Girl Bosses : elles ont lancé leur projet pendant le confinement, et ça a marché !

Si beaucoup ont profité du confinement pour se recentrer, d'autres ont saisi l'opportunité de se lancer dans des projets de taille. Voici 6 portraits d'entrepreneurs à qui le confinement n'a pas fait peur. Ils ont osé se lancer, et ça a marché.

Écrit par Elsa Lauron le

Il y a celles que le confinement a épuisées, et celles que le confinement a motivées.

Chacun a vécu cette période compliquée à sa manière, à binge-watcher tout le catalogue Netflix, à jouer à des jeux par balcon interposé, à compter les carreaux de sa salle de bain, à refaire l'aménagement de son salon ou à repartir de zéro avec sa garde-robe.

Mais certaines ont saisi l'opportunité et ne se sont pas laissées abattues par l'annonce que nos journées allaient désormais se passer confinées en quatre murs ou plus. Attention, voici venues les Girl Bosses ! 

Le confinement ne leur a pas fait peur, et passer leurs journées et soirées dans leur nid douillet a simplement fait naître en elles un besoin de créativité. Aussitôt le confinement levé, elles se sont lancées, mais certaines n'ont pas même attendu pour donner vie à leur projet.

Si, pour la plupart, tous les voyants étaient au rouge, les sens interdits s'accumulaient et les "non, ce n'est pas le moment" les stoppaient, pour d'autres, c'était surtout un laissez-passer. Parce qu'après tout, quand on nous dit non, on a surtout envie d'y aller... Alors, confinement ou déconfinement, Covid ou pas Covid, aucune excuse n'a freiné leur envie d'entreprendre ou de créer et c'est ainsi que leurs projets sont nés. Certaines ont même vu cette épidémie comme un coup de pouce qui les a poussées dans le monde de l'entrepreneuriat. 

Leurs success-stories sont inspirantes, passionnantes, et particulièrement motivantes. Comme quoi parfois, l'obstacle est de taille mais la récompense est d'autant plus grande.

Moralité : n'ayez pas peur des challenges que la vie de l'entrepreneuriat peut vous apporter et saisissez les opportunités. C'est peut-être votre destin d'entrepreneuse qui vous tend la main.

Enjoy,

Les Éclaireuses

1 - Blousette Paris 

Experte en relation presse, Chadia Spahija a travaillé pendant longtemps dans un prestigieux bureau de presse. Mais après son quatrième enfant, elle décide qu'il est temps pour elle de voler de ses propres ailes et d'entreprendre à son tour. En janvier 2020, elle est officiellement au chômage, mais n'est pas pressée pour se lancer. Elle sait qu'elle veut créer sa propre agence, mais ne veut surtout pas s'imposer une pression pour le faire. Le confinement arrive donc à temps. 

Finalement, ces mois passés avec sa famille sont une bénédiction pour laisser grandir sa créativité. Et lorsque le confinement prend fin et qu'il est temps de renvoyer ses enfants à l'école, l'idée naît comme une évidence. Car si les enfants doivent reprendre la route de l'école, le Covid, lui, n'a pas bougé. Elle imagine alors un bouclier pour les enfants pour les protéger des microbes, une blouse facile à retirer et à laver, made in France, et mixte, pour que les enfants ne soient pas en contact avec le Covid qui sévit encore. 

Blousette Paris est lancée très rapidement ! Le 17 août, alors qu'elle n'a pas fait d'études de stylisme, et malgré les hauts et les bas de l'entrepreneuriat, Chadia ouvre enfin son e-shop. Ses contacts dans le monde de la presse lui permettront de gagner en visibilité, mais c'est surtout le Covid qui a permis à Blousette Paris de voir le jour. 

Mais attendez, son histoire n'est pas terminée ! Car, en parallèle, alors qu'elle crée sa marque de prêt-à-porter pour enfant, elle développe son agence 'Screen Agency'. Si, à l'origine, l'agence se veut spécialisée dans la communication et l'influence, lorsque Caroline Receveur contacte Chadia pour lui proposer d'organiser son mariage en 20 jours dans la confidence la plus totale, une branche de l'événementielle se révèle. Le mariage de Caroline Receveur est un succès, et l'entrepreneuse soutient Chadia et son agence. Plus tard, l'organisation de l'anniversaire de l'influenceuse Lena Situation et le Covid permettent à Chadia de s'affirmer dans le monde de l'événementiel. Elle imagine des événements digitaux sur mesure et ça marche. Très vite, des marques ont commencé à contacter Screen Agency pour créer des événements uniques et connectés. 

Le constat de Chadia : en seulement 1 an, elle a gagné 5 ans d'expérience et s'est imposée comme une Girl Boss intrépide qui puise sa créativité dans les challenges du quotidien. 

2 - Jaiio 

Amies depuis plus de 25 ans, ces deux passionnées de mode ont fait un constat bien particulier bien avant le confinement : leurs placards étaient sur le point d'exploser. Mais si les dressings d'Aurélie et Joy crient à l'aide, la motivation pour vendre ses vêtements vient à manquer. Et c'est une réalité qui touche toutes les passionnées de shopping. En janvier 2020 leur vient l'idée de créer un service pour simplifier le concept du vide dressing mais surtout offrir un nouveau moyen de consommer de manière plus responsable.

Le Covid frappe, mais elle ne se laisse pas déboussoler car, à l'heure du confinement, le ménage de printemps est d'actualité et faire du tri dans ses placards n'a jamais donné autant envie. 

En mai, Jaiio naît permettant aux femmes de vendre pour elles leurs vêtements en ligne, en se chargeant des photos et de la mise en vente, le tout, en échange d'une commission variant selon la pièce vendue. Malgré le confinement qui revient et le Covid qui continue de sévir, Jaiio continue de se développer. Les événements que la marque prévoit sont annulés, mais cela ne l'empêche pas de s'adapter. Lives sur Instagram, conseils mode, contenus drôles et de qualité, tous les moyens sont bons pour développer ce vide dressing en ligne, et ça marche. Avec plus de 1200 articles vendus sur le site de Jaiio, c'est un succès.

Le constat de Jaiio : vendre ses vêtements et consommer plus responsable, ça peut être drôle et stylé avec ce vide dressing connecté. 

3 - Happy Workers

Avec des parents qui travaillent dans le milieu hospitalier, le père, employé d'Ephad, et la mère infirmière, ces deux amies savent à quel point les professionnels de santé ont besoin d'être chouchoutés. Elle crée alors en 2018 Happy Worker pour proposer des soins et des activités pour le bien-être des personnes travaillant en Ephad, cliniques, hôpitaux, etc., bref, les travailleurs qui étaient en première ligne bien avant le Covid. Et vous l'aurez compris, Laurine Kurer et Margot Marmignon n'ont pas attendu l'arrivée de l'épidémie pour dorloter les experts de la santé. 

Happy Workers est une équipe d'intervenants et de partenaires qui interviennent auprès des soignants pour leur proposer des activités individuelles (massage, soin du visage, réflexologie, soins des mains, etc.) ou des activités collectives (cours de sport, automassage, stretching, yoga, sophrologie, etc.). Elles offrent également des formations et des soins aux patients et résidents. Et on insiste, Happy Workers est né bien avant que ça devienne tendance de prendre soin de ceux qui s'occupent de nous. 

Quand le Covid frappe, Happy Workers s'adapte et se lance dans le bénévolat à l'hôpital européen George Pompidou. Il faudra attendre mai pour que la société reprenne une activité normale mais à ce moment-là c'est un vrai succès ! Le personnel soignant est en première ligne et plus que jamais, il est important de les soutenir, les aider et prendre soin d'eux. Au total, ce sont plus de 10 286 massages qui ont été organisés depuis la première vague de Covid et déjà 16 215 massages programmés pour 2021. Aujourd'hui, et grâce au bouche-à-oreille, Happy Workers est un véritable succès qui pourrait même se développer à l'international. 

La leçon d'Happy Workers : aider son prochain est un acte important, et nul besoin du Covid pour le réaliser. 

4 - WeGoGreenR

Quand le confinement s'est levé mais que partout dans le monde le Covid sévissait, il a fallu prévoir nos vacances sans quitter la France. Un challenge pour certains, une broutille pour celles et ceux qui misaient, pour chaque vacance, sur la beauté de notre pays. Si WeGoGreenR n'a pas attendu le confinement pour se lancer, leur service s'est imposé comme celui à connaître pour prévoir des vacances de qualité sans quitter notre douce France.

C'était en septembre 2019, Marie-Pierre et Stéphane se lancent dans le projet fou d'entreprendre. Ils quittent leur poste respectif et décident d'aller au bout de leur conviction en matière de consommation responsable. L'idée de créer WeGoGreenR leur vient lors d'un voyage où ils passent 8 heures à trouver un logement qui réponde à leurs attentes écoresponsables, pas parce qu'il n'existait pas, mais parce qu'il n'était pas référencé. En septembre 2019, ils se lancent dans la création de leur plateforme de réservation d'hébergements et d'activités écoresponsables. 

WeGoGreenR aurait dû être lancé en mars 2020. Vous l'aurez compris, le timing n'est pas parfait, ils en profitent alors pour peaufiner leur projet, officiellement lancé en avril pour les hébergeurs et en mai pour les voyageurs, pile à l'heure pour le déconfinement. Et pour eux, 2020 n'aura pas été une mauvaise année. À l'heure où les modes de vie responsables sont à l'honneur et voyager en France plaît d'autant plus, ils rencontrent un vrai succès. En haute saison, ils reçoivent 20 à 30 demandes de réservations par jour. Aujourd'hui, ils comptent 1050 hébergements en ligne, et 1800 doivent arriver à la fin du mois. 

Le constat de WeGoGreenR : croire en ses convictions c'est beau pour avancer et innover. 

 5 - Havre Studio 

Madeleine Frandsen est une chineuse, une vraie fan de vintage, qui redonne vie aux tailleurs masculins extra-larges qui prennent la poussière dans les friperies. Avec son équipe de couturière, elles remettent au goût du jour ces ensembles vintage pour leur donner une allure tendance et féminine comme on les aime. Madeleine lance Havre Studio à l'automne 2019 comme un hobby alors qu'elle vit entre Mexico et Copenhague.

Lorsqu'elle arrive au Mexique, ses affaires, meubles et vêtements mettent du temps à arriver. Elle n'a qu'une seule valise pour s'habiller et décide alors de faire le tour de la ville à la recherche de friperies pour trouver le paradis du vintage. Chaque jour, elle passe devant la même couturière, Lupita, à qui elle confie un costume d'homme trop grand à transformer en tailleur féminin, chic et sexy. Lorsqu'une amie voit son nouveau tailleur et craque pour son look, Madeleine décide d'ouvrir un compte Instagram.

Lorsque le Covid arrive, et qu'elle réalise que les couturiers et fournisseurs à qui elle fait appel ont besoin d'aide, elle décide de continuer son activité et de la développer. Pour compenser leur perte d'activité, elle lance officiellement Havre Studio. Même à distance, elle parvient à leur envoyer les vêtements, à faire les arrangements par téléphone, et relance l'activité de couturiers talentueux qui déterminent eux-mêmes leurs heures de travail et leur salaire. Si à l'origine, Madeleine chine les pièces qu'elle transforme dans des friperies et brocantes, au fil de son activité, elle rencontre de plus en plus de personnes, expertes en vintage, et parvient à se créer un carnet de fournisseurs réguliers qui la contactent directement lorsqu'ils ont des pièces disponibles. Aujourd'hui, Havre Studio est un véritable succès, ses ensembles originaux attirent l'oeil de bien des influenceuses, ce qui lui permet de gagner en notoriété. Comme quoi, le Covid-19 n'a pas tué l'envie de s'habiller avec élégance. 

Le plus important aux yeux de Madeleine : offrir de la qualité, du confort, mais surtout, mettre en lumière et en valeur le travail d'experts de la couture.

6 - Les Décorateurs

À l'heure du confinement, l'importance de se sentir bien chez soi n'a jamais été autant d'actualité. C'est ainsi que Les Décorateurs naît. C'est après des mois dans le même appartement, à avoir envie de tout refaire sans trouver d'aide adéquat et pas trop cher, que l'idée leur vient de créer un service sur mesure. L'objectif est d'aider celles et ceux qui ont besoin de changer d'air dans leur nid douillet en leur proposant un accompagnement pour refaire la décoration de leur salon, cuisine ou salle de bain. 
On l'a toutes ressenti, cette vague d'insatisfaction pour notre intérieur, cette envie de tout refaire sans savoir par où commencer. Si certains ont osé tout casser pour créer le dressing parfait, certaines, comme nous, sont restées au même point sans savoir quels draps choisir pour débuter le relooking de notre chambre à coucher. Salomé Paly-Ligner et Raphael Salimi ont ainsi créé en septembre 2020 Les Décorateurs pour permettre à chacun d'avoir accès aux conseils et à l'expertise d'experts de la décoration pour, vous l'aurez compris, repenser pièce par pièce l'aménagement ou la décoration.
L'arrivée du second confinement n'a pas eu le moindre effet sur cette idée de génie car tout le service se fait à distance ! Après un questionnaire sur votre style, vos goûts et vos envies, Les Décorateurs vous assigne la personne parfaite pour repenser votre intérieur. Votre décorateur re-imaginera votre nid douillet et vous proposera un moodboard, des plans 3D, une planche de visualisation, une visite virtuelle et une liste de shopping. À un prix accessible de 225 euros par pièce pour le pack mini, ou 285 euros pour le pack maxi, Les Décorateurs s'impose comme la solution parfaite pour repenser son nid douillet et c'est un véritable succès.
En seulement 4 mois, Les Décorateurs compte 50 décorateurs et enregistre 250 projets, avec un taux de rétention de 20%, les clients qui refont la décoration d'une pièce reviennent vers eux pour l'aménagement d'une seconde pièce. C'est un projet innovant qui plaît et bien plus efficace qu'un simple tableau Pinterest. 
Ce qu'il faut retenir de Les Décorateurs : le confinement ne doit pas nous empêcher de suivre nos passions et d'oser innover. 

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