81% des Français sont d’accord pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution

Les réactions ne se sont pas fait attendre suite à l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade aux États-Unis. De nombreux pays ont d'ores et déjà partagé leur soutien aux femmes américaines. Des gouvernements sont également en train de se pencher sur la question de la nécessité d'inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution pour ne jamais arriver à la même situation que les États-Unis actuellement.

Écrit par Juliette Gour le

Depuis le 24 juin dernier, l'arrêt Roe v. Wade, qui garantissait aux femmes américaines l'accès à l'avortement, a été révoqué par la Cour suprême. Depuis ce jour, de nombreux États du pays ont déjà interdit l'avortement et la dégringolade devrait continuer. Dans un monde instable et où la sécurité et la liberté des femmes sont de plus en plus remises en question, certains pays envisagent d'inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution, et c'est le cas de la France.

Au-delà de cette prise de conscience générale, une large vague de solidarité s'est mise en place sur les réseaux sociaux : des anonymes ont partagé leur soutien en offrant une place chez elles pour les femmes qui souhaitent avorter et des officielles se sont prononcées, comme les femmes du gouvernement finnois qui estiment que la situation des femmes américaines est une situation qui concerne toutes les femmes, et qu’il est du devoir des autres pays de maintenir les lois qui permettent d'avoir la liberté de procréer ou non.

Le gouvernement français est également en train de se pencher sur la question : doit-on inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution pour apporter une protection supplémentaire à ce droit essentiel ? Sur cette question, 81% des Français sont favorables à cette inscription.

Le droit à l'avortement est-il menacé en France ? 

C'est une question centrale qu'il est nécessaire de se poser : est-il possible qu'un jour, en France, le droit à l'avortement, la loi Veil que l'on chérit tant puisse un jour être révoquée ? Les optimistes diront que c'est impossible, d'autres en sont moins sûrs. De nombreux politiques, des partis les plus conservateurs, ont déjà évoqué leur réticence quant à l'avortement. Des mots comme "génocides" ou "avortement de confort" ont même été évoqués lors de discussions autour de l'IVG

La conjecture étant ce qu'elle est aujourd'hui (avec des partis conservateurs de plus en plus présents à l'Assemblée nationale), la question de l'inscription dans la Constitution est centrale. Pour 77% des Français, il est même nécessaire de sanctuariser cette loi pour la rendre intouchable.

Les Français envisagent le pire

La situation américaine a apporté un grand chamboulement dans l'esprit des Français. Selon un sondage mené par l'Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès, il y a de plus en plus de personnes qui craignent un revirement de situation plus que défavorable pour les femmes. 31% des Français estiment qu'il est tout à fait possible que le droit à l'avortement puisse un jour être remis en cause dans l'hexagone d'ici peu de temps. 56% des personnes interrogées pensent même qu'il est possible qu'un jour ce droit soit révoqué dans le pays de Marianne.

Il est évident que ce qu'il se passe aux USA a jeté un manteau de crainte dans la vie des femmes vivant dans les pays où l'avortement est (toujours) autorisé. On en vient même à se demander qui seront les prochaines à être privées de ce droit fondamental. 

Les Éclaireuses

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