Le Sénat vote en faveur de l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution : c’est historique

C'est un sujet qui divise depuis quelques mois : faut-il inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution ? Le Sénat a voté hier en sa faveur, et c'est une belle victoire pour toutes les associations féministes.

Écrit par Alice Legrand le

Alors qu'il y a quelques jours, la chaîne d'information CNews diffusait un graphique accusant l'avortement d'être la cause numéro 1 de mortalité dans le monde, bien avant le cancer ou le tabac, l'inscription de l'IVG dans la Constitution a été votée ce mercredi 28 février par les sénateurs.

Depuis le mardi 30 janvier, où l'inscription dans la Constitution de "la liberté garantie pour les femmes d'avoir recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG)" avait été votée en première lecture à l'Assemblée nationale, avec 493 voix POUR et 30 voix CONTRE, nous attendions la suite. Le combat était loin d'être gagné puisque pour être inscrite dans la Consitution, il fallait encore attendre que le texte soit adopté par le Sénat. C'est désormais chose faite.

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Mélanie Vogel, sénatrice écologiste, mercredi, au Sénat.

Le Sénat vote l'inscription de l'IVG dans la Constitution

C'est une mesure historique qui a été votée pour le droit des femmes ce mercredi 28 février. Après 3 longues heures de débat, le vote a eu lieu. Et 267 sénatrices et sénateurs ont voté POUR. La prochaine étape est donc d'inscrire, dans l'article 34 de la Constitution que "La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG".

Le but ? Empêcher un quelconque durcissement des droits et des conditions d'accès à l'avortement à l'avenir. Recourir à l'interruption volontaire de grossesse est donc une liberté qui devient irréversible. Le Congrès des deux chambres du Parlement se réunira lundi 4 mars pour le vote final. Ce qui est sûr, c'est qu'on peut remercier les associations féministes et les personnalités politiques engagées qui ont rendu cette mesure possible.

Un droit important puisqu'il n'est pas garanti dans tous les pays

Ces derniers mois, le droit à l'avortement ne semble plus garanti dans tous les pays du monde. Aux États-Unis par exemple, l'arrêt Roe v. Wade, la décision historique de la Cour suprême des États-Unis rendue en 1973, a établi le cadre légal pour l'IVG dans le pays. Mais en juin 2022, c'est un grand pas en arrière qui a eu lieu : la Cour suprême aannulé cet arrêt, permettant à chaque État de décider de l'autorisation ou de l'interdiction de l'IVG sur son territoire. Cette terrible décision avait entraîné une vague de protestations dans le monde entier.

Depuis cette régression il y a un an et demi, 26 313 grossesses à la suite de viols ont été enregistrées rien qu'au Texas. C'est alarmant. Dans de nombreux pays d’Afrique (Égypte, Sénégal ou Madagascar par exemple) et d'Amérique du Sud (Suriname, au Nicaragua ou encore au Salvador), il est également interdit. Cette décision prise en France est donc un soulagement pour les citoyens.

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