qu'Aaron a tué Denise (nous y compris) et l'objectif est désormais de lui faire cracher le morceau.
Le retour de Denise sème le doute
Alors qu'à ce stade du récit, on est nous aussi persuadées qu'Aaron est l'instigateur de toute cette histoire, on découvre avec surprise que Denise est bel et bien vivante, remettant toutes nos théories et celles et des policiers en question.
Denise Huskins, qui réapparaît mystérieusement 48 heures après son enlèvement, sème le doute parmi les enquêteurs, qui la suspectent d'avoir organisé toute cette mascarade pour faire tomber son petit ami infidèle. L'engouement médiatique est enclenché. La jeune femme se terre loin des flashs des caméras et refuse tout contact avec l'extérieur, jusqu'à ce qu'elle doive finalement se rendre aux autorités. Voilà que l'histoire bascule.
Depuis son retour, les deux amoureux n'ont pas eu de contact, une aubaine pour les policiers qui s'apprêtent enfin à tirer cette histoire au clair. Mais contre toute attente, les deux versions s'accordent. Une situation étrange qui ne fait pas les affaires des enquêteurs, qui n'arrivent pas à désigner un coupable.
Tous les coups bas des policiers sont permis ! Mensonges, ruses, pressions, les enquêteurs sont prêts à tout pour faire craquer l'un des deux, quitte à leur faire subir une pression psychologique des plus insoutenables. Mais les deux amants tiennent. C'est alors que l'on découvre un tout nouveau visage des policiers chargés de l'enquête.
Placés sous le feu des projecteurs d'un lynchage médiatique impitoyable, instigués par les forces de l'ordre elles-mêmes, tous se mettent à comparer Dnise à Amy Dunne, la protagoniste machiavélique du film "Gone Girl" de David Fincher, laissant courir le véritable coupable dans la nature.
Le rôle des médias et de la police commence petit à petit à soulever un grand nombre d'interrogations auprès du public...
La quête de vérité
Dans le troisième et dernier épisode de la série documentaire, l'enquête est au point mort. Maintenant que Denise est rentrée, le dossier est vite classé. Jusqu'à ce qu'un homme lié à une tout autre affaire, dans un autre comté de Californie, attire l'attention de la sergente Misty Carausu.
Dépêchée au domicile de Matthew Muller avec toute son équipe, elle arrête finalement cet homme pour tentative de viol et voyeurisme. Des preuves incriminant l'homme sont récupérées sur place, mais une pièce en particulier interpelle la policière : une paire de lunettes de piscine opaques sur laquelle est coincé un cheveu blond.
Un cheveu qui n'appartient a priori à aucune des victimes connues du criminel. L'instinct de policière de Misty se met donc en état d'alerte; le ravisseur aurait fait une autre victime et la sergente est prête à tout pour retrouver sa trace pour lui rendre justice. Cette révélation met en lumière les lacunes des enquêtes entre les forces de l'ordre pour résoudre des affaires complexes.
Dans sa quête de vérité, Misty se retrouve face à un mur de policiers qui font tout pour rendre sa mission quasi impossible. Pourtant la policière est déterminée et ne lâche rien, jusqu'à presque miraculeusement retomber sur la trace de Denise.
Au-delà de l'intrigue criminelle, "La Vérité Kidnapée" est le reflet des défis auxquels les femmes sont confrontées dans leur quête de justice. Denise Huskins, en plus d'être victime d'un criminel dérangé, a été soumise à des doutes incessants et à un véritable lynchage médiatique. Le documentaire met en lumière tous les préjugés de genre présents dans les enquêtes policières et nous met en garde contre la tendance à remettre en question la parole des femmes victimes.
Il expose les failles du système judiciaire et médiatique, et les conséquences dévastatrices des préjugés et des conclusions hâtives, quelle que soit la position de la femme. Il y a ici une réelle réflexion critique sur la façon dont la justice est rendue et sur la manière dont les médias influencent nos perceptions.