Bientôt un délit de ‘non-partage des tâches domestiques’ en France ?
Et si le non-partage équitable des tâches domestiques était bientôt puni par la loi ? C'est en tout cas la proposition de Sandrine Rousseau, ancienne candidate à la primaire écologiste. Même si cette proposition tend à faire sourire, il semblerait que les Français soient plutôt séduits par cette idée.
Écrit par Juliette Gour le
Pénaliser l'inégalité au sein du foyer serait-il le meilleur moyen d'arriver à un certain équilibre entre les hommes et les femmes ? C'est en tout cas ce qu'avance Sandrine Rousseau, ancienne candidate à la primaire écologiste. Pour elle, la question des tâches domestiques est aussi une question politique et il n'y a qu'en pénalisant le déséquilibre de l'investissement dans la vie du foyer que les femmes obtiendront réellement un partage des tâches équitable.
Cette idée a été évoquée lors d'un entretien Twitch entre la femme politique et le média Mademoizelle. Selon Sandrine Rousseau, la répartition des tâches ménagères (et son déséquilibre) n'a pas (ou peu) changé depuis les années 70. La preuve donc que les multiples appels à l'égalité et les différents discours féministes ne changent rien au problème. Une étude datant de 2020 confirmait d'ailleurs que 80% des femmes passent au moins 1 heure par jour à faire des tâches domestiques. Du côté des hommes, c'est seulement 36% d'entre eux qui passent au moins 1 heure à participer à la vie du foyer.
Une idée pas si saugrenue
Si la proposition a de quoi faire sourire, une étude menée par l'Ifop pour Consolab a voulu vérifier ce que pensaient les Français de cette idée. C'est avec surprise que l'on se rend compte, à la lecture des résultats, que cette idée n'est pas si étrange que ça et que pour une Française sur deux, c'est même une bonne idée. 15% des femmes ont d'ailleurs avoué qu'elles seraient prêtes à déposer plainte contre leur compagnon si ce dernier était trop inactif au sein du foyer. Du côté des hommes, 44% des sondés ont également répondu favorablement à la mise en place d'un délit de non-partage des tâches.
Globalement, c'est une idée qui séduit surtout les jeunes : 65% des femmes âgées de moins de 30 ans pensent que ce serait une bonne chose contre 39% des femmes de plus de 65 ans.
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L'impact des responsabilités de la gestion du foyer ne doit pas (plus) être minimisé. 4 Françaises sur 10 ont déjà eu envie de partir pour laisser leur compagnon se débrouiller avec la vaisselle ou les lessives. Les tâches ménagères sont donc une réelle source de conflit au sein du couple hétérosexuel. Certaines femmes (7%) ont même, très sérieusement, envisagé de faire une 'grève du sexe' pour pousser leur compagnon à faire sa part des tâches ménagères.
Une répartition plus équitable des tâches permettrait donc d'apaiser les tensions et, surtout, de décharger les femmes de tâches qui, pourtant, ne sont pas censées incomber qu'à la gent féminine. Mais, heureusement, il y a quand même une légère évolution. 56% des femmes estiment que leur conjoint est plus impliqué dans la vie du foyer que leur propre père. De génération en génération, l'implication des hommes augmente petit à petit. On estime qu'en 40 ans, les hommes ont augmenté leur implication de 14 minutes quotidiennes (et c'est déjà mieux que rien).
Finalement, le délit de non-partage des tâches est peut-être le petit coup de boost qui nous manque pour réellement acquérir un équilibre dans le couple. En tout cas, pour 50% des femmes cela se présente comme une solution envisageable.
Les Éclaireuses