Pardon mais, ça veut dire quoi être une “Girl’s girl” ?

Si vous traînez un peu sur les internets (et que vous avez un feed pas trop claqué), vous avez dû vous rendre compte qu'on parle beaucoup des femmes en ce moment. C'est comme si, d'un coup, on était entré dans une "girls era" qui nous pousse à tout vouloir faire entre meufs. "Dates entre copines", "Tanaland", "Girls Maths"... On s'amuse à redessiner les contours d'une société 100% féminine et on rêverait presque d'un "Barbie World" où les Ken "just Ken" (sans harceler, violer ni tuer).

Certains diront qu'il n'est pas bon de faire des clans, mais ce sont les mecs qui ont commencé - il y a longtemps déjà - à diviser la société en deux. On fait juste la même chose (en mieux). On a jamais autant célébré les femmes et jamais autant loué la sororité. De Beyonce à Taylor Swift, les mouvements de girl power ne font que s'amplifier et les gestes de solidarité entre femmes aussi.

C'est à croire que les femmes sont solidaires entre elles, en se basant sur le simple principe du "c'est une femme aussi". Une fois n'est pas coutume, ce phénomène a un nom et il s'appelle le "Girl's Girl", comprenez "meuf à meufs". Il n'est aucunement question d'orientation sexuelle, mais plus de soutien mutuel. Une "Girl's girl" est toujours hyper fière de voir une femme gagner, elle fait toujours passer les femmes en premier et aime passer du temps seulement avec des femmes.

C'est drôle, on dirait une version 2.0 d'un coven de sorcières, sauf qu'il n'est pas question de pentacle ou de balais volant (quoique).

Sur le papier, on a tout intérêt à être une "meuf à meufs", parce que c'est un mouvement qui regroupe plein de courants de pensée dans l'air du temps. La "meuf à meufs" est évidemment féministe, car elle est fière de ses sœurs et aime se battre pour ses droits. Elle n'est cependant pas médisante et n'a pas besoin de dénigrer les autres femmes pour se sentir supérieure (elle laisse ça aux pick me girls).

En fait, la "girl's girl" passe le plus clair de son temps à célébrer les autres femmes, pour ce qu'elles sont, mais aussi pour leur réussite, sans jalousie ni envie. C'est finalement un mouvement qui illustre parfaitement la sororité à l'état pur. Être une "Girls girl" passe aussi par tout un tas de petits comportements du quotidien qui mettent du baume au cœur : complimenter une femme sur sa tenue, prévenir une femme si elle a une tache de sang sur son pantalon, dire quand une copine a de la salade entre les dents, improviser un shooting photo pendant une sortie entre amie... Tous ces petits détails font de vous une "meuf à meufs".

L'énergie féminine étant hyper importante dans ce petit mouvement de positivité, on pourrait penser qu'il repose surtout sur le fait de dénigrer les hommes... Mais la "meuf à meufs" n'est même pas misandre. Elle ne compare pas les femmes et les hommes non plus.

Dans les grandes lignes, ce mouvement semble être exactement ce qu'on attendait, mais pour certains, il peut très vite tomber dans un versant plus problématique.

Il y a toujours un revers à la médaille et le mouvement "Girl's girl" n'y échappe pas. Si pour certains, les "meufs à meufs" peuvent aussi être toxiques, c'est parce que le mouvement peut pousser les sympathisantes à tout excuser aux femmes, sous prétexte qu'elles sont des femmes. Comme toujours, il est important de garder un minimum de jugeote : une femme peut aussi faire des mauvaises choses et peut avoir un comportement discutable. Il existe aussi des dames horribles, qui font le mal autour d'elle et rien ne justifie que l'on excuse leur comportement (même si ce sont de vraies boss, hyper successful).

Oui, une femme peut émettre un jugement vis-à-vis du comportement d'une autre et il est nécessaire de garder cette zone grise. Sans ça, le risque est de tomber dans la positivité hypocrite, qui fausse la réalité. C'est évidemment génial d'être solidaire les unes envers les autres, mais il ne faut pas tout laisser passer (c'est du bon sens).

Moralité : il y a tout intérêt à être une "meuf à meufs", mais on garde un minimum de discernement et on ne laisse pas tout passer aux copines. Et dans le fond, savoir dire d'une femme a eu un comportement inapproprié est tout aussi important que féliciter les petites victoires féminines, non ?

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