Une récente étude IFOP met en lumière les idées sexistes qui pourrissent la vie des couples

Le sexisme se cache encore dans beaucoup d'aspects de notre société et nous suit, parfois, dans l'intimité. Une récente étude IFOP pour Wyylde met en lumière la question de la déconstruction et nous prouve que le chemin est encore long pour arriver à une société vierge de sexisme.

Écrit par Juliette Gour le

Tous déconstruit en 2022 ? Pas sûr. Si près de 70% des Françaises souhaitent trouver un homme déconstruit pour faire leur vie, qu'en est-il de la réalité ? Dans une récente enquête, l'IFOP pour Wyylde a pris la température du sexisme et des idées toujours construites au sein du couple. Bilan des courses, la route est encore longue pour détruire les normes intégrées depuis des années (pour ne pas dire des siècles).

Même si l'on rêve à une société idéale, où hommes et femmes se positionnent sur un pied d'égalité, un rapide coup d'œil sur les chiffres permet de se rendre compte que certains aspects et autres habitudes restent difficiles à déboulonner, que ce soit sur la question de la contraception, sur les injonctions esthétiques imposées aux femmes ou sur les pratiques sexuelles.

Pour 1 Français sur 2, une femme doit se plier aux diktats esthétiques (sinon ce n'est pas une femme)

Premier volet de l'étude (qui fait déjà grincer des dents), celui des normes de beauté imposées aux femmes. Si, d'un côté, on prône la liberté et l'amour de soi, de l'autre, les choses semblent avancer plus lentement. Pour près d'un Français sur 2, il est impossible d'être en couple avec une femme qui ne suit pas les règles esthétiques liées à la société : on pense notamment à l'épilation, l'injonction à la minceur ou la nécessité d'être toujours parfaitement apprêtée. 

La question du vêtement fait également débat (et sent bon les années 50). En 2022, 25% des hommes refusent encore que leur compagne sorte seule si elle porte une jupe ou une robe et 32% refusent catégoriquement que leur compagne fasse du topless à la plage. Les vieilles habitudes de domination sur l'apparence des femmes ont la vie dure et semblent même plus présentes (et renforcées) chez les sondés de moins de 25 ans. 

Pour une bonne partie des hommes français, les femmes sont toujours "dans l'obligation" de se plier à des normes que l'on pensait hors d'années. Cela soulève la question de l'évolution à double vitesse. Ces questions, sur lesquelles les hommes ont beaucoup de mal à évoluer, ont déjà fait leur bout de chemin dans les esprits féminins. Se pose donc la question de la sensibilisation : pourquoi les femmes sont-elles plus au parfum de ces questions que les hommes ? Parce qu'encore aujourd'hui, on ne pousse pas les hommes à questionner et à remettre en cause les vieux schémas (qui leur sont bénéfiques).

Une femme c'est bien, mais elle doit toujours être un peu en dessous

On se rend compte que c'est dans toutes les strates de la société que les hommes ont encore des idées qui sont un poil dépassées. Par exemple, 20% des hommes sont contre le fait que leurs enfants prennent aussi le nom de la mère et 23% des hommes sont dérangés par le fait de sortir avec une femme qui est plus grande qu'eux.

Plus globalement, près de 35% des hommes sont contre le fait de mettre leur vie professionnelle entre-parenthèse pour s'occuper des enfants (comprendre : devenir père au foyer). 

Ces différents résultats montrent bien que la confiance masculine repose sur des symboles : celui de la domination physique ou encore celui de la possession. Les remettre en cause remet directement en doute la masculinité des hommes et c'est pour cette raison qu'ils semblent très attachés à ces idées qui semblent dépassées.

Quant à la sexualité, elle est aussi gangrenée par des idées reçues (pas franchement déconstruites)

Pour ce qui est de la sexualité, les hommes ont encore quelques petites choses à apprendre. Si le sextoy est source de plaisir pour les femmes (et un vrai symbole de libération), il reste encore boudé par les hommes. Près de 27% d'entre eux refusent d'utiliser un jouet sexuel pendant le coït pour apporter plus de plaisir à leur partenaire. C'est d'ailleurs la même proportion d'hommes qui refuse catégoriquement de s'informer sur l'orgasme féminin et sur les vrais gestes qui font plaisir aux femmes (pourtant, Jouissance Club devrait être lu par tous les hommes).

Pour certains, la masculinité est si fragile que le fait d'être chevauché par une femme pendant l'acte est inconcevable (près de 12% des Français). En tout, ce sont 37% des hommes qui refusent de remettre en cause les rôles sexuels traditionnels dans leur couple et c'est un problème. Pourquoi ? Parce que la sexualité traditionnelle est généralement phallocentrée et met la question du plaisir féminin au dernier plan. C'est à cause de ces vieilles habitudes qu'en 2021, plus de 50% des Françaises avouaient prendre plus de plaisir avec un sextoy qu'avec un partenaire humain

Tant que les vieilles idées seront d'actualité et que les hommes ne seront pas prêts à s’en éloigner, petit à petit, sans craindre pour leur virilité, il y aura des disparités au sein du couple (dans la vie de tous les jours comme sous la couette). En bref, l'égalité, ce n'est pas encore d'actualité.

Les Éclaireuses

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