Le droit à l’avortement au Royaume-Uni est-il menacé ?

Comme la France il y a 2 mois, le Royaume-Uni discute actuellement d’une possible inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Le pays est en plein débat.

Écrit par Alice Legrand le

Le lundi 4 mars est un jour historique pour toutes les Françaises et les Français. Le droit d’avoir recours à l'IVG a officiellement été inscrit dans la Constitution. Mais si la démarche de la France est une première dans le monde, cela va très sûrement inspirer d’autres pays voisins. C’est le cas du Royaume-Uni, dont le débat sur l’IVG est plus qu’actuel.

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L'accès à l'IVG, un droit important puisqu'il n'est pas garanti dans tous les pays

Ces derniers mois, le droit à l'avortement semble de plus en plus en danger dans le monde. Les États-Unis, l'une des plus grandes puissances mondiales, avaient établi le cadre légal pour l'IVG dans le pays avec l'arrêt Roe v. Wade en 1973. Mais en juin 2022, c'est un grand pas en arrière qui a eu lieu : la Cour suprême aannulé cet arrêt, permettant à chaque État d'alors décider de l'autorisation ou de l'interdiction de l'IVG sur son territoire. Cette terrible décision avait entraîné une vague de protestations dans le monde entier.

Depuis cette régression il y a un an et demi, 26 313 grossesses à la suite de viols ont été enregistrées, rien qu'au Texas. C'est alarmant. Dans de nombreux pays d’Afrique (Égypte, Sénégal ou Madagascar par exemple) et d'Amérique du Sud (Suriname, au Nicaragua ou encore au Salvador), il est également interdit. En Italie, depuis le mois dernier, les militants anti-avortement sont désormais autorisés à pénétrer dans les cliniques.

Au Royaume-Uni, le droit à l’avortement est au cœur des débats politiques

Ces dernières années dans le pays, plusieurs femmes ont été jugées suite à leur avortement. C’est le cas par exemple d’une femme de 45 ans, mère de trois enfants, condamnée à 2 ans de prison pour avoir mis fin à sa grossesse après le délai légal. Et l'influence des États-Unis sur ce droit y est sûrement pour quelque chose.

Au Royaume-Uni et au Pays de Galles, les groupes anti-IVG sont plus vigoureux que jamais, et n’ont jamais dépensé autant d’argent pour leur publicité. Selon le British Pregnancy Advisory Service, il s’agit de "la plus grande attaque contre le droit à l’avortement au Royaume-Uni depuis des décennies". Ce 15 mai est une date majeure pour le droit des femmes : le projet de loi sur la justice pénale est étudié et inclut un amendement visant à dépénaliser complètement l'avortement, à l'image de la France. S'il est refusé, cela serait une énorme régression pour le pays.

Le résultat du vote est très attendu puisque deux députés conservateurs ont récemment apporté des amendements au projet de loi sur la justice pénale du gouvernement, visant à limiter l'accès à l'avortement pour ceux qui en ont besoin. Après observation et débat, un vote final aura lieu, pour savoir si oui ou non, le droit à l'IVG pourra être inscrit dans la loi.

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