#DoublePeine, le hashtag qui dénonce la mauvaise prise en charge des victimes d’agressions sexuelles
Le 9 septembre dernier, une jeune femme dénonce sur les réseaux sociaux le mauvais traitement dont elle aurait été victime, alors qu'elle souhaitait porter plainte pour viol au commissariat central de Montpellier...
Écrit par Noa Gonzo Rombo le
Tout débute le 28 septembre dernier. Anna Toumazoff, activiste et influenceuse, partage une suite de tweets dans lesquels elle dénonce les pratiques du commissariat central de Montpellier : les plaintes des victimes de violences sexuelles ne seraient pas prises en charge, et leur parole sans cesse remise en cause.
À l'origine, c'est le témoignage d'une jeune montpelliéraine de 19 ans, victime d'un viol au début du mois de septembre, qui a mis le feu aux poudres. Elle y décrit des agents de police qui demandent aux victimes de détailler leurs tenues, leurs taux d'alcoolémie au moment des faits mais aussi de préciser notamment si pendant leur agression elles auraient joui.
Des centaines d'autres récits tout aussi violents
En moins de 24 heures, Anna Toumazoff a reçu des centaines et des centaines d'autres témoignages qui racontent des faits similaires, et ce, à travers tout le pays. Des menaces de mise en garde à vue aux accusations d'hystérie on comprend que c'est un incident qui est loin d'être isolé. Au contraire, c'est un phénomène global.
Le hashtag #DoublePeine est donc un appel national, un moyen de rallier les femmes qui ont non seulement été victimes de violences sexuelles mais qui en plus ont été victimes d'une mauvaise prise en charge de la police. Là aussi des centaines et des centaines de tweets qui racontent leurs expériences.
Quelle réponse de la Police ?
C'est via un communiqué de presse du préfet de l'Hérault que la police a répondu aux "accusations diffamatoires". D'après lui, le seul but de cette démarche est de pointer du doigt les forces de l'ordre et de distiller encore une fois de plus le sentiment anti-police. Mais pour Anna Toumazoff, cette déclaration n'est qu'un moyen de détourner l'attention du réel problème qui n'est pas tant les policiers mais leurs manquements.
Plus important encore, c'est une réaction nationale qui est attendue. "Il est temps que les pouvoirs publics prennent la mesure de l'urgence et agissent concrètement." Pour rappel, le président Emmanuel Macron avait fait des violences contre les femmes l'un des grands axes de son quinquennat.
De son côté, le maire de Montpellier a assuré vouloir recevoir la jeune fille afin de lui apporter son soutien.
Les Éclaireuses,