Six associations portent plainte contre Marion Maréchal pour injure transphobe
À quelques jours des élections européennes, Marion Maréchal, tête de liste du parti d'extrême-droite Reconquête, vient d'être ciblée par un dépôt de plainte pour injure transphobe. On vous explique.
Écrit par Juliette Gour le
Une prise de parole qui n'est pas au goût de tout le monde. Suite à ses propos ciblant l'actrice transgenre primée au Festival de Cannes, Marion Maréchal est aujourd'hui visée par une plainte pour injures transphobe. La plainte, déposée par 6 associations de défense des droits LGBTQIA+ suite aux propos tenus par la femme politique : "C'est donc un homme qui reçoit à Cannes le prix d'interprétation… féminine. Le progrès pour la gauche, c'est l'effacement des femmes et des mères".
Karla Sofia Gascon, visée par cette attaque, a reçu le prix d'interprétation féminine aux côtés de Selena Gomez, Zoe Saldana et Adiana Paz pour le film Emilia Perez de Jacques Audiard. Le film, félicité par une standing ovation de 11 minutes, a été défini de "Bombe Queer" par le Nouvel Obs. Véritable ode à l'acceptation de l'autre et à l'inclusivité, le film essaye de faire passer des messages positifs. Plus que la standing ovation, on retient également le discours de remerciement de Karla Sofia Gascon sur la situation des personnes trans dans le monde.
Pourquoi les propos de Marion Maréchal son préjudiciables ?
Cette prise de parole est l'occasion pour les associations de lutte pour les droits LGBTQIA+ que la transphobie sous toutes ses formes - comme refuser de reconnaître la transition d'une personne - est un délit et les sanctions peuvent aller jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45000€ d'amende.
Pour Étienne Deshoulière, avocat des associations plaignantes (Mousse, Stop Homophobie, Familles LGBT, Adheos, Quazar et Fédération LGBTI+) "Les propos de Marion Maréchal nient l’existence même des personnes transgenres, ainsi que les violences et les discriminations dont ces personnes sont victimes au quotidien" (AFP).
Marion Maréchal s'est exprimée mardi 28 mai sur cette plainte au micro de France Inter : "Je ne me laisserai pas intimider par les menaces judiciaires de ces militants activistes LGBT pour une raison simple, c’est qu’on ne m’empêchera pas de dire ce qui est une vérité. Être une femme ou être un homme c’est une réalité biologique".
La transphobie, un problème de taille en France
La prise de parole de Marion Maréchal ne fait qu'exprimer une réalité subie par les personnes transgenres en France. En 2023 les agressions contre les personnes transgenres ont explosé. Les associations de protection des victimes estiment que 85% des personnes en transition ou ayant transitionnées ont été victimes d'attaques, de discriminations ou de propos haineux.
Le chiffre, en augmentation constante, traduit une certaine hostilité envers les personnes de la communauté LGBTQIA+, hostilité également renforcée par les propos et prises de position des personnalités politiques. Pour rappel, en 2023, 2870 personnes ont été victimes d'agressions et/ou de harcèlement à cause de leur orientation sexuelle.