Désirant être euthanasiée, une centenaire fait une grève de la faim
Écrit par Cyrile Pocreau le
"Je ne suis pas malade, c’est pour ça qu’ils n’ont pas voulu m’euthanasier, mais je souffre".
De nos jours, l’espérance de vie ne cesse de s'allonger. Si certaines personnes âgées le vivent très bien, pour d’autres, être centenaire est un véritable enfer. C’est le cas d’Hélène Wuillemin, 100 ans, qui vit dans le village de Laxou en Meurthe-et-Moselle. « Lucide mais fatiguée », elle a entamé une grève de la faim pour mettre un terme à sa vieillesse car elle souhaite mourir mais personne n’accepte de l’euthanasier.
« Ce n’est pas pour être une vedette, c’est pour aider les personnes comme moi qui veulent être euthanasiées », assure-t-elle. « C’est inadmissible qu’en France, on soit si en retard » en ce qui concerne l’euthanasie et le suicide assisté.
Hélène Wuillemin, née le 6 mars 1920, souffre de quelques soucis de santé comme des douleurs aux jambes et la vue et l’ouïe qui baissent, douleurs qui ruinent son quotidien et son envie de vivre. La vieille femme, qui n’a pas pu avoir accès aux différents programmes d’euthanasie disponibles en Suisse et en Belgique, a donc décidé d’entamer une grève de la faim. Elle boit seulement de l’eau et du thé et prend ses médicaments contre la douleur.
Ancienne institutrice, veuve et mère de 3 enfants, Hélène passe désormais ses journées à regarder la télé, à aller sur internet et à voir sa famille mais ne peut malheureusement plus sortir à cause de ses douleurs. Sur sa porte d’entrée, la vieille femme a d’ailleurs accroché un petit mot daté et signé stipulant « Je ne veux pas être réanimée et je ne veux pas de soins ».
Son seul souhait : s’endormir pour toujours : « J’attends paisiblement que la mort vienne. Je suis philosophe et réaliste : tout le monde meurt. Mais j’aimerais mourir le plus vite possible, m’endormir dans mon fauteuil ».
Les Éclaireuses